Carlos Tavares évoque l'avenir de Stellantis et le sien
À l’occasion de la publication des résultats 2023 de Stellantis, Carlos Tavares a accordé un entretien à quelques médias dont Caradisiac. L’occasion de commenter l’actualité française, comme l’arrêt brutal du leasing social, mais aussi d’évoquer la conjoncture à venir et même son éventuelle succession en 2026.
C’est un homme plutôt confiant qui dévoile les résultats du groupe qu’il dirige. Est-ce le bénéfice net de Stellantis qui s’établit à 18 milliards d’euros pour 2024 qui le mettent en joie ? Toujours est-il que Carlos Tavares est plutôt moins critique envers ceux qui nous gouvernent qu’à son habitude.
L’arrêt brutal du leasing social ? « Cette formule était une excellente initiative ». Et s'il regrette son arrêt, reconnaissant avoir mis en place la puissance de son groupe à son service, « avec dix voitures, nos ressources bancaires et la communication nécessaire », il est partant pour jouer à nouveau le jeu. "On reste disponible pour aider l’État et on se tient prêts ». Avec 70 % de parts de marché sur ce créneau, comme il l’affirme, il est logique de souhaiter le rétablissement de la mesure.
Pret pour un plan B non électrique
Cette confiance en l’État tel qu’il est aujourd’hui, Carlos Tavares ne l’a pas forcément en ce qui concerne demain. Mais il croit à « la bonne éducation des gens, et à leur prise de conscience en ce qui concerne l’avenir ». La bascule vers le tout électrique est plutôt inévitable pour lui, même s’il envisage un ralentissement prochain, et qui est déjà entamé, qui peut être lié aux élections européennes et américaines à venir. Un ralentissement, ou plutôt un report des échéances plus lointaines de cette transformation de fond que la montée des populismes pourraient induire. Et il s’y tient prèt. Avec un plan B non électrique ? « Nous avons des plateformes qui nous permettent d’y installer des moteurs thermiques ou électriques, au choix. Et, côté thermique, nos blocs mild hybrides sont parfaitement en phase avec les normes et le marché ».
Reste que l’incertitude de l’époque oblige les constructeurs à réagir vite. Et si aujourd’hui, certains constructeurs mettent en avant des délais de deux ans entre la décision de conception d’une auto et sa mise sur le marché, le patron de Stellantis est plus prudent. « Lorsque nous déclinons un modèle pour une de nos marques, c’est bien entendu possible. Mais pour une création de A à Z, les délais ne doivent pas être liés au seul gain de temps, mais au gain de qualité ». Un ange en forme de Puretech passe.
Évidemment, et au-delà des incertitudes géopolitiques, tout le monde se demande ce qu’il en est des projets de fusions et d’agrandissements possibles de la maison Stellantis. Carlos Tavares a tenu à mettre fin aux rumeurs qu’il avait d’ailleurs aidé à susciter. « Il n’y a pas la moindre discussion en cours » a-t-il affirmé pour clore le débat. Un débat qu’il a peut-être eu en interne avec John Elkann qui a affirmé il y a quelques jours qu’« il n’y a actuellement aucun plan pour fusionner Stellantis avec d’autres constructeurs ».
De la même manière, Carlos Tavares a également voulu stopper une autre machine à conjecture en train de s’emballer : celle de sa succession. Son mandat court jusqu’au début de 2026 et, selon Les Échos, cinq personnes seraient susceptibles de le remplacer. Deux seraient du sérail Stellantis et trois autres pourraient venir de l’extérieur. À cette rumeur, celui qui est aujourd’hui aux manettes, fait une réponse de politicien : « je suis à fond dans l’action. ». Et de repousser le moment d’évoquer sa succession, ou sa reconduction, puisqu'il est aujourd’hui âgé de 65 ans. « On en parlera au second semestre 2025 ». D’ici là, nombre de choses peuvent arriver sur la planète auto.
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