Un soir de décembre 2007, sur une route du Lot-et-Garonne, un homme au volant de son 4x4 est victime d'un malaise. Son véhicule termine sa course en heurtant violemment une voiture arrivant en face. Au volant de cette dernière, Julien, jeune homme de 18 ans, est tué instantanément. Fatalité ? Non. Le conducteur du tout-terrain, âgé de 69 ans à l'époque des faits, souffre de diabète, d'hypertension et de la thyroïde. Pour se soigner, il suit un traitement médical lourd lui faisant ingérer chaque jour une vingtaine de cachets diminuant fortement ses capacités à conduire, comme le lui avait signalé son propre médecin deux jours avant le drame. Mais l'homme avait tout de même pris le volant.
Poursuivi en justice, il a été condamné en mai dernier à un an de prison avec sursis, à 200€ d'amende et à l'annulation de son permis de conduire mais a fait alors appel, ce qui suspend le jugement. En attendant le 14 décembre prochain, date à laquelle il reprendra le chemin du tribunal, il conduit donc toujours.
Une situation insupportable pour la famille de la victime qui a décidé d'utiliser tous les moyens à sa disposition pour arriver à bout de cette aberration juridique, à tel point qu'elle a été dernièrement reçue à l'Elysée par la déléguée à la prévention routière. Celle-ci lui a annoncé qu'une liste de médicaments directement dangereux pour la conduite allait être établie avant la fin du mois par des médecins afin de mettre les conducteurs sous traitement lourd en face de leurs responsabilités.
Une première victoire pour une famille qui se bat maintenant pour les autres, comme le confie la mère de Julien : « Ce qu'on veut, ce n'est pas qu'il aille en prison, mais qu'on lui retire son permis ! ».
Source : La Dépèche
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