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PSA valide l’augmentation de salaire de son PDG Carlos Tavares : que faut-il en penser ?

Les actionnaires de PSA viennent de valider la forte hausse du salaire du PDG Carlos Tavares, qui avait déclenché une polémique lors de sa révélation il y a quelques semaines. L'homme touchera quasiment deux fois plus qu'en 2014.

PSA valide l’augmentation de salaire de son PDG Carlos Tavares : que faut-il en penser ?

Les faits

Cette fois, c'est voté ! Carlos Tavares, le président du directoire du Groupe PSA va toucher au titre de 2015 une rémunération de 5,2 millions d'euros, comprenant 1,3 million de part fixe, 1,93 million de part variable et 130.000 actions de performance, valorisées 2 millions d'euros. La résolution sur son salaire vient d'être acceptée lors de l'assemblée générale, avec 76,5 % des voix « pour ».

La confirmation relancera peut-être la polémique qui avait éclaté lorsque la rémunération pour 2015 avait été révélée le mois dernier. Il faut dire qu'elle est quasiment doublée par rapport à celle de 2014 (2,7 millions d'euros).

Comment justifier une telle augmentation ?

Si la rémunération de Carlos Tavares semble évidemment délirante pour la majorité des Français, il faut prendre en compte le fait que le PDG a su redresser les finances du groupe en un temps record. Après avoir récupéré un groupe au bord du gouffre début 2014, il a rapidement assaini les finances et remis PSA sur de bons rails, évitant ainsi la faillite d'un groupe qui emploie près de 80 000 personnes en France. Le groupe a réalisé 1,2 milliard d'euros de bénéfices en 2015, après avoir perdu 555 millions d'euros en 2014.

Lors de l'Assemblée générale, qui s'est tenue hier matin mercredi, certains actionnaires ont tout de même exprimé leur désaccord. Louis Gallois, président du conseil de surveillance, a alors expliqué que la "quasi-totalité des objectifs fixés avaient été dépassés l'an dernier" et que "le pire avait été évité grâce au leadership de Carlos Tavares". Concernant l'attribution des actions de performance, Louis Gallois a indiqué que c'est une pratique qui a déjà existé dans le passé de PSA. Ces titres ne seront disponibles qu'à compter du 31 mars 2019.

Bien que les résultats soient bons, PSA met aussi en avant le fait qu'aucun dividende ne sera versé aux actionnaires au titre de l'exercice 2015. Le groupe a toutefois indiqué qu'une politique de dividendes serait remise en place l'année prochaine, précisant déjà que cela se fera sur la base d'un taux de distribution des bénéfices de 25 %.

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Pourquoi cette augmentation peut déranger 

La forte augmentation avait fait bondir les syndicats. Laurent Berger, secrétaire général à la CFDT, avait indiqué au micro de BFM qu'elle "fait beaucoup de mal à la cohésion et aux relations sociales" et demandait plus de "décence". Il reconnaissait le rôle des dirigeants, mais rappelait que PSA va mieux aussi grâce aux efforts de ses salariés. Et ces derniers aimeraient sûrement voir leur salaire doubler également, d'autant que celui-ci est bloqué depuis plusieurs années. Cela n'arrivera évidemment pas, mais PSA avait annoncé fin février le versement d'un intéressement d'un montant moyen de 2.000 euros pour les salariés du groupe.

L'explosion du salaire de Carlos Tavares n'avait pas manqué de faire réagir les représentants de l'État au conseil d'administration de PSA. L'État, actionnaire du groupe à hauteur de 14 %, recommande une baisse du salaire du dirigeant de 30 % dans les entreprises où il dispose d'une participation minoritaire. Il ne faut pas oublier que l'État était intervenu financièrement en 2014, avec le chinois Dongfeng, pour ne pas voir sombrer PSA. 

Certains membres du gouvernement ont aussi pesté face à ces sommes qui apparaissent indécentes pour les Français… tout en étant conscients que la désapprobation sur la place publique ne changerait rien. Le Premier Ministre Manuel Valls avait ainsi dit sur RTL qu'il "regrette" cette augmentation, mettant en avant le devoir d'exemplarité : "Toute attitude qui s’éloigne d’une forme d’exemplarité, du sentiment de ne pas être connecté avec la réalité des Français, est un mauvais signe". Lorsqu'on est un politique de gauche, à un an des élections présidentielles, il est logique de critiquer ces rémunérations. Encore plus quand Carlos Tavares est soutenu par le Medef !

Alors, pour, contre ?

Au final, il peut sembler normal qu'un dirigeant qui sauve son entreprise de la faillite soit récompensé. Il est l'homme qui prend les décisions les plus importantes et préside à la destinée de plusieurs dizaines de milliers de familles en France et dans le monde. La somme est bien évidemment énorme, mais reste inférieure à celle de Carlos Ghosn, PDG de Renault, qui devrait toucher pour l'exercice 2015 plus de 7 millions d'euros de salaire. Pourtant, PSA a produit en France près d'un million de voitures en 2015, contre "seulement" 660 000 pour Renault. Les salariés du groupe commencent eux aussi à récolter les fruits de la relance, même s'ils semblent encore bien maigres face à ceux de Carlos Tavares. Cela légitime-t-il les rétributions pour le moins conséquentes dont bénéficient la plupart des patrons des grands groupes français ? Faites-nous part de votre opinion dans les commentaires ci-dessous.

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