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2. Interview : ce titre, "l'aboutissement d'une longue carrière"

Il y a 10 ans : une saison exceptionnelle pour "Bobol"

Il y a 10 ans tu remportais ton 1er titre de champion du monde. Qu'est-ce que tu gardes comme souvenir de ce moment ?


Je ne suis pas quelqu'un qui vit avec les souvenirs. Mais c'est bien sur un aboutissement d'une très longue carrière donc aujourd'hui les souvenirs sont un petit peu confus dans le sens ou je préfère regarder devant. J'ai accompli ce que je voulais, ce que je souhaitais en allant au bout des objectifs que je m'étais fixés avec la moto. Ce sont les seuls souvenirs que je veux garder de ce titre, des années de travail pour arriver en une fraction de seconde à tourner une page. Bien évidemment c'est un souvenir qui m'a beaucoup marqué et dont je me rappellerais toute ma vie mais je suis fait de cette façon, de ne pas vivre dans les souvenirs. C'est ma nature, j'ai toujours fonctionné comme cela et je fonctionnerais toujours comme cela, je suis passé à autre chose. C'est d'ailleurs certainement pour cela que j'ai pu remporter un second titre et ensuite m'arrêter sans regret. J'ai tourné la page, je fais autre chose, je suis comme cela. Cela dit, je pense qu'en ayant remporté ce titre en Europe au lieu des USA aurait donné un tout autre aspect sentimental à ce moment particulier.


Cette saison 1999 était ta seconde chez Honda, ton équipier, Stefan Everts, se blesse en pré-saison. Est-ce un élément important dans l'obtention du titre ?


Je ne sais pas en fait, peut-être que oui, peut-être que non. Ce qui est sûr c'est que cette année là, je n'ai pas attendu qu'Everts se blesse pour mettre tous les moyens de mon coté pour y arriver. J'ai beaucoup, beaucoup travaillé avant la blessure d'Everts. Cette blessure aurait pu avoir un aspect négatif sur moi puisque j'ai du porter toute la pression du seul pilote Honda Radson. Il faut pouvoir les assumer dès le début de saison. Il faut également savoir que lorsque Stefan s'est blessé, le team manager voulait arrêter la saison, et c'est moi qui ai tout mis en œuvre pour continuer l'aventure à partir de Beaucaire. J'étais convaincu de me battre jusqu'au bout et rien ni personne pouvait changer cela. Je pense donc sincèrement que la blessure d'Everts ne m'a pas aidé mais elle n'a pas non plus était désavantageuse pour moi.


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Il y a 10 ans : une saison exceptionnelle pour "Bobol"

Tu débutes la saison parfaitement d'ailleurs puisque tu signes un doublé à Talavera pour l'ouverture du championnat ?


C'était le fruit de mon travail, ce n'est pas hasard ce doublé. J'ai beaucoup de mal à me concentrer sur des objectifs à long terme, en revanche je suis capable de pousser des montagnes pour arriver à mes fins. Fin 1998 je me suis retrouvé avec deux semaines de battement après m'être cassé le poignet et à ce moment là j'ai réuni les personnes qu'il fallait autour d'une table pour discuter de l'année suivante. J'avais décidé de mon futur et à partir de ce moment c'était fait, j'ai passé l'hiver entier à travailler pour réaliser ce que j'entreprenais. J'avais à l'époque deux solutions, soit arrêter complètement soit aller au bout puisque je n'avais plus d'excuse.


Tu enchaines ensuite les bons résultats jusqu'au GP de France ou tu chutes par deux fois, dont une ou tu seras obligé d'abandonner ?


Oui je me rappelle plus beaucoup de ce GP mis à part la première manche ou je tombe dans la descente d'Ernée. Je m'en prends une bonne et je repars ensuite avec le guidon complètement tordu pour finir cinquième de la manche. C'était dans notre façon de travailler cela, ne jamais abandonner une course. En seconde je crois que je chute dès le départ, au bout de ligne droite. Je suis vraiment sorti fort et j'ai du abandonner. Là Yannick Kervella m'a remonté les bretelles, notre objectif était avant tout de terminer les manches. C'était vraiment dommage car j'avais fait un excellent début de saison avec des résultats à chaque course.


Après ce GP, Marnicq Bervoets prend les rênes du championnat alors que toi tu continues avec une mauvaise série de courses ?


Je ne me souviens vraiment plus beaucoup de cette année là car je gérais mes courses les unes après les autres alors qu'en 2000, je devais gérer le championnat. Mais je me souviens tout de même de deux autres abandons, un en Angleterre dans la boue de Foxhill ou je suis tombé deux fois et je décide d'abandonner. L'autre devait être à Maggiora lors du GP d'Italie.


Le GP de Kester en Belgique arrive donc au bon moment ?


J'étais vraiment très fort sur ce circuit. J'aimais bien le tracé et j'avais toujours la réussite nécessaire. Ce Grand-Prix était donc pour moi une façon d'enfoncer le clou. D'ailleurs je signe le meilleur temps aux essais libres, aux qualif' et au warm-up avant de gagner les deux manches du week-end. J'avais une assurance incroyable, c'était assez rare.


A ce niveau du championnat tu comptes pourtant presque 50 points de retard ?


Oui c'est vrai mais paradoxalement je ne me posais pas de questions. En début de saison j'avais eu des soucis mécaniques dont l'allumage qui m'avait embêté longtemps. C'est d'ailleurs pour ça, outre mes chutes, que j'ai accumulé tant de retard. Mais je savais que j'avais la vitesse et le niveau, il fallait juste que tout aille bien comme à Kester. J'étais sûr de moi physiquement et on prenait les courses les unes après les autres et j'aurais pu avoir 50 points d'avance que ça n'aurait rien changé à ma vision et ma façon de faire.


Tu n'as jamais douté, même avant Kester ?


Non jamais. J'étais vraiment bien entouré et je ne laissais pas la place au doute de s'installer pour savoir si j'allais gagner ou pas. Le doute était plus dans la façon de gagner, comment j'allais gérer la course.


Arrive ensuite les GP du Luxembourg et d'Allemagne ou ton adversaire direct Pit Beirer roule chez lui et ou vous offrez au public une bagarre exceptionnelle ?


Le Luxembourg est pour moi un déclic dans la fin de saison pour Pit, en première manche il faisait tout pour me déconcentrer et me mettre par terre. Durant toute la course je ne suis pas rentré dans son jeu et j'ai assuré mes places. J'avais d'ailleurs déclaré que je pouvais être champion du monde sans pousser ! J'étais serein et je voulais montrer cette force. Le pire ennemi d'un sportif est la pression et cette stratégie me permettait de ne pas en supporter beaucoup. Lui son plus gros ennemi était lui-même et je savais qu'en disant cela ça m'apporterai.


Il avait failli te mettre par terre tout de même ?


Oui mais je ne lui en voulais même pas. Il le voulait aussi ce titre donc il donnait tout, c'était de bonne guerre. C'est simplement sa façon à lui de s'exprimer, de tout donner. Pour te dire, même sur le moment je ne lui en ai pas voulu.


Il y a 10 ans : une saison exceptionnelle pour "Bobol"

Tu arrives ensuite aux USA avec 19 points d'avance. Dans quel état d'esprit étais-tu en arrivant de l'autre coté de l'Atlantique ?


J'avais beaucoup de pression et j'ai commis trop d'erreur pour me l'enlever. Mais là-bas Beirer en avait plus que moi, même s'il était chasseur et non chassé. Ce week-end là j'ai roulé avec une retenue pour assurer au maximum. La première manche se passe moyennement bien (8ème) et je ne suis toujours pas champion du monde. En seconde je roule très loin de la tête de course mais Pit roule encore plus loin. On a vraiment très mal roulé tous les deux mais le but n'était pas de plaire aux américains, mon but à moi était de décrocher ce titre. On n'a pas montré notre vrai niveau mais ce n'est pas ce que je retiens de ce week-end.


A l'arrivée de la seconde manche tu es champion du monde, extraordinaire ?


Oui, je finis 6ème et j'assure donc le titre. Un super moment que j'ai pu partager avec mes proches et mon entourage présent sur place bien entendu. C'est vraiment un moment magique, en une seconde on se remémore tous les mois et les années de travail qui font qu'on est champion.


Fred Bolley regrette-t-il d'avoir arrêté le cross ?


Pas du tout j'ai fait mon temps, j'ai réussi ce que je voulais, c'est le principal. Je souhaitais faire autre chose de ma vie et j'avais déjà la tête ailleurs quand j'ai quitté le cross en 2002. J'avais 28 ans et je ne me sentais plus capable de remporter un autre titre. J'ai continué dans la moto quelques années après puisque j'ai fait une saison de vitesse en championnat de France Supersport avant de faire trois ans de supermotard avec Aprilia et une année d'Enduro.


Merci Frédéric et à une prochaine fois sur Caradisiac Moto.


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