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Interview : David Frétigné juste avant son départ pour l'Argentine

Dans Moto / Sport

David Jouguet

Interview : David Frétigné juste avant son départ pour l'Argentine

David Frétigné est aujourd'hui un "ancien" de l'enduro, si le gros de sa carrière est derrière lui, il a encore un rôle à jouer en rallye-raid.


3ème du dernier Dakar, il veut mieux faire cette année et a tout fait pour que les choses aillent en ce sens.


Je vous ai présenté sa moto le 17 décembre dernier.


J'ai pu joindre David par téléphone juste avant son départ, c'est avec beaucoup de simplicité que nous avons discuté, trop longuement d'ailleurs pour tout réécrire.


 

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David, rappelles-moi rapidement ton palmarès.


J'ai été trois fois champion du monde en enduro au ISDE dans trois catégories différentes. J'ai été 5 ou 6 fois champion de France d'enduro, champion de France de cross-country, j'ai gagné plusieurs épreuves du championnat du monde d'enduro, j'ai fait une belle carrière en enduro.


Et en rallye, tu as gagné plusieurs fois le Maroc.


Oui, quatre fois d'affilées, moi, je ne voulais faire que le Dakar, j'avais chez Yamaha un gros programme enduro, pour Yamaha comme pour moi, c'était compliqué de faire d'autres rallyes, mais le Maroc tombe à une bonne époque, deux mois et demi avant le Dakar, c'est un bon entraînement.


Tu roules Yamaha depuis déjà longtemps ?


J'ai signé mon premier contrat Yamaha en 98. A l'époque je rêvais de faire le Dakar, et le fait de rentrer chez eux, je pensais que cela allait m'ouvrir des portes pour aller en rallye.


Manque de chance, quand je suis arrivé chez Yam, c'est là qu'ils ont arrêté tous les programmes en rallye.


Cela correspond au moment ou Peter arrête avec sa Yamaha à moteur de 850 TDM, une arme redoutable.


Oui, alors moi, je me suis dit, je vais faire de l'enduro et ça va vite redémarrer, et tous les ans, j'allais voir Jean-Claude, je lui disais, « je veux partir au Dakar » et il a fini par m'inscrire au Shamrock qui était quelque part au bon moment, j'avais à peu près tout gagné, il m'a dit, on va au Shamrock, on y va tous les deux.


C'est comme ça que j'ai fait mes premiers pas en rallye, c'est avec Jean-Claude Olivier. Il m'a beaucoup appris, j'ai gagné et après j'ai tout fait pour qu'il m'inscrive au Dakar.


Tu n'a jamais roulé en rallye sur plus gros qu'une 450 ?


Non, j'ai essayé par le passé la moto de Richard Sainct, comme ça, mais Yamaha n'a pas de moto de cylindrée supérieure et comme je suis quelqu'un de fidèle, je n'ai jamais voulu partir ailleurs. Je ne peux pas expliquer ce qu'est vraiment que de piloter une grosse cylindrée en rallye.


Avec le nouveau règlement sur le Dakar qui approche, les KTM bridées vont encore avoir un petit quelque chose en pointe en plus que les 450, 15 - 20 km/h ?


Oui, je penses, je peux difficilement m'exprimer la dessus, on ne connaît pas leurs performances, avec la bride, elles vont avoir moins de puissance, çà va niveler le niveau avec les 450, mais c'est vrai, je penses à environ 15 km/h de différence.


C'est une année de transition.


Moi, j'ai pas de problème vis à vis de çà. Cette année j'ai énormément travaillé, depuis le mois de mai, physiquement, je travaille, je me suis pour la première fois encadré de spécialistes de la préparation physique dans un grand centre sportif de Perpignan, faire plus, je pouvais pas, j'ai consacré tout mon temps, je rentre d'un stage d'altitude à Font Romeu , j'ai vraiment tout fait de mon coté pour être au maximum.


Pour la moto, Franck Helbert s'en est occupé, ça fait très longtemps qu'on travaille ensemble.


Je viens de créer une page internet, "frétigné.com" où je vais essayer de mettre chaque jour des infos. Je vais donc envoyer cela à tous mes partenaires et les gens qui m'encouragent depuis longtemps, c'est pour moi très important, j'ai toujours porté beaucoup d'attention à tous ces gens là.


C'est un rêve d'enfant que je suis en train de réaliser, moi, je m'amuse vraiment dans ce que je fait.


En ce qui concerne le règlement tout 450 sur le Dakar, toi, évidemment tu cautionnes ce règlement.


