2. Rieju 125 Marathon Pro (2023): l’appel de la forêt
Contrairement aux apparences, la Marathon Pro n’est pas si haute. L’assise n’est située qu’à 895 mm du sol, c’est peu pour une Enduro.
La selle en béton parfaitement plate ne s’enfonce pas du tout, on domine donc la circulation au guidon de la Marathon Pro.
La ville est une formalité tant la moto est légère. Cependant, le diamètre de braquage de la moto est important, le demi-tour ne s’effectue pas dans un mouchoir de poche.
Coté moteur, la sonorité du petit Minarelli est agréable et les performances en villes, pas si ridicules : il s’acquitte correctement de sa mission en ville.
Les rapports passent à la volée sans problème, même si la boîte reste un peu dure. Le freinage est plus perturbant : la plongée est importante car les suspensions sont très peu freinées en compression et comme nous l’avions évoqué plus haut, le freinage combiné empêche de ne solliciter que l’arrière, par exemple pour ralentir sur des pavés mouillés… Car la monte pneumatique très sportive en tout terrain est évidemment moins indiquée pour le bitume du quotidien.
La protection est inexistante et la vitesse de pointe s’établit à 100 km/h GPS (110 compteur), de quoi voyager par le réseau secondaire à condition de réfléchir avant de doubler les poids lourds et autres voitures : les reprises ne sont pas formidables et il faudra aussi supporter la fermeté de la selle, pénible après une heure de roulage, et les vibrations, très présentes dans les poignées enduro Domino ! L’autonomie ne dépasse pas les 150 km (réservoir de 5 l).
Mais dès que le bitume disparaît, la Marathon Pro prend tout son sens : en s’engageant dans les chemins au guidon d’un trail fin, haut, léger comme une enduro et chaussé de Michelin Enduro Medium neufs gonflés à 1,3 bar, on ne se pose pas les questions qu’on se poserait avec des machines plus lourdes en pneu moins extrêmes.
La finesse de la machine permet de bien la tenir avec les jambes et la position debout avec le large guidon Neken enduro optionnel est très réussie. La Marathon pro se cramponne au terrain, tracte et guide dans les ornières et montre qu’elle est capable de passer partout. Cependant, son moteur à la puissance réduite ne permet pas de lever la roue avant et il s’essouffle vite en grimpette : on redescend souvent sur le premier rapport.
Aussi, ses suspensions bas de gamme ne présentent aucune retenue en détente, la moto est mollassonne et la moindre tentative de saut se traduit par des claquements inquiétants dans la fourche. Puis un effondrement complet à l'atterrissage.
Enfin, le freinage combiné empêche de mettre l’arrière en dérive pour tourner, ou de doser avec précision l’avant et l’arrière, par exemple en descente : ce choix technique déterminé par l’économie constitue sans doute le plus gros facteur limitant. Heureusement que le frein moteur reste généreux !
On note aussi une lacune d’équipement peu admissible vu la vocation de l’engin : l’absence de sabot moteur qui met le petit Minarelli à la merci d’une bête pierre qui serait projetée par la roue avant !
Photos (36)
Sommaire
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération