Sur l'antenne de RTL, Dominique Bussereau ne cachait pas sa satisfaction : « on va vers l'objectif fixé par le président de la République des 3 000 morts à l'horizon 2012 ». Cet objectif, fixé par Nicolas Sakorzy en décembre 2007, paraissait alors totalement irréalisable, avec 4615 personnes qui avaient trouvé la mort sur les routes françaises cette année-là. En fait, ce doute persistera et même se renforcera jusqu'à janvier 2010 après des résultats 2009 une nouvelle fois décevants attestant d'une baisse de la mortalité routière de seulement 0,3%, passant de 4 275 en 2008 à 4 262 l'année suivante, alors qu'elle est en moyenne de -2,5% depuis 2002.

Mais entre temps, on a décidé de mettre les petits plats dans les grands lors d'un Comité Interministériel en février dernier, présidé par François Fillon. Un véritable arsenal a été alors mis en place avec 14 mesures répondant à 6 objectifs majeurs : combattre l'alcool au volant, dissuader les excès de vitesse, sanctionner plus sévèrement les grands délits routiers, sécuriser l'usage des deux roues motorisés, sensibiliser les futurs conducteurs et enfin prévenir le risque routier professionnel. A-t-il déjà eu le temps de faire ses preuves ? Peut-on d'ores et déjà lui attribuer les lauriers de cette baisse inespérée ?

Toujours est-il que les chiffres sont là : après les cinq premiers mois les moins meurtriers jamais enregistrés, après un mois de mai à nouveau record, le mois de juin 2010 est de la même veine : les 328 tués représentent une baisse de 18,6% par rapport aux 403 de juin 2009 et on a enregistré le « plus faible nombre d'accidents corporels et de personnes hospitalisées jamais enregistré pour un mois de juin » avec 6 476 accidents corporels, contre 7 008 en juin 2009. En cumulant les décès sur les six premiers mois de l'année, 211 vies ont été épargnées par rapport à 2009.

Pour le Secrétaire d'Etat aux Transports, cela ne fait aucun doute, si ces baisses sont d'abord dues à une prise de conscience des constructeurs eux-mêmes, elles sont aussi à mettre sur le compte de « l'accélération du déploiement des radars fixes et mobiles sur les passages à niveau et sur les feux rouges ». On peut en douter, quand on a eu à déplorer « que » 36 décès en 2009 lors de collisions entre véhicules et train et que les radars de feux rouges ne sont aujourd'hui qu'au nombre de 191 sur l'ensemble du territoire. Mais cela permet de valider l'installation de 800 nouveaux radars d'ici 2012, dont 200 avant la fin de l'année, qui ont comme particularité de ne plus être précéder systématiquement de panneaux signalant leur présence. Ils viendront renforcer les 2 804 radars disséminés sur nos routes, dont 1 680 fixes et 933 mobiles. «  En tout état de cause l’action ferme et résolue des forces de l’ordre contribuera à accroître la sécurité sur nos routes » conclue le communiqué de presse de la Sécurité Routière, même si nous préférons retenir la phrase précédente : « Chaque automobiliste ou motocycliste, cycliste ou piéton, doit se sentir concerné par sa propre sécurité et celle des autres usagers ».