Dès qu'on parle de sécurité automobile, les constructeurs ne manquent pas d'afficher toutes les étoiles récoltées aux tests EuroNCAP, en mettant en avant combien les zones de déformation programmée à l'avant et de protection d'impact sur les côtés mettent à l'abri leurs passagers. Il existe cependant un grand absent de ces tests, c'est le crash test arrière.

Pourquoi un tel oubli ? L'EuroNCAP se défend en avançant que les chocs avant et latéraux sont les causes dominantes de blessures sérieuses ou fatales. Les chocs arrière seront donc fréquents, mais rarement sérieux. Les principales blessures se situent au niveau du dos, et particulièrement à celui de la nuque, lors du fameux coup du lapin, qui, derrière son mignon petit nom, peut entraîner des troubles neurologiques et même, la mort.

Pour ce dernier, l'organisme a cependant mis très récemment en place une nouvelle batterie de tests afin de déterminer la capacité des appuie-têtes de le prévenir, mais encore très peu de véhicules sont référencés, et cela ne concerne que les places avant. Parmi les premiers bons élèves, on retrouve le Volvo XC60, l'Alfa Romeo Mito, la VW Golf, l'Audi A4 et l'Opel Insignia.

Pour l'absorption du choc en lui-même par contre, c'est le grand mystère. Et alors que la zone avant d'un véhicule, son premier volume où dans la grande majorité des cas se trouve le moteur, sera souvent la même d'une forme de véhicule à l'autre, difficile de déterminer avec précision comment s'en sortira par exemple une berline 3 portes par rapport à la déclinaison 5 portes, break, coupé, ou même cabriolet d'un même modèle. Le coffre servira probablement de zone de déformation, mais que se passe-t'il quand il n'y a pas vraiment d'espace pour absorber le choc ?

Prenons par exemple tous les monospaces offrant deux sièges escamotables dans le coffre, et où on place la plupart du temps de jeunes enfants. Quel serait l'issue d'un violent choc arrière en étant si près du hayon ?

C'est la question à laquelle a voulu répondre l'émission télévisée automobile anglais 5th Gear sous la forme d'un crash test. Le véhicule utilisé est un Opel Zafira dans sa configuration 7 places via ses deux sièges escamotables dans le coffre où prendront place deux mannequins de la taille d'enfant. Le scénario est le suivant : sur autoroute, le monospace est contraint de s'arrêter complètement à cause d'un bouchon. Une camion de 7,5 tonnes se fait surprendre, freine mais trop tard. L'impact se fera à 64 km/h, soit la vitesse de référence utilisée par EuroNCAP pour les crash tests frontaux. Voici ci-dessous la vidéo du crash test.


Point info de 15h - EuroNCAP : pourquoi pas de crash test arrière ? [Vidéo]

Point info de 15h - EuroNCAP : pourquoi pas de crash test arrière ? [Vidéo]

 

Le résultat est sans appel : même si le monospace ne semble pas présenter une déformation extrêmement importante, l'avant du camion vient littéralement toucher l'arrière de la tête des deux mannequins au moment de l'impact, et les chances de survie à un tel choc sont extrêmement faibles, que les appuie-têtes soient relevés ou non.

L'idée fait en tout cas son chemin dans la tête des constructeurs. Le premier à avoir réagi est Toyota, avec la petite IQ. En mode 4 places, le volume de son coffre atteint 32 litres, à comparer avec les 140 litres du coffre d'un Opel Zafira en configuration 7 places, c'est dire si l'espace déformable laissé est réduit au strict minimum en cas de choc. Le constructeur japonais a donc conçu un airbag rideau se déployant au niveau de la lunette arrière, le premier du genre au monde, afin de protéger les occupants des places arrière. Gageons que cet équipement se généralisera dans un futur proche.