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Le problème vertigineux des mises à la casse anticipées des voitures électriques

Actuellement, la durée de vie des voitures électriques serait parfois beaucoup trop courte à cause de l’impossibilité de les réparer en cas de souci même de faible gravité. La politique de certains constructeurs et celles des assureurs peuvent anéantir tout l’intérêt de ces voitures électriques et leurs bienfaits pour le climat.

Le problème vertigineux des mises à la casse anticipées des voitures électriques

L’impact moins mauvais d’une voiture électrique par rapport à un véhicule thermique sur l’environnement dans un pays comme la France -où l’électricité provient de méthodes de productions relativement peu polluantes- ne fait plus débat actuellement, même si cette solution ne permet pas de faire des miracles en termes d’écologie. Mais pour cela, encore faut-il que la voiture électrique en question puisse avoir une durée de vie suffisante pour amortir la pollution énorme générée notamment lors de la fabrication de ses batteries, connue pour être très énergivore et demandeuse en ressources. En la matière, des constructeurs comme Tesla ont récemment communiqué en expliquant que la durée de vie de leurs voitures électriques était meilleure que prévu.

Mais une étude réalisée par les journalistes de Reuters laisse entrevoir une réalité beaucoup plus inquiétante. D’après leur enquête, les choses seraient loin de se passer comme prévu sur la durée pour les voitures électriques car elles seraient parfois envoyées à la casse très tôt même avec des problèmes mécaniques n’empêchant théoriquement pas leur réparation. En cause ? Les politiques de certains constructeurs en matière de technologie de batteries d’une part et celles des assureurs d’autre part. Comme le pointent les journalistes de Reuters, des marques comme Ford ou celles de la General Motors feraient des efforts pour rendre leurs batteries plus faciles à réparer mais d’après leurs recherches, d’autres enseignes utilisent des solutions techniques bien moins pratiques sur ce point.

De quoi entraîner l’arrivée de modèles électriques à faible kilométrage dans les casses comme ils ont pu le constater aux Etats-Unis en Europe, notamment pour des modèles Nissan, Renault, Hyundai, BMW, du groupe Stellantis ou de Tesla. D’après le plus gros gestionnaire des casses automobiles au Royaume-Uni Synetiq, « 95% des batteries de voitures électriques envoyées dans son centre de traitement à Doncaster suite à des mises à la casse sont réparables » ! Les journalistes de Reuters notent à ce sujet que Tesla a décidé d’intégrer ses batteries plus directement dans la structure du châssis sur son récent Model Y, compliquant d’autant plus l’accès à ces batteries en cas de panne.

Trop compliqué à réparer

En raison des difficultés techniques pour réparer les batteries d’une voiture électrique (que ce soit après un accident ou en raison d’un dysfonctionnement de faible gravité) ainsi que leur coût faramineux en cas de remplacement complet, les sociétés d’assurance choisiraient trop souvent d’envoyer directement les autos à la casse plutôt que de chercher d’autres solutions. De quoi évidemment faire grimper le prix des mensualités d’assurance de ces véhicules, mais surtout anéantir totalement les bienfaits des autos électriques en matière d’impact écologique. Pour améliorer les choses, il faudrait notamment que les constructeurs acceptent d’ouvrir leurs technologies de batteries aux sociétés de réparations et autres organismes capables de les remettre en état. Même s’ils affirment tous que leurs batteries sont réparables, ils rechignent bien souvent à communiquer sur les secrets industriels de ces équipements sensibles et coûteux.

Une obligation de recyclage des batteries

Ces pratiques ne cadrent pas du tout avec l’esprit des réformes actuelles, visant à imposer les voitures électriques de manière à réduire la pollution dans les villes et abaisser les émissions de CO2. L’Union européenne prévoit d’ailleurs que 51% des matériaux des batteries des moyens de transport légers soient recyclés d’ici 2028, une part minimale qui doit monter à 61% en 2031. Pour que la révolution de la voiture électrique se passe bien et puisse produire les effets promis, il faudra que tous les acteurs de cette industrie mettent en place des procédés permettant d’éviter un gaspillage industriel catastrophique aussi bien pour les utilisateurs que pour l’environnement.

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