Le permis de conduire à vie, c’est oui !
Le Parlement européen a rejeté la proposition d’une visite médicale pour l’obtention de son permis, ainsi que d’un contrôle tous les quinze ans, pour le conserver.
Ce n’est pas un débat nouveau, mais il divise toujours. Le Parlement européen a tranché ce jour la mesure défendue par l’eurodéputé écologiste française Karima Delli, présidente de la commission Transports à Bruxelles.
Dans leur communiqué, le Parlement précise que les députés « ne sont pas favorables à la réduction de la validité des permis de conduire pour les personnes âgées - comme le propose la Commission - afin d'éviter les discriminations, de garantir leur droit à la libre circulation et à la participation à la vie économique et sociale. »
Le Parlement précise que « les députés ont accepté que les conducteurs évaluent leur propre aptitude à conduire lors de la délivrance et du renouvellement du permis de conduire, laissant les pays de l'UE décider si l'auto-évaluation doit être remplacée par un examen médical avec un ensemble minimum de contrôles sur la vue et les conditions cardiovasculaires des conducteurs, entre autres. »
Le projet de Karima Delli était de contrôler la vue, l’ouïe et le réflexe des candidats afin d'obtenir le fameux carton rose (même s'il intègre votre smartphone). L’autre volet consistait à effectuer une visite médicale tous les quinze ans, voire tous les cinq ans passés 70 ans, dont l’issue permettait de conserver son permis, ou non. Pour l’eurodéputée : « cette proposition ne vise pas à embêter des gens, mais à sauver des vies, des familles d’accident qui ne devraient pas avoir lieu ».
Pour les opposants au projet, comme François-Xavier Bellamy (LR) : « l’Europe est à sa place quand elle améliore la vie des gens, pas quand elle la complique en s’arrogeant des prérogatives au motif d’harmoniser des pratiques ». Ce dernier fait référence à l’Italie, l’Espagne ou encore les Pays Bas qui ont instauré une visite médicale.
Les seniors particulièrement impliqués
Il est certain qu’un examen pertinent permettrait de réduire les accidents, d’autant plus dans un contexte de vieillissement de la population. En 2019, les personnes de 65 ans et plus ont représenté 26,2 % de la mortalité pour 20 % de la population. En 2010, ce taux était bien en dessous : 19,1 %. De plus, les chiffres montrent que les seniors ont une responsabilité plus importante dans les accidents mortels. Le bilan 2020 de la Sécurité routière faisait état d’un taux dépassant 78 % aussi bien pour les 18-24 ans que pour les 65 ans ou plus.
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