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Interview Dakar 2010 : David Castera, directeur sportif, revient sur la course et évoque l'avenir

Dans Moto / Sport

David Jouguet

Interview Dakar 2010 : David Castera, directeur sportif,  revient sur la course et évoque l'avenir

J'ai laissé le temps à David Castera, directeur sportif du Dakar, et surtout ancien top pilote moto, de rentrer d'Argentine et de souffler un peu après son retour.


Un survol de cette seconde édition sur les terres sud-américaines, le bilan de la course, le passage aux 450cc, les explications de certains soucis, la bonne appréciation générale de cette édition 2010, et la question de 2011.


Interview réalisé, hier, mercredi 27 janvier.


Quel est pour toi le bilan sportif de ce Dakar 2010 ?


C'est beaucoup de positif, nous sommes très content du parcours, nous avons eu beaucoup de félicitations, tout le monde avait l'air plutôt ravi.

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Beaucoup de variétés, çà c'est important, du désert, des chemins ouverts, il y avait toujours la possibilité de doubler, la poussière pouvait s'évacuer.


Contrairement à l'an dernier où l'on était trop enfermé dans des pistes étroites qui étaient monotrajectoires.


On s'est tourné vers des paysages plus ouverts, des territoires très désertiques. Tout cela a fait une difficulté à peu près bien maîtrisée, les gens étaient très contents et on a fait un Dakar de qualité.


235 motos l'an dernier, seulement 161 cette année, c'est une baisse énorme pour ASO ?


Il y a plusieurs phénomènes, la crise, on peut pas l'enlever. Chez les constructeurs comme Yamaha, il y a 20% de baisse par rapport à l'an dernier, et ils avaient déjà 25% de baisse l'année d'avant.


Chez Honda ou Kawasaki, c'est pas bon non plus.


Ce qui est réduit en premier, ce sont les budgets pub et compétition.


En ce qui nous concerne, la barre des 200 motos nous plait bien, pour aller vers une taille de rallye plus humaine, plus facile à gérer.


Nous sommes revenus à des chiffres qui sont beaucoup plus facile à gérer pour nous. Cela offre à tout le monde un meilleur confort sur le rallye.


Mais la crise n'est pas finie, les budgets 2010 sont fait avec les résultats de 2009, et ainsi de suite, ce sera encore difficile.


Pour nous, l'Amérique du Sud n'avait pas convaincu tout le monde l'an dernier, là, cette année, tout le monde a l'air satisfait.


L'an prochain, c'est le tout 450cc, pour toi organisateur, c'est la solution ?


Une décision, ce n'est jamais à l'unanimité, nous, nous sommes organisateur.


On veut essayer d'avoir une épreuve qui offre à tous les constructeurs de venir et de se mesurer sur cette épreuve.


Aujourd'hui, on a KTM qui est là, qui monopolise, c'est tout à leur honneur, ils ont tout fait pour en arriver là.


Mais nous, on ne peut pas laisser les choses comme cela, le jour où KTM va se retirer, qu'est-ce que l'on fait. On aura plus personne, nous sommes une entreprise, on doit garder un intérêt sportif à notre épreuve.


Ca fait 4-5 ans que tout le monde nous dit, faut pas le faire. Mais personne ne nous donne de solution.


Nous, on a décidé de passer à l'acte. 450, çà veut dire que aujourd'hui, il y a 10 à 15 constructeurs qui ont des 450.


On veut leurs donner la possibilité, constructeurs ou teams privés, de venir sur le Dakar et de pouvoir jouer la gagne.


Cette année, Aprilia est venu, Sherco, il y a une Yamaha, deux même, une en France et une au Portugal, capablent de jouer la victoire.


Ce sont Rodrigues et David Frétigné.


Des motos toute simples, avec un cadre et un moteur, ils ont juste fait ce qu'il fallait pour les rendre fiables.


Ce qui représente un énorme travail de préparation.


Enorme, oui et non, les moteurs sont quasi d'origine, alors, c'est sûr, çà demande plus d'entretien.


Pour les amateurs purs, une 450 est plus accessible qu'une 690, sans parler de fiabilité. Pour les professionnels, c'est un autre problème.


