La première Porsche intégrale de (grande) série, à la suite de la mythique 959, fut la 911 Carrera 4, à la fin de 1988. Mais son comportement était parfois trop pataud, malgré 69 % du couple allant à l'arrière en temps normal. Entendez nettement moins agile que la Carrera 2, pure propulsion. Le tir a été rectifié grâce à la 993, cinq ans plus tard, en simplifiant sa transmission, délaissant sa répartition électronique au profit d'un simple dispositif à visco central.Pas encore surveillés par des dispositifs électroniques d'aide à la conduite, ceux qui entendent mener leur Porsche intégrale en regardant le plus souvent possible la route par les vitres latérales choisiront certainement cette génération intermédiaire de Carrera 4 (s'ils ont besoin de la motricité d'une 4 roues motrices de temps en temps), autrement n'importe quelle 911 à propulsion fera l'affaire, qui motrice déjà fort bien avec 62 % de sa masse totale sur le train arrière.
De fortes accélérations en sortie de virage
La 911 entièrement nouvelle et la 996 au flat 6 dorénavant refroidi par eau, apparue à la fin 1997 et disponible en version Carrera 4 un an plus tard, récupèrent le système 4x4 de la 993. Il représente une surcharge de poids limitée à 55 kilos. Les roues avant sont entraînées par un arbre à cardan et un petit viscocoupleur central intégré au différentiel avant. Le train antérieur reçoit 5 % du couple en condition de roulage normal. Ce taux peut monter jusqu'à 40 % en cas de patinage des roues arrière. Autant dire que la Carrera 4 reste typée propulsion diaboliquement efficace, car elle permet d'accélérer plus tôt et plus fort en sortie de virage. Au cas où il se produit une amorce de patinage, en guise de différentiel à glissement limité, on retrouve ici aussi l'intervention de l'électronique, commandant de freiner la roue qui patine. Mais là, compte tenu du freinage quasi indestructible de la 911, l'ABD ne démissionne pas de sitôt. Au cas où, l'ASR peut toujours jouer sur la gestion moteur.
L'arsenal électronique ne s'arrête pas là. Le Porsche Stability Managment (PSM ou contrôle de trajectoire) d'une Carrera 4 rattrape les petites erreurs, tout en autorisant presque les angles de dérive qu'on entretient à l'accélérateur, et participe au plaisir de piloter une 911. On peut le mettre hors-service par l'interrupteur au tableau de bord, mais il se réveille au premier freinage, interprétant un réflexe de panique du conducteur, ce qui interdit de placer l'auto sur les freins à l'entrée du virage, le transfert de masse permettant de faire pivoter l'auto. C'est frustrant mais il paraît qu'on s'y fait.
Privilégiez les sièges sports
L'intérêt de cette Carrera 4, c'est qu'elle est la première à pouvoir disposer d'une boîte automatique. Question de place. Un peu énergivore (en essence et en performances avec une seconde pleine perdue au 1 000 m D.A.), il s'agit bien d'une boîte classique à convertisseur de couple, dont la commande Tiptronic S au volant n'a, selon nous, que peu d'intérêt, d'autant qu'en mode entièrement automatique, sa gestion intelligente évite les bévues comme par exemple le passage au rapport supérieur en courbe, même en cas de lever de pied. Parmi les options à rechercher, dans l'optique d'un confort GT qui correspond bien à l'esprit de la Carrera 4 Tiptronic, il faut privilégier les sièges "sport", qui soutiennent mieux (vu la vitesse de passage en courbe), aux roues de 18 pouces. Celles d'origine, en 17, s'avèrent amplement suffisantes et plus confortables. Idem pour le châssis sport. Côté pratique, le coffre perd 30 litres par rapport à la Carrera 2, mais la petite banquette servira de complément.
Caractéristiques
911 Carrera 4 (type 996) Tiptronic S à moteur 3 387 cm3, 300 ch à 6 800 tr/mn, 350 Nm à 4 600 tr/mn ; performances : 275 km/h, 400 m DA en 14,0 secondes, degré de finition unique ; direction à assistance constante. Consommations selon normes (urbaine/route/mixte), en litres, aux 100 km : 18,6/8,8/12,4 ; moyenne réelle estimée : 14,9 l/100.
La Porsche Carrera 4 Tiptronic S en bref : coupé 2 + 2 places ; transmission aux 4 roues en permanence (différentiels et viscocoupleur au centre) ; 6 vitesses manuelles ou 5 automatiques Tiptronic S ; longueur : 4,43 m ; coffre de 100 litres ; poids : 1 380 kg. Commercialisée en octobre 1998.
Qualités :
performances excellentes, vraie GT confortable, comportement très sûr, motricité phénoménale.
Défauts :
détails de finition indignes du prix, utilisation ultrasportive exclue, petit coffre.
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