2. Ford Bronco (2023) – Sur la route : pas besoin de se prendre pour un cow-boy
Nous sommes rendus dans le domaine de Forest Hill, dans le 95, pour tester le Bronco en tout-terrain. Il pleut, on nous a réservé un parcours très accidenté, ponctué de montées très raides dans la boue, de passages sur de la rocaille, de plongées dans des gués : on ne va pas ménager notre Badlands !
Pour emmener le tout, on trouve un V6 2,7 l biturbo essence à injection directe développant 335 ch, pour un couple pantagruélique de 563 Nm : pas de trop pour emmener le Bronco, qui pèse 2 214 kg en Outer Banks et 2 343 kg en Badlands. Comme le moteur se passe de toute électrification, vous aurez compris que les consommations sont élevées et les émissions de CO2 sont colossales vu ce qui se pratique actuellement. En moyenne, le Bronco avale de 13,7 l/100 km à 14,2 l/100 km selon la version, et émet de 326 g/km à 338 g/km. Oui, il est donc frappé du bonus maximal, tempéré par le fait que celui-ci ne doit pas dépasser 50 % du prix d’achat.
Un bouton rotatif permet de sélectionner le type de transmission souhaité, et autour de celui-ci tourne une couronne destinée à choisir son mode de conduite. Les passages en 4x4 et en vitesses courtes se font de façon automatisée, en fonction des programmes enclenchés : pas besoin de leviers spécifiques. En revanche, des touches situées au centre de la coiffe de la planche de bord permettent de désaccoupler la barre antiroulis et de bloquer les différentiels, tout ceci individuellement.
Pour les chemins boueux, gavés d’ornières et peu adhérents des sous-bois, les modes 4H (4x4 en vitesses longues) et Terrain Glissant suffisent amplement. Là, on est étonné par le confort procuré par la suspension, dans la catégorie franchisseur s’entend. En revanche, pour la grimpette, le 4L (vitesses courtes) s’impose : on appuie sur la touche et on place la couronne sur Franchissement.
Là, oui, le Bronco, doté d’un angle d’approche de 41° (33° en fuite) monte sans effort apparent, il suffit de maintenir une accélération suffisante et constante, en se pressant de prendre son temps. Je suis descendu pour prendre des photos : j’ai failli tomber tant le sol est glissant. Je ne m’en doutais absolument pas au volant du Ford, où tout paraît facile. Il faut dire que le Badlands reçoit d’office des pneus tout-terrain en 285/70 R17.
Un gué se présente ? Allez, mode Boue sélectionné et on passe, sachant que ce Bronco peut affronter 80 cm de flotte. Nous sommes arrêtés dans l’eau boueuse, y avons reculé, sans aucun souci. Et pour les descentes, là encore, le Ford s’occupe de tout. On sélectionne une vitesse et le véhicule s’y tient strictement : on a juste à tourner le volant. Facile, trop facile presque ! Certes, nous n’avons pas mis le Bronco dans ses situations réellement abracadabrantes (pas de croisements de ponts dans des rochers par exemple), mais l’aperçu qu’il nous a donné de ses capacités en tout-terrain nous a séduits.
Pour la route, on nous a confié un Outer Banks, moins évolué pour les terrains impossibles, mais dotés de pneus plus typés goudron (des 255/70 en 18 pouces), sachant que sa garde au sol se limite à 237 mm, contre 261 mm au Badlands.
Idéale, la position de conduite s’associe à une belle visibilité. De plus, les poignées extérieures situées aux extrémités du capot aident à saisir l’encombrement de ce gros 4x4. Pas plus mal sur les voies sinueuses du Vexin ! D’une sonorité sympa, le V6 étonne carrément par la vigueur avec laquelle il catapulte le Bronco. Le 0 à 100 km/h annoncé en 6,7 s n’a rien d’optimiste. Performant, ce 4x4 pur et dur fait mentir sa fiche technique par ses qualités dynamiques. Non seulement, le volant se montre relativement précis, mais en plus, les mouvements de caisses sont bien contenus, et ce, sans (trop) compromettre la filtration des inégalités.
Le Bronco sautille un chouïa sur les bosses, mais sans plus. L’adhérence étant importante, on se surprend à augmenter progressivement ses vitesses de passage en virage, le nez du véhicule ne commençant à glisser que très lentement. L’essieu arrière rigide se fait presque totalement oublier (il faut dire qu’il est tenu par 5 bras), une autre surprise. Dans ces circonstances, le Ford semble surpasser sur tous les plans la Jeep Wrangler, même si, pour en être sûr, il faudrait les opposer dos à dos. L’assistance des freins du Ford réagit très promptement, pourtant, les distances d’arrêt n’impressionnent pas : le poids conséquent allié aux pneus mixtes n’aident pas. Cela ne remet en rien en cause le très bon bilan routier du Bronco, par ailleurs correctement insonorisé, même si des grincements de carrosserie sont perceptibles. Avais-je mentionné que les portes et le toit sont amovibles ?
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