2. Sur route : elle a un petit creux

Pour motoriser la Up! GTI, Volkswagen fait confiance au trois cylindres 1.0 TSI, dans une version développant ici 115 ch et surtout un couple respectable de 200 Nm. On commence alors à saliver, mais une donnée nous interpelle tout de même : le poids est annoncé à 1070 kg (260 kg de plus qu'une Golf GTI Mk1 !).

Certes, c'est peu vis à vis de la production automobile actuelle qui frôle de plus en plus souvent les deux tonnes avec des SUV toujours plus larges et hauts, mais c'est aussi un poil décevant pour une voiture de 3,6 mètres dotée d'un trois cylindres. La nouvelle Suzuki Swift Sport, par exemple, plus grande, (nettement) plus habitable et surtout dotée d'un quatre cylindres de 140 ch, devrait être un peu plus légère. Volkswagen aurait donc probablement pu faire mieux, mais sans doute pas sans des investissements importants pour revoir en profondeur la Up!.

Les premiers kilomètres nous font immédiatement remarquer la présence d'un amplificateur de son-moteur dans les haut-parleurs. Très artificiel, et vite lassant, mais heureusement absent à vitesse stabilisée (il se manifeste surtout sur les accélérations). La Up! GTI est plutôt docile et toujours aisée à la manoeuvre en ville. Une fois la petite route du col de Turini (près de Monaco) gagnée, nous enchaînons les lacets et l'allemande montre alors deux visages. Le contrôle de traction associé aux grosses jantes et aux freins surdimensionnés par rapport à une Up! font que cette GTI est une voiture très facile et qui se manie presque comme un jouet, au doigt et à la baguette. La prise de roulis est inexistante et les performances sont plutôt intéressantes avec un 0 à 100 km/h en 8,8 secondes.

Oui, mais voilà, des défauts qui pourraient sembler anodins gâchent le plaisir : le volant n'est pas réglable en profondeur, ce qui fait que si l'on est grand, on se retrouve soit avec les jambes dans le tableau de bord, soit les bras complètement tendus. Il faudra choisir l'un ou l'autre... Le guidage de boîte n'est pas non plus très agréable et les verrouillages sont parfois un peu hasardeux, tandis que la pédale d'embrayage offre un feeling très curieux, avec une grande course et un caractère très spongieux.

Le trois cylindres, s'il fait bien son travail une fois en charge, pose un problème qui est propre à ces mécaniques réduites à leur plus petite cylindrée : les relances. A chaque sortie d'épingle, si l'on enfonce l'accélérateur, il faut attendre un instant avant que la cavalerie ne débarque. Un creux frustrant, mais ce n'est finalement pas propre à cette Up! GTI, puisqu'une bonne partie de la production automobile souffre aujourd'hui du même mal.

Cette inertie assez importante (due à une combinaison d'électronique castratrice pour minimiser les rejets de CO2, à des embrayages bimasse lissant au maximum le lien entre moteur et roues ou encore à des rapports de boîte très longs) entame notre enthousiasme sur des routes, il est vrai, assez exigeantes tout de même pour la bombinette de Wolfsburg. L'avantage finalement est que la consommation reste franchement raisonnable : nous avons mesuré 7,3 l/100 km sur notre journée en montagne avec arrêts et relances incessants. Notons, par ailleurs, que ce bloc dispose d'un filtre à particules en sortie, un fait très rare pour le moment sur une motorisation essence, surtout sur ce segment.

Un très bon point donc, même si l'on n'achète pas forcément une "GTI" en premier lieu pour sa frugalité, mais plutôt pour son caractère. A tel point que l'on en vient à se demander si la vraie (et dernière) descendante de la première Golf GTI, ce n'était pas la Lupo GTI...