Justement, toutes les 450 sont des motos, étudiées dans leur conception de départ, pour le motocross, avec donc la performance en priorité, des carters très proches des pièces en mouvement, les quantités d'huile ont été diminuées et inférieures au litre, 0.7 litre pour beaucoup, elles sont construites pour être très performantes, pas endurantes.


Bien sur, elles sont conçues pour le cross, mais tu rajoutes un demi litre d'huile et tu la refroidis, tu as déjà résolu une partie du problème.


Il y aura plus d'entretien, c'est certain. On ne ramasse pas plus de moteurs cassés cette année qu'il y a 10 ans. Aujourd'hui, ils changent deux moteurs, ce sont surtout les pistons qui lâchent.


Pierrick Bonnet est resté coincé plusieurs heures sous sa moto, son iritrack équipé d'un inclinomètre n'a pas donné d'alerte, que s'est-il passé ?


La moto était à l'envers, donc elle n'émet plus, je n'ai donc que sa dernière position, on en reçoit une toute les 5 minutes. Son iritrack ne pouvait plus émettre, l'antenne étant détruite.


Et comme en cas d'inclinaison de la moto, une alerte est envoyée dans les 2-3minutes, il y a une temporisation, l'antenne étant cassé, je n'ai pas reçu d'alerte.


Il est allé se jeter dans un endroit improbable, je ne sais pas ce qui lui est passé par la tête.


Il est parti dans une descente de 3-400 mètres, sans trace, complètement délirant.


Quand il a déclenché sa balise, sa balise émet, il était dans un canyon, on ne reçoit pas de position.


Avec l'hélicoptère, on est allé le chercher à pied, on ne pouvait même pas se poser là où il était.


Lui, je comprend qu'il ait eu peur, il s'est mis dans un endroit complètement improbable, ce sont des choses qui peuvent arriver. Il a eu tout contre lui, sa balise ne donnait même pas sa position.


Bon, voilà qui explique pas mal de choses, maintenant le Dakar 2011, est-il en Amérique ou en Afrique ?


Je n'ai pas de réponse à te donner. On a les deux cas, la décision va sûrement être prise cette après-midi, mais ne sera pas communiquée avant 15 jours. On a des lettres d'intentions des deux. C'est plus compliqué que cela, c'est l'avenir du rallye. Il y a des problèmes sécuritaires, de budget, d'intérêts des partenaires.


Il faut avoir une ville de départ, etc. Il faut aussi avoir une stratégie sur 2-3 ans.


L'an dernier, la cohabitation des motards avec certains véhicules avait posé problème, des motards avaient peur de se faire rattraper, cette année, tu as fait en sorte de dédoubler certaines spéciales pour éviter cela, comment ça c'est passé ?


L'an dernier, cela avait été un peu compliqué sur les 3-4 premières épreuves parce que, je te l'ai dit, on avait des pistes fermées, pas de place pour se ranger, il y a eu, c'est vrai, des comportements pas corrects, sur ces pistes où les motards, pas assez rapides, se sont fait rattraper.


On a aussi un super instrument, le sentinel, pas toujours bien utilisé.


Le niveau des amateurs en moto n'a pas évolué. On a bien rectifié le tir et cette année, ça s'est dans l'ensemble bien passé. Par rapport à cette problématique qui a fait polémique l'an passé, cette année, on a un taux de satisfaction important.


Que penses-tu, toi l'ancien motard, des filles qui viennent faire ce rallye ?


Moi, je pense qu'elles sont assez bluffantes, les « nanas » qui viennent sur le Dakar, c'est quand même des « sacrés bouts de femme » !


Ce sont des filles qui en veulent, qui ont une volonté incroyable, qui acceptent des conditions de vie difficiles. Le Dakar, c'est pas les vacances, c'est pas l'hôtel tous les soirs, Annie Seel est une fille incroyable, elle est tombée dans un trou.


Elles ont des têtes, il faut voir, il y a des conditions difficiles, et elles sont là, elles ont le sourire. Celles qui viennent là savent à peu près ce qu'elle vont trouver. Elles ont un mental d'enfer, ce sont de belles histoires.


Merci David, à plus tard pour parler du prochain Dakar.


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