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Rachat d'Opel par le groupe PSA : est-ce une bonne idée ?

Dans Economie / Politique / Industrie

Florent Ferrière

Le Groupe PSA est en discussion pour acheter Opel à General Motors. Une information qui peut surprendre, quelques années à peine après un premier rapprochement raté. Quels seraient les avantages et les risques d'une telle opération pour le français ?

Rachat d'Opel par le groupe PSA : est-ce une bonne idée ?

La révélation de l'information a créé la surprise dans le monde de l'automobile. Et preuve qu'elle est à prendre avec sérieux, les deux parties ont rapidement publié un communiqué de presse pour l'officialiser. Le français a ainsi écrit « le groupe PSA confirme examiner avec General Motors de nombreuses initiatives stratégiques visant à améliorer sa rentabilité et son efficacité opérationnelle, y compris une acquisition potentielle d'Opel/Vauxhall. À ce stade, il n'existe aucune certitude sur la conclusion d'un éventuel accord ». Autrement dit, les discussions en coulisses sont bien avancées mais pas encore finalisées.

Une bonne idée ? Oui pour…

... La quête de volume de ventes

En 2016, PSA a vendu dans le monde 3,15 millions de voitures. De son côté Opel a écoulé 1,16 million de véhicules. Réunis, les deux parties cumuleraient ainsi près de 4,3 millions d'unités. Un tel mariage donnerait naissance à un géant du marché européen, le plus concurrentiel sur la planète, avec 2,5 millions de ventes et environ 17 % de part de marché sur le Vieux Continent. Mais dans le classement mondial des constructeurs, l'ensemble resterait loin de Volkswagen, Toyota et Renault-Nissan. PSA-Opel serait même encore derrière Honda, qui a vendu en 2016 4,5 millions de véhicules.

... Les économies d'échelle

Le marché mondial a beau être un gâteau qui ne cesse de grossir avec l'explosion de la demande dans les pays émergents (notamment en Inde), les constructeurs courent après les alliances, partenariats et mariages. La raison est simple : ils souhaitent faire des économies en partageant les dépenses. S'associer est donc bon pour la rentabilité et la santé financière.

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PSA et Opel le savent bien, puisqu'ils ont actuellement trois grandes collaborations en préparation. Le remplaçant du C3 Picasso (annoncé par le concept C-Aircross) sera un cousin de l'Opel Crossland X et l'Opel Grandland X sera basé sur le Peugeot 3008. Dans son communiqué, PSA met d'ailleurs en avant les synergies de ces projets. L'autre collaboration concerne des petits utilitaires.

Inclure Opel au groupe PSA permettrait donc de multiplier les partages, que ce soit des éléments techniques ou des lieux de production.

... Ce peut-être une bonne affaire

Opel est une machine à perdre de l'argent. Il y a quelques jours, GM a annoncé une perte de 257 millions de dollars pour ses activités européennes, le seizième déficit cumulé. C'est plus de 15 milliards de dollars qui ont été perdus depuis 2000. Dit comme ça, la fiancée ne fait pas envie. Mais c'est aussi l'occasion pour PSA d'en tirer un bon prix, d'autant qu'Opel n'est pas une mauvaise affaire : la marque allemande est en pleine relance et a déjà plusieurs nouveautés en préparation pour les années à venir. Il faut juste une meilleure gestion financière. Carlos Tavares, à la tête de PSA, semble adapté pour ce défi après avoir dirigé le redressement spectaculaire de PSA en un temps record.

Une bonne idée ? Non pour…

... Le cannibalisme des marques

Opel est une marque au positionnement semblable à Citroën et Peugeot, à quelques nuances près, le lion souhaitant de son côté flirter avec le premium. Autrement dit, c'est un généraliste… pur jus, qui n'a pas vraiment une image qui sort du lot. La gamme d'Opel est ainsi proche de celle des français, à une ou deux exceptions près. L'allemand a encore la cote chez les berlines avec l'Insignia, qui vient d'être renouvelée. Pour le reste, c'est kif-kif, avec des citadines, des compactes et pléthore de nouveaux SUV. De plus, sur le plan technologique, Opel n'a pas grand-chose à apporter à PSA. Son seul atout actuellement est la compacte électrique Ampera-e… mais c'est un produit GM. L'américain ne laissera peut-être pas filer sa technologie.

... Le côté très européen d'Opel

Opel ne vend qu'en Europe. Ses produits voyagent bien à l'international, mais sous des labels qui appartiennent à GM (Buick en Chine, Holden en Australie…). Or, la volonté de Carlos Tavares, est de rendre son groupe moins dépendant au Vieux Continent. L'un de ses chantiers actuels est d'internationaliser PSA. Cela s'est notamment concrétisé avec des partenariats récemment signés en Inde en en Iran. Acquérir Opel, c'est prendre le contrôle d'un concurrent parfois bien dangereux. D'ailleurs, si General Motors a décidé du jour au lendemain de stopper les ventes de Chevrolet chez nous, c'est pour donner une bouffée d'air frais à Opel !

... Les risques sociaux en Europe

Une fusion ou acquisition a toujours des conséquences sur le plan social. Pour que le rachat ait un intérêt, les moyens doivent être partagés. Or, Opel et PSA multiplient les sites de production en Europe. Si la complémentarité des marques doit permettre à certains sites de résoudre un problème de surcapacité, d'autres pourraient être condamnés. L'État français, qui détient 14 % de PSA, a déjà fait savoir qu'il soutenait le groupe dans sa volonté d'agrandissement mais précise qu'il sera vigilant sur l'impact d'un éventuel rachat d'Opel sur l'emploi et le tissu industriel en France.

Pas de précipitation, avec les ratés précédents

Si PSA et Opel ont actuellement des projets communs, c'est parce que le français s'était en 2012 allié à GM. L'américain avait pris 7 % du capital de PSA. À l’époque, il était question de nouer un partenariat planétaire. Mais l'idylle a rapidement tourné court. General Motors n'a notamment pas voulu aider PSA en Amérique du Sud et a pris peur face aux résultats financiers de PSA, qui était alors au bord de la faillite.

GM est aussi du genre compliqué. En 2009, il était prêt à revendre un Opel au plus mal, les discussions étaient bien avancées avec Magna, sous-traitant canadien, mais GM a décidé au dernier moment de garder Opel.

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