Adie Horrocks : l’homme qui fait voler les Vespas à 205 km/h
Oubliez tout ce que vous pensez savoir sur les scooters. Oui, ces petits deux-roues tranquilles et urbains, parfaits pour les balades en ville. Car ce que fait Adie Horrocks avec ses Vespa relève de la folie douce… et de la pure obsession mécanique. Loin de ressembler à des jouets, ses engins filent à plus de 205 km/h, pulvérisant au passage huit records du monde de vitesse.

Britannique originaire de l’Essex, Adie est aujourd’hui le pilote de scooter le plus rapide du monde. Mais ce n’est pas un hasard : cet ancien militaire a passé 24 ans dans le Corps du génie mécanique de l’armée britannique. Autant dire qu’il sait faire parler la mécanique. Il a commencé par restaurer des Lambretta, avant de tomber – par erreur – sur une Vespa mal identifiée sur eBay. Ce fut le point de départ d’un engrenage… à pleine vitesse.
« Je crois que j’ai établi 20 records l’an dernier », lâche-t-il, presque blasé. « À la remise des prix, ma femme m’a demandé : “Mais à quoi ça sert ?” Et je n’ai pas su quoi répondre. »
Et pourtant, les chiffres parlent d’eux-mêmes : 127,5 mph (soit 205 km/h) atteints lors de la Semaine de vitesse d’Elvington avec un moteur 244 cc. Et un joli 117,2 mph (188,4 km/h) en 125 cc. Tout ça, sur des scooters qui, à première vue, n’ont rien d’un bolide.
Car piloter une Vespa à cette vitesse est un exercice d’équilibriste : empattement court, aérodynamisme minimal, vibrations énormes… Horrocks a tout appris sur le terrain, à coups de sueurs froides et de crashs spectaculaires.

« C’est une question de vitesse. Peu importe la machine : ce qui compte, c’est de la pousser à fond »
« C’est là que je m’éclate », confie-t-il. « Modifier une pièce ici, déplacer une masse là, tester, rater, recommencer. »
Et parfois, ça fait mal. Il s’est fracturé les deux omoplates lors d’une chute à quelques mètres de l’arrivée. Une autre fois, il a été plaqué au sol par un coup de vent à près de 200 km/h. Et quand la suspension arrière a lâché à pleine vitesse, il a cru que son scooter prenait feu…
Mais Adie ne cherche pas la gloire. Ce qui le motive, c’est la quête de la perfection mécanique, le plaisir de repousser les limites. Depuis son atelier Green Light Scooters**, il construit des machines de course pour lui… et pour les autres.
« Ce n’est pas une question de compétition. C’est une question de vitesse. Peu importe la machine : ce qui compte, c’est de la pousser à fond. »
Et il ne compte pas s’arrêter là : en septembre, il sera de retour à Elvington, prêt à battre ses propres records. Car si quelqu’un peut emmener une Vespa là où aucune n’est jamais allée, c’est bien Adie Horrocks.

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