Ben Bostrom était très heureux de l'opportunité offerte par ses partenaires et le team LCR de participer à sa première course de Moto GP sur son tracé de Laguna Seca. Envisageant dans un premier temps de se retrouver à deux secondes du meilleur temps, l'Américain a revu ses ambitions à la baisse au fur et à mesure que les séances d'essai s'écoulaient.
Pour une course à domicile, on attendait sincèrement mieux d'un Colin Edwards qui excelle certes en joyeux luron mais ne fait plus trop d'étincelles sur la piste. Le paradoxe veut que depuis que les Yamaha officielles aient trouvé quelque chose, soit à partir d'Assen, capable de soutenir la comparaison avec les RC212V d'usine, les machines de chez Tech3 restent scotchées dans la seconde partie du peloton.
Avec le forfait de Dani Pedrosa, Andrea Dovizioso a paru un temps comme libéré d'un poids pour s'abonner régulièrement au podium. Sa prestation au Mugello, où il s'était rendu maître de Stoner en vue de l'arrivée, laissait même entrevoir un nouveau pilote, plus sûr et plus conquérant.
Qualifié quatrième à Laguna Seca alors qu'il avait dû rendre les armes à cause d'une chute à cinq minutes d'une fin des qualifications qu'il pouvait conclure sur la première ligne, Ben Spies a connu une nouvelle déception dès le départ donné, à la sortie du premier virage négociée seulement au septième rang.
Depuis quelques Grands Prix, Alvaro Bautista et sa Suzuki s'abonnent au top 10. Trublion de la seconde partie du peloton et cauchemar des Ducati, l'unique GSV/R du Moto GP comptait bien briller à nouveau sur le tracé de Laguna Seca, juste avant de partir en vacance, période où l'état major d'Hamamatsu se réunira aussi pour décider de l'avenir.
Dimanche, les E 1 réservent de grosses surprises, Rodrig Thain si radical la veille en fin de parcours, finit deux spéciales 10 et 11ème, il laisse le champ libre à ses adversaires qui n'en demandaient pas tant. Au final, les temps seront encore plus serrés que le samedi, avec 6 pilotes en 25 secondes.
Marco Simoncelli n'a pas encore trouvé son rythme. Véloce lors des essais, il n'arrive pas à tenir sur ses roues en gardant le même rythme en course. Mais s'il se calme, il joue tout juste le top 5 avec un Ben Spies et un Andrea Dovizioso qui ont démontré à cette occasion un métier plus exacerbé.
De retour aux affaires depuis le Grand Prix d'Italie, on aurait pu penser que Dani Pedrosa était déjà revenu au meilleur de sa forme. Sa victoire en Allemagne il y a une semaine seulement avait tout lieux de nous le faire croire, mais le tourniqué de Laguna Seca a rappelé certaines réalités.
Jorge Lorenzo a parfaitement joué sa partition, mais il est tombé sur plus fort que lui. En forme lors des qualifications où il a donné le tournis à ses adversaires, le pilote Yamaha s'est parfaitement élancé pour commander les trois quart de l'épreuve.
C'est le Monsieur 50% de cette demi-saison. Cinq victoires en dix courses disputés, Casey Stoner est logiquement le patron du Moto GP à ce stade de la saison. Reste qu'il aura fallu cette superbe victoire à Laguna Seca pour l'installer définitivement dans ce rôle puisque depuis deux épreuves, Jorge Lorenzo semblait être en mesure de jouer autre chose qu'une implacable régularité.
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