Interview d’André Talichet, boss de DD Moto Team, le spécialiste des Honda classiques.

Jean Jacques Cholot Le 13/01/2012 à 17:53

Interview d’André Talichet, boss de DD Moto Team, le spécialiste des Honda classiques.

Bonjour André. Peux-tu te présenter et nous dire comment est née l'enseigne « DD Moto Team » ?

Bonjour. Hé bien, je m'appelle André Talichet. C'est en 1975 que j'ai commencé à faire de la moto avec une petite 125cc Honda, comme beaucoup. Puis je suis passé aux gros cubes avec tout d'abord la 500 Four, la 750cc, la 900 Bol d'Or, et par la suite, comme beaucoup de gens, le mariage, les enfants… Mais comme je ne voulais pas abandonner la moto, je suis passé par le side-car pendant une dizaine d'année avec un 750 Four attelé, ce qui est relativement rare, puis un 1000 GL. C'est un autre milieu, mais ce fut une période très sympathique. Tout ça, c'était avant la création de l'entreprise.

Justement, parle-nous un peu de ton activité…

Au départ, je ne suis pas un professionnel de la moto puisqu'à la base, je travaillais dans l'industrie. Suite à un licenciement, j'ai eu l'idée de monter une boutique pour m'occuper des anciennes Honda. Au début, je faisais principalement de la restauration de Honda Four, et par la suite, la demande de pièces détachées s'est faite de plus en plus importante. C'est pour cette raison que mon activité s'est orientée vers la pièce, d'origine ou adaptable. Comme j'avais travaillé dans l'industrie auparavant, la connaissance d'un important réseau de sous traitants m'a permis de développer une branche dans la refabrication de pièces devenues introuvables. Donc l'activité pièces détachées a commencé sur les bourses d'échanges, puis sur internet. Par la suite, j'ai abandonné la restauration des motos faute de temps.

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Depuis quelques temps, tu t'impliques également dans le domaine de la compétition classique ?

Oui, par l'intermédiaire de clients qui sont devenus des amis ; eux courraient déjà en AFAMAC ou en VMA, et un soir de fête comme il en existe beaucoup dans le milieu motard, ils m'ont demandé de leurs filer un petit coup de main. Au départ, je leurs fournissais des pièces détachées, puis je les ai aidé à financer les engagements etc.… Tout cela se déroulait dans le domaine de l'endurance classique, ce qui est très sympa puisque c'est un milieu où tu es obligé de travailler en équipe. Au départ, nous avions une 750 Four, modèle mythique qui est un peu la base de notre passion. Pour rester performant face à nos adversaires, ils m'ont ensuite demandé de préparer une autre machine, et notre choix s'est orienté vers l'évolution logique de la « quat'pat », la 900 Bol d'Or. En 2009, nous avons obtenu notre meilleur résultat à Spa-Francorchamps en terminant 4ème des 4 heures d'endurance classique.

Maintenant, nous avons une machine avec une partie cycle Nico Bakker que nous sommes en train de mettre au point, et lorsque tout se passe bien, nous arrivons à faire des places honorables comme une 7ème place lors du dernier « Bol d'Or Classic ».

L'endurance classique est en plein développement en ce moment…

Effectivement, même si ce n'est pas très évident car contrairement aux courses de vitesse, c'est une discipline qui implique la mobilisation de beaucoup de monde sur plusieurs jours pour pouvoir disputer une épreuve.

Le règlement technique a posé des problèmes lors de quelques épreuves avec des disqualifications de certains équipages. A ton avis, le règlement est-il assez clair ?

Il faut quand même garder à l'esprit que les machines doivent rester comme elles étaient à l'époque, c'est-à-dire qu'esthétiquement, elles ne doivent pas paraître trop modernes. Ensuite, pour les pièces internes au moteur, c'est un peu plus difficile car on ne va pas ouvrir tous les moteurs pour savoir ce qui a été mis dedans. Le règlement technique, il est ce qu'il est, et c'est vrai que le jeu, aujourd'hui, c'est de flirter avec ses limites.

Mais justement, l'engouement pour cette compétition ne va-t-il pas entrainer une course à l'armement ?

C'est vrai que cette saison, on a vu arriver des équipages avec systématiquement un mulet de rechange préparé exactement comme les machines prévues pour la course alors qu'il y a seulement trois ou quatre ans, cela ne se voyait pas ou très rarement. De la pièce et un moteur de rechange, c'était courant mais là, on commence à atteindre des budgets qui feront que le motard moyen aura beaucoup de mal à trouver sa place dans cette compétition. Et puis il y a aussi les pilotes ; entre un jeune qui court des championnats tous les week end et qui vient en endurance classique et un « papy » qui n'a pas envie de se faire mal, il y a de la marge. C'est vrai que c'est bien qu'il y ait du sang neuf mais il faudrait peut-être voir à ne pas classer un pilote trop expérimenté avec le motard du dimanche qui vient ici pour se faire plaisir. Il y a, je pense, de la place pour tout le monde, et il faut que chacun y trouve son compte.

OK. Merci pour ces précisions. Bonne saison 2012 et rendez-vous sur les circuits.

Merci à toi et à bientôt.