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Interview d'Eric Dumas avant son départ pour le Lac Baïkal sur sa BMW R12 de 1939.

Dans Moto / Loisirs

Jean Jacques Cholot

Interview d'Eric Dumas avant son départ pour le Lac Baïkal sur sa BMW R12 de 1939.

A quelques heures de son départ pour un périple de 24 000 kilomètres qui le conduira jusqu'au Lac Baïkal, Eric Dumas nous a accordé quelques minutes afin de faire plus ample connaissance avec celui qui tiendra le guidon de la BMW R12 de 1939. Une aventure qui durera un peu plus de quatre mois, puisque son retour en France est programmé pour fin mai 2014. Interview...


Salut Eric; tu nous fais une petite présentation?


Eric Dumas, bientôt 57 ans, à la retraite après une carrière dans l'armée. Dès que j'ai pu, j'ai pris ma retraite afin de me permettre ce genre de "fantaisie" avec cette fabuleuse machine qu'est la BMW R12. Ce n'est pas forcément l'argent qui est dur à trouver, mais plutôt le temps que l'on souhaite consacrer pour ce genre d'aventure.


Qu'est-ce qui a déterminé le choix de cette destination?


L'idée première était de rallier le Lac Baïkal qui se trouve aux deux tiers de la Russie en direction de l'Est afin de pouvoir rouler dessus avec le side-car, puisqu'à cette époque, il est gelé.

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La seconde était de faire un grand tour en Russie, et par conséquence en Mongolie puisque le Lac Baïkal se trouve sur le territoire mongol, avec retour bien sûr par la route en rejoignant la Russie à l'extrême Ouest de la Mongolie.



La troisième idée était de faire une liaison successive avec plusieurs passagers. Le coté sympa, c'est de se dire: "tel jour, à telle heure, on se donne rendez-vous à 10 000 kilomètres d'ici. Tu descends de l'avion, tu sautes dans le side-car et on fait un bout de chemin ensemble.


Qu'est ce qui te pousse à partir dans des conditions aussi difficiles, car on est quand même loin du "club med"?


Effectivement, la première inconnue est la façon dont va se comporter la moto dans ces conditions extrêmes, avec des températures particulièrement basses sur de très longues distances. Ensuite, il y a aussi le corps humain; il va falloir gérer tous ces éléments. Vu comme ça, ça peut faire un peu peur, mais, sans me mettre en danger, j'avais envie de mesurer mes capacités physiques à un age où l'on aurait plutôt tendance à se préserver au maximum.


Une autre chose aussi, c'est que ce type de voyage, c'est une drogue dure. Lorsque l'on met le doigt dans l'engrenage, après, c'est fini. C'est assez difficile à expliquer, mais on a l'impression de toucher du bout du doigt, lors de ces périples au long cours, l'absolu liberté.



Depuis que je me suis consacré aux voyages, je fonctionne à l'envie. C'est pour cette raison que je ne pars que tous les quatre ou cinq ans car je ne sais jamais à l'avance quelle sera ma prochaine destination. Et lorsque l'on rentre, il faut prendre le temps de laisser les choses se décanter, d'apprécier les moments que l'on vient de vivre afin de pouvoir les partager.


J'imagine qu'après toutes ces aventures, tu as des milliers de souvenirs en tête, mais est-ce qu'il y en a un qui te revient plus particulièrement?


C'est une question très difficile que je me pose souvent. Des moments merveilleux, j'en ai connu plein. Maintenant, en sortir un là, comme ça... Celui qui me vient tout de suite, par ce que ce n'est pas très vieux, c'est lors de mon voyage en Amérique du Sud où j'ai passé un Noël et un jour de l'an extraordinaire dans un bidonville de Lima. Les gens avec qui j'étais, qui vivent dans une extrême pauvreté dans des cabanes en carton, avaient une telle ferveur communicative dans cette période de fête que j'étais sur un petit nuage. Ce sont des instants qu'il ne faut surtout pas rater, car ça ne dure pas très longtemps. Mais des souvenirs comme ça, j'en ai des tonnes. Et je ne parle pas des levers de soleil un peu partout sur la planète...


