Qui ? Les constructeurs pardi. Les annonces de Renault, de Fiat, de Toyota, de GM et d'autres qui célèbrent des alliances avec les constructeurs de pays émergents n'ont qu'un but et un seul: faire baisser le coût de revient de leurs autos.

Ce qui ne veut pas dire faire baisser les prix des autos mais plutôt, augmenter les marges. Pour comprendre ce flux planétaire de constructeurs vers l'Orient où les usines sortent de terre plus vite qu'une hausse de salaire d'ouvrier occidental, il ne faut pas s'attarder seulement sur les chiffres de vente d'une marque mais les rapprocher de l'évolution de leur Chiffre d'Affaire global.

Ainsi selon les différences d'évolution entre le CA et la part de marché du constructeur, on voit si la pression sur les prix a entrainé un rognement des marges et donc une fragilité financière pour le constructeur. S'il y a moins d'entrées d'argent, il y aura moins d'investissement (et à notre époque charnière c'est le nerf de la guerre), ce qui génèrera moins de ventes à venir par manque de renouvellement de l'offre. C'est ce qui s'appelle briser le cercle vertueux de la croissance.

Bref, pour sortir de cette spirale baissière qui peut engloutir un constructeur plus vite qu'on ne l'imagine (demandez aux anglais), tout le monde met le cap à l'Est, voire même plus loin. Les tableaux qui suivent montrent que tous ne sont pas égaux devant le comptable.

Pourquoi s'en vont ils ailleurs ?

Sur ce tableau, on s'aperçoit que Renault qui reste leader en terme de Chiffre d'affaire réalisé sur le marché français prend une belle gifle. Entre 2005 et 2006, le CA généré par ses ventes baisse de 10.6 %. Mais le pire est que ses volumes de ventes baissent de "seulement" 9.5%, ce qui traduit une baisse de rentabilité du produit. Dans un secteur où la marge d'exploitation n'est pas épaisse, chaque point perdu représente un apauvrissement.

Si Peugeot suit le même chemin avec une baisse de CA de 4.9% pour une baisse des ventes de seulement 2.4%, Citroën est le 'français' qui a le moins rogné sur ses marges pour vendre. (-6.5% de CA pour -6.2% de ventes). VW, comme Citroën (à part la tendance à la hausse) garde un équilibre entre ces 2 valeurs (+8.8% de CA pour +8.2% de volume).

Mercedes est l'exemple parfait qui résume la bonne santé actuelle des constructeurs premium notamment allemands. Avec une hausse des ventes qui confirme la fracture 'sociale' sur le secteur, + 12.2%, Mercedes arrive à augmenter son chiffre d'affaire de 20.4%. En plus d'augmenter la marge bénéficiaire de ses produits, Mercedes en vend plus: c'est le cumul des plus.

Le plus intéressant reste Audi qui en vendant moins (-1.7%) engrange plus d'argent (+8.9% du CA) !

Plus largement, si les constructeurs français représentent encore 55.7% de parts de marché en volume, elles tombent à 49.82% si l'on prend en considération la part de marché en valeur.

Maintenant que vous avez le mode d'emploi, je vous laisse détailler le tableau que vous pouvez trouver dans son intégralité ici (source: autoactu)