Salon de Milan 2008 en direct : Ducati Monster 1100 et 1100 S

L'actualité est cruelle parfois. La Monster 1100 aurait du être la star du stand Ducati lors de cet EICMA 2008. Dans la lignée du lifting réalisé sur la 696 en 2007, la 1100 a fait un sacré plongeon dans la fontaine de jouvence cette année pour en ressortir plus belle, plus légère, plus performante, plus efficace ! Un nouveau look qui devait monopoliser l'attention des photographes. Mais c'était sans compter la présentation de la plantureuse 1198 et de la féroce StreetFighter : deux invités surprises qui lui ont volé la vedette. Alors elle trônait là, aux abords du stand, déclinée dans ses différentes versions et coloris, l'air un rien rancunière. Mais lorsque le curieux venait y jeter un œil, il pouvait se rendre compte que malgré les effets de mode, la légende du Mostro avait encore de beaux jours devant lui.

C'est sur que sémantiquement, la StreetFighter a davantage l'air d'un "Monster" que cette nouvelle version. Même en 1100, elle paraît sage et bien élevée. Mais attention, on n'usurpe pas une histoire aussi facilement. Et sous l'aspect propret se cache un vilain garçon qui n'a pas pour habitude de se laisser marcher sur les gommes.

Sur les présentoirs, on retrouve côte à côte les versions standards et les versions "S" de la Monster 1100, comme si elles avaient décidé d'unir leur force pour contrer l'engouement que génère à quelques pas de là, les deux sœurs maudites du nouveau catalogue. La version de base et la version ont des points communs, à commencer par leur moteur.

Issu de la Multistrada et de l'Hypermotard, le bicylindre en L desmodromique de 1078 cm3 à deux soupapes développe ici une puissance de 95 ch à 7.500 tr/mn et un couple de 10,5 m.kg à 6.000 tr/mn. Le couple un peu plus haut perché incitera donc le pilote à pousser le monstre pour en tirer toute la quintessence.

On retrouvera l'historique embrayage à sec. Par contre, fini le double silencieux sur le côté qui a été transféré du S2R au StreetFighter. Sur ce nouveau monster, la symétrie est de mise avec deux pots sous la selle.

Fini le cadre treilli complet qui formait un V avec la boucle arrière. Comme sur la 696, un treilli en acier associé à une boucle arrière en alu équipe les Monster 1100, héritage direct du Ducati Corse, du même acabits que la 1098R. La grande différence avec la petite 696 est le superbe monobras oscillant qui porte la roue arrière.

La version standard est équipée d'une fourche inversée Showa grise de 43 mm de diamètre et d'un monoamortisseur de la même marque. Freinage full radial Brembo, il va sans dire. Les jantes sont de toute beauté, toujours de gris vétues. Le tout pour un poids de 169 kg, 8 kg de moins que le millésime précédent, autant dire que l'efficacité sera au rendez-vous.

La version standard sera disponible en réservoir argent/cadre rouge, réservoir rouge/cadre rouge ou réservoir noir/cadre noir. Proposée à 11 200 €, elle devrait séduire plus d'un amoureux de la marque italienne.

Pour ceux qui ne se trouveraient pas satisfaits par ces prestations, la version S dispose de suspensions Öhlins, dont l'aspect esthétique est renforcé par la couleur dorée qui souligne ses amitions sportives.

Afin de ne pas les confondre, les jantes de la version S sont de couleur bronze, ce qui lui donne un look tout simplement magnifique. Ajouté à ça des disques plus légers, des pièces carbone (protection de pot, garde-boue avant), qui au total, lui font gagné 1 kg.

Cette version annoncée comme la moto la plus légère de sa catégorie, est disponible dans les mêmes coloris. Son prix, lui, est de 13 200 €.

Alors oui, elle n'est peut être pas aussi violente que son pseudonyme pourrait le laisser penser, mais la Monster a évolué, et dans le bon sens. Une bouille très séduisante, un look en respect avec la tradition, et surtout un pas de plus vers l'efficacité, sans pour autant n'être proposée qu'aux collectionneurs fortunés. De grandes chances donc pour que ce nouveau millésime écrive honorablement une nouvelle page de l'histoire du Mostro.