2. Rétro Dakar 2015: on a retrouvé "Maya l'abeille", alias Gilbert Lebrun.

Les premiers Dakar, c'était la foire à la débrouille avec à la clé, un ticket pour l'aventure, la vrai. Point de gros sponsors, de grosses écuries; au mieux, une préparation sérieuse était réalisée, au pire, une roue de secours que l'on essayait de caser dans une voiture d'un concurrent, une chambre à air, quelques outils, une brosse à dent et un duvet et roule ma poule vers l'aventure...

A défaut de poule, c'est une abeille qui est ici à l'honneur.

Nous sommes en 1980. C'est la deuxième édition du rallye Paris-Dakar et Gilbert Lebrun se décide à être de la fête. Il a déjà de l'expérience puisqu'il a parcouru les chemins autour de chez lui sur une antique Motobécane avec les vitesses au réservoir!!!...

Son budget? 1 500 euros (hors moto) pour l'inscription, le carburant, le rapatriement et un peu d'argent de poche. La moto sera une Honda 500 XLS toute neuve. Après le rodage, la préparation; un pneu Barum à l'arrière (qui ira jusqu'à Dakar!!!), un porte bagages avec un jerrican, 17 litres de carburant en plus sur le réservoir, le doublage des câbles, un sélecteur, une pédale de frein et des leviers qui sont scotchés sur le cadre et c'est tout. Enfin, des outils, trois chambres à air, une brosse à dent, du dentifrice, et quelques sous-vêtements prendront place dans une sacoche banane.

L'objectif de Gilbert? Rejoindre au moins Gao. Finalement, il atteindra la plage de Dakar à la dix-neuvième position.

La brave 500 XLS fera deux autres Dakar (1981 et 1982) où il terminera respectivement treizième et douzième.

En 1983, c'est sur une Honda 500 XLR qu'il repart à l'aventure. Il arbore sa tenue caractéristique de Maya l'abeille. La moto, elle, est équipée d'une coque réservoir qui se prolonge sous la selle. Une première à l'époque qui fait ricaner dans le parc coureurs; on connait la suite...

C'est à nouveau à la dix-neuvième place qui clôturera cette quatrième et dernière participation à moto.

Pour 1984, il troque son guidon contre le volant d'un Range Rover V8 pour faire l'assistance. Il sera contraint à l'abandon.

En dehors du fait que Gilbert Lebrun est un de ces poireaux qui ont forgés la légende du Dakar, tous ceux qui l'on côtoyé lors des différentes éditions sont unanimes quant à la gentillesse et à la serviabilité dont il a fait preuve à chaque instant. Et si, aujourd'hui, il est retourné dans l'anonymat, il n'en reste pas moins un grand monsieur des Dakar.

Source: Moto Journal n° 971 janvier 1991, site dakardantan.