Le retour surprise des voitures hybrides pendant que les électriques stagnent

Les ventes de voitures électriques ont littéralement explosé depuis quelques années en Europe comme en Chine ou aux Etats-Unis. Mais depuis le début de l’année, leur progression s’est nettement ralentie partout dans le monde. Si ces ventes de voitures électriques restent traditionnellement moins bonnes en début d’année qu’à la fin, parfois en raison de remises additionnelles consenties par les constructeurs dès le début de l’hiver pour gonfler les chiffres (ou pour anticiper des baisses des aides à l’achat dans certains pays), il y a clairement une baisse en régime qui entraîne logiquement quelques inquiétudes auprès des constructeurs.

C’est ce qu’illustrent les chiffres de vente de l’ACEA (l’association des constructeurs européens d’automobiles) du mois de février 2024 : malgré une hausse générale du marché de 10,1% en février par rapport au mois de février 2023, les ventes de modèles 100% électriques ne progressent « que » de 9% avec une part de marché de 12% du total des ventes, la même qu’il y a un an. Elles ont quand même beaucoup augmenté en France (+31,8%), en Belgique (+66,9%) et aux Pays-Bas (+20,9%) mais elles régressent dans d’autres marchés importants comme l’Allemagne (-15,4%), où elles sont pénalisées par l’arrêt brutal des aides à l’achat depuis la fin de l’année dernière.

Les hybrides en progression

Les ventes de voitures hybrides continuent de progresser sur ce mois de février 2024 à 24,7% avec de grosses augmentations un peu partout en Europe (+41,5% en France, +16,4% en Allemagne, +16,1% en Italie…) mais ce sont plutôt celles des modèles hybrides rechargeables qui étonnent. Alors qu'elles se réduisaient depuis deux ans à la régulière au profit des voitures électriques, ces modèles hybrides à brancher reprennent du poil de la bête : ils progressent de 11,6% avec des hausses notamment là où les ventes d’électriques reculent (+22,3% en Allemagne). Certains clients seraient-ils en train de revenir à cette technologie plutôt qu’aux voitures électriques ?

Quant aux véhicules 100% thermiques essence, ils progressent moins vite que le reste du marché à +6,1%. Le diesel continue sa régression à -5,1%. Alors que la stagnation des ventes de voitures électriques neuves semble se confirmer en Europe pour le début de l’année, tout le monde se demande combien ce « palier » va durer. L’arrivée de modèles électriques moins chers dès la seconde moitié de 2024 pourrait permettre à ces autos de vite reprendre leur croissance, mais pas forcément dans des proportions suffisantes par rapport aux prévisions des marques.