Qu'est-ce qui est le plus difficile dans la mise en place d'un tel voyage? Le coté administratif ou les préparatifs de la machine?


C'est surtout le coté administratif. D'abord parce que je suis loin de Paris, et ensuite parce que l'on ne peut plus traiter directement avec les ambassades. Maintenant, il faut systématiquement passer par des organismes spécialisés dans ce genre de démarche. C'est assez difficile nerveusement car on n'a pas vraiment d'interlocuteur direct. Du coup, on ne maîtrise rien.


Pour la préparation de la machine, les inquiétudes sont différentes. Déjà, pour les pièces, ce n'est pas la peine de s'adresser au concessionnaire local!!!... Donc on est obligé de faire des compromis. Il faut composer avec les pièces que l'on trouve, ce que l'on a et essayer de faire avec.


Qu'est-ce que tu embarques comme pièces de rechange?


Le minimum. En fait, ce sont des pièces de première urgence comme deux disques d'embrayage: ça ne prend pas beaucoup de place, et si ça lâche, tu ne peux pas continuer ta route. Des ressorts de soupapes et d'embrayage pour les mêmes raisons, des bougies et des rupteurs aussi, du chatterton et du fil de fer.


Interview d'Eric Dumas avant son départ pour le Lac Baïkal sur sa BMW R12 de 1939.


Pour les grosses pièces, j'ai une boite de vitesses, un pont et un moteur d'avance qui restent chez moi ain si que d'autres pièces. Tout est numéroté et j'ai une liste avec moi où tout est répertorié. Comme le téléphone coûte cher et que les communications sont aléatoires, j'ai juste à dire pièce numéro tant et on me l'envoie. Jusqu'à présent, je n'en ai jamais eu besoin.


As-tu une idée du poids de l'attelage en ordre de marche?


Beaucoup trop lourd. 350 kilos à vide, plus deux personnes de 80 kilos, plus les outils, plus les bagages... Bref, on doit facilement passer les 500 kilos. Mais honnêtement, je n'ose pas le faire.


Et la vitesse de croisière?


En voyage, je roule à 50 kilomètres/heure. C'est très difficile en Europe car, il faut bien le reconnaître, on emm...de tout le monde. Mais c'est impératif car c'est le rythme du voyage qui prime, et chargée comme elle est, c'est la vitesse où elle se sent le mieux.


L'intérêt d'un voyage à l'ancienne, c'est de se remettre dans le contexte de l'époque (pas celle de la moto, mais celle des années trente...), quand les routes étaient loin d'être ce qu'elles sont aujourd'hui.


Est-ce qu'il y a un message que tu souhaites faire passer?


Oui, il y a une chose que je répète à chaque fois, c'est que tout le monde pense que ça coûte cher de voyager. Certes, il y a un budget carburant qui est inévitable, quel que soit le pays. Mais c'est surtout une ouverture sur le monde absolument phénoménale. Comme je te le disais tout à l'heure, quand on a mis le doigt dans l'engrenage... J'aimerai que des jeunes tentent ce genre d'aventure car on ne peut s'imaginer à quel point c'est enrichissant.


Un petit mot sur Jean-Pierre (Jean-Pierre Bougerol a été le compagnon de route d'Eric pendant de nombreuses années. Lui aussi pilotait une BMW R12, toujours avec son parapente arrimé sur le porte-bagage du side-car. Malheureusement, en 2005, un ultime vol nous l'a emporté à jamais. NDR)?


Oui, bien sûr; il m'a accompagné tout au long des préparatifs et il sera bien évidemment avec moi pendant tout le voyage.


Merci Eric, très bon voyage et rendez-vous fin mai.


OK; merci à toi.


Eric tient à remercier particulièrement Fabrice Bachelet, Michel le Thuaut, Michel Gourguillon, "Jivaro" et tous ceux qui partagent leur enthousiasme.


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