Pour la petite histoire, c'est moi, dès ma première participation en 2004, qui a dit à David Castera, pourquoi vous ne faites pas une catégorie unique pour favoriser l'arrivée d'autres marques. Quand je suis arrivé avec la 450, tout le monde rigolait en me disant, une 450 sur un Dakar, ça tiendra jamais.


Toutes les marques qui sont venues sur le Dakar sont venues avec de grosses cylindrées.


Moi, j'ai prouvé qu'avec une 450, on pouvait arriver au bout et on pouvait avoir de la performance. C'est plus raisonnable en vitesse, quand la surprise arrive, on a encore le temps de réagir.


L'avantage, c'est de pouvoir faire revenir d'autres marques pour réanimer la course.


A t'entendre, pour ce Dakar dans quelques jours, tes ambitions, je les devine.


Ha, bien, moi je veux gagner. Je vais pas dire cette année. Mais j'ai tout préparé autour de moi pour aller à mon objectif qui est de gagner le Dakar.


Je me suis entouré dans la préparation, la moto, alors, je l'aurai, je l'aurai pas, je sais pas, mais je fais tout pour.


La structure que j'ai, elle dépend de moi, c'est pas une structure Yamaha France. J'y met une énergie énorme, c'est ma volonté d'être là. J'ai toujours eu des objectifs comme tout sportif de haut niveau, je les ai eu en enduro, maintenant on verra.


Je fais un sport mécanique, je peux casser au bout de deux jours, je croise les doigts, mais moi, je suis prêt.


Dans ma préparation physique, dans mon organisation, dans mon travail, j'ai tout réuni pour être dans de bonnes conditions. Sans les moyens de KTM, quand on regarde bien, je suis un amateur amélioré, très amélioré, mais je n'ai pas de travail de marque, ni d'usine.


C'est bien ce que j'ai trouvé lamantable, c'est de voir Yamaha véhiculer l'image de Frétigné et Olivier Pain, hors c'est Franck (HFP ) qui s'occupait de tout.


C'est à moi de faire autrement, ce que tu ne sais pas, c'est que j'ai été approché par d'autres marques, ça fait des années que je pouvais rouler pour KTM, BMW où Aprilia. Mais moi, je fonctionne avec le cœur, j'ai autour de moi des gens qui connaissent bien cette moto, j'ai pas envie de partir dans un système d'une nouvelle moto, d'un manque de connaissance.


Bon et puis moi, si pour le Dakar je suis moins aidé, toute l'année, je suis payé par Yamaha.


Si je te disais, ce n'est plus possible pour des raisons géo-politiques, l'an prochain le Dakar reprend ses premiers tracés, l'Algérie de nord au sud, Tamanrasset, le Niger, Agadez, le Mali, Gao, Tombouctou, la Mauritanie, Néma, 14 000 kms en trois semaines avec une grosse moto et pas d'assistance, un vrai Dakar, ça te dirait ?


Tu me donnes des frissons à me parler de cela. J'adorerais çà, pour moi, c'est ça le Dakar. Quand le l'ai vu au début dans mon canapé, j'avais 10 ans, je voyais de vrais aventuriers, des galériens, des gens qui allaient au bout d'eux-mêmes, il réparaient leurs roues avec du fil de fer…Si tu dis çà, on te dit, faut vivre avec son temps, je dis oui, mais il y a des histoires comme cela, il faudrait les réanimer. Moi, je pars de suite.


Malheureusement, on ne va pas vers ce genre de courses, quand tu me dis çà, je frissonne encore.


Le règlement 450 est passé, il a été poussé par les constructeurs Japonais, si Yamaha France est là, c'est uniquement parce que tu es là avec Franck, sinon, Yamaha ne serait pas représenté cette année, où sont les Japonais qui devaient revenir avec des 450, Honda, Suzuki ?


C'est vrai, mais cette année, ma moto est bleue, je dois porter les couleurs Yamaha. Pour les autres, il faut leurs poser la question, mais j'ai déjà un début de réponse. Ce sont des marques qui n'ont pas de pilotes, pas de motos, de structures rallye-raid. Je pense qu'il faut du temps, il faut attendre 2011. Et si cette année, une 450 gagne le Dakar, c'est un énorme vecteur de communication mondial, je ne comprendrais pas comment des marques comme Honda, Kawasaki ou Suzuki ne viendraient pas montrer leur technologie sur une épreuve la plus connue au monde.


Merci David, quand je publierai cette interview, tu seras en Argentine.


Bon Dakar et à bientôt.


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