Superbike - Ducati: Le torchon brûle entre Batta et Gobmeier

La saison 2013 de Ducati s'annonce décidément des plus périlleuses. Jusque là, les déceptions à répétition enregistrées en Moto GP avaient toujours été pansées par les victoires en Superbike. Mais cette fois, il n'en est rien, si bien que le blason de Borgo Panigale perd sur tous les fronts. La faute à une 1199 Panigale, trop neuve, peut être trop compliquée, et qui a, dans sa philosophie, des gènes de Desmosedici. Qui, et c'est le moins que l'on puisse dire, n'ont que rarement prouvé leur pertinence, sauf à avoir un Casey Stoner pour les dominer.

Pour cette campagne en mondial, le constructeur a sollicité l'enseigne Alstare, que l'on ne présente plus dans le milieu. Au point que les Italiens pouvaient bien se douter que le bouillant Francis Batta n'allait pas rester plus longtemps les bras croisés devant l'inertie des Italiens. Le deal est que Ducati amène sa moto et s'occupe de la faire grandir alors que Alstare se charge de l'intendance pour la faire courir. Un schéma acceptable lorsque tout fonctionne, mais qui pèse lourd lorsque tout va de travers. On a alors l'ardent désir de se sauver soi-même en s'occupant directement de la moto, avec, si possible, un Max Biaggi comme pilote d'essai. Une évolution qui ne pouvait que tourner à l'aigre entre le patron Belge et le boss Gobmeier.

La tension a pris un tour nouveau ce samedi sur le symbolique tracé de Monza, quatrième rendez-vous du calendrier de la spécialité. Francis Batta est sorti du bois et a chargé le responsable de Ducati Corse qui venait de laisser entendre qu'il découvrait le cas Biaggi. « Il était au courant » a martelé Batta. « Gobmeier a une grande expérience: il a fait deux ans chez BMW et avec un budget de plus de 15 millions d'euros par an et il n'a réussi à ne pas gagner le championnat. Je ne le vois pas très impliqué dans le projet Superbike, je n'ai aucune relation avec lui, je ne sais pas quoi décider. Mon personnel ne peut intervenir en rien. S'il pense que Alstare n'est là que pour servir les plats comme au restaurant avec huit bons à tout faire, il s'est trompé d'adresse. »

Voilà qui est parlé franchement et qui amènera sans doute une réponse de la part de l'Allemand qui a été placé là, rappelons-le, par Audi. En Attendant, à Monza, Carlos Checa a déjà jeté l'éponge à cause d'une épaule douloureuse. Quand le bateau coule...