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Europe et Chine : le double jeu des constructeurs de chez nous 

Dans Economie / Politique / Industrie

Michel Holtz

Ils redoutent les sanctions européennes envers la Chine car ils ont peur des représailles. Dans le même temps, ils accueillent les marques de l'empire du milieu dans leur capital, voire dans leurs usines, tout en redoutent la main mise de ces marques sur notre marché. Les constructeurs sont pris entre deux feux, tous aussi dangereux.

La Leapmotor T03 : peut-être fabriquée, et distribuée par Stellantis.
La Leapmotor T03 : peut-être fabriquée, et distribuée par Stellantis.

Ils souhaitent calmer le jeu, tout en l’envenimant. Les constructeurs occidentaux disent tout le mal qu’ils pensent de l’offensive chinoise en Europe, mais dans le même temps, ils refusent les sanctions contre l’Empire du milieu, et font même entrer l’ennemi dans leurs rangs et dans leurs capitaux quand ils ne fabriquent pas ses autos dans leurs propres usines.

Le dernier épisode en date de cette curieuse schizophrénie s’est déroulé vendredi à Berlin. Au moment où Olaf Sholz, le chancelier allemand bouclait ses valises pour un voyage officiel en Chine, la VDA, la puissante fédération des constructeurs d’Outre-Rhin, a expliqué vouloir calmer le jeu et « dialoguer »

Le protectionnisme sans les sanctions

Alors qu’à Bruxelles on évoque des sanctions douanières contre les constructeurs chinois subventionnés, Volkswagen, BMW, et Mercedes sont tous unis pour expliquer que non, finalement, « les droits de douane supplémentaires seraient une très mauvaise idée et seraient même contreproductifs. »

Ainsi, donc, alors que les marques occidentales sont vent debout contre leurs confrères chinois, elles reculent à la moindre menace de sanction qui, a priori, pourrait les aider à résister au souffle du boulet asiatique.

Pour vendre son gros SUV chinois Talagon, Volkswagen ne veut pas de taxes supplémentaires.
Pour vendre son gros SUV chinois Talagon, Volkswagen ne veut pas de taxes supplémentaires.

Sauf que leur réaction est on ne peut plus logique et guidée par la peur : celle des représailles. Car ils craignent, fort justement, qu’en retour, la Chine décide de mettre en place, elle aussi, des droits de douane supplémentaires sur les autos allemandes. Et les constructeurs germaniques ont tout à perdre dans l’affaire.

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Ils sont certes moins en vogue dans l’empire du milieu qu’il y a quelques années, mais le pays aux 30 millions d’autos par an, dont près de 10 millions d’électriques, reste pour eux crucial. En se voyant imposer des taxes supplémentaires à l’entrée du pays, ce sont leurs parts de marché qui risquent de rester à la frontière.

Quant aux Français, leur double jeu est similaire. Quand Carlos Tavares, directeur général de Stellantis réclame plus de protectionnisme européen, il accueille en son sein et dans son usine italienne, le Chinois Leapmotor dont il compte distribuer les autos. 

De son côté,  Luca de Meo , le patron exécutif de Renault appelle l’Europe à la rescousse, lui reprochant de "réglementer pendant que les Chinois planifient". Mais dans le même temps, il fait entrer le Chinois Geely dans la partie thermique du losange renommée Horse, et pas pour trois sous : pour 50% des 7 milliards du capital de la coentreprise.

Le marteau de l'invasion et l'enclume d'un marché juteux

Bien entendu, là encore, ces choix de l’ouverture à la Chine sont compréhensibles, pour des raisons bêtement financières. Et l’on s’aperçoit du piège absolu que représente le modèle chinois. Il faut tout faire pour éviter que ses autos n’envahissent l’Europe et que Byd, MG et les autres ne piquent trop de parts de marché aux constructeurs occidentaux.

Mais les Européens ne peuvent ni se passer du marché chinois, ni de leurs yuans. Les constructeurs sont pris entre le marteau de l’encombrant envahisseur, et l’enclume de l’immense pays dont ils ont une absolue nécessité. 

À terme, on ne peut qu’espérer que l’automobile européenne, et surtout française, ne subisse pas le sort du textile en devenant asiatique à 90%, le restant étant une affaire de luxe, intouchable pour le commun des fashion victimes comme des conducteurs lambda.

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