Avec l’annonce du départ de François Michelin, âgé de 75 ans, à la tête de la gérance de son groupe, c’est une page qui se tourne pour l’entreprise auvergnate spécialisée dans le pneumatique. Patron atypique, il a fait passer sa firme familiale du 10e rang mondial au 1er en un demi-siècle. Cette passation de pouvoirs, préparée et annoncée de longue date avait déjà connu une première étape en juin 1999 lorsque François Michelin avait mis en orbite l’un de ses six fils, Edouard. Le jeune homme prenait la direction d’un des rares groupes français intégralement mondialisés, fort de 130000 salariés vendant dans 140 pays et qui réalise 40 % de son chiffre d’affaire en Amérique du Nord.

A son poste, François Michelin est notamment l’homme qui a consolidé la suprématie du pneu X à carcasse radiale, lancé en 1948, construit des usines au Brésil, au Vietnam… et qui s’est désengagé de Citroën en 1976. Il sera surtout l’homme de la reconquête du marché nord-américain illustrée par le rachat du concurrent Uniroyal Goodrich en 1990. Le bibendum a donc perdu l’un de ses pères fondateurs.