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Concertation nationale sur le deux-roues motorisé : bilan de la réunion du 12 mars 2010

Dans Moto / Pratique

Pauline Rachwal

Concertation nationale sur le deux-roues motorisé : bilan de la réunion du 12 mars 2010

La 6ième réunion sur la concertation nationale sur le deux-roues motorisé qui a eu lieu la veille de la grande manifestation nationale de la FFMC s'est vu réunir une cinquantaine de personnes. Des diverses représentations du monde du deux-roues et des acteurs politique dont Michèle Merli préfète déléguée interministérielle à la Sécurité routière. Bilan de la journée.


C'est cette dernière qui a ouvert la session en déclarant : « nous avons tiré les conséquences du manque de données disponibles pour mieux connaître les deux-roues motorisés », que cette démarche de concertation intéresse beaucoup nos voisins européens et que la communication de la


DSCR ciblerait beaucoup plus les usagers en deux-roues.


C'est ensuite Louis Fernique, secrétaire général de l'Observatoire interministériel de la Sécurité Routière (ONISR) qui a pris la parole pour donner les chiffres d'accidentalité des deux-roues pour l'année 2009. Sur les 4262 personnes qui sont mortes sur les routes l'année dernière, 1189 circulaient en deux-roues, c'est 27,9% des victimes. C'est trop et cela montre à quel point cette catégorie est fragile. C'est aussi une augmentation de 10% par rapport à 2008 alors que les autres catégories confondues sont en baisse de 4%.


Ce qui n'est pas vraiment surprenant c'est que la majorité de ces accidents sont répartis entre l'Ile-de-France avec 32%, la Provence-Côte d'Azur avec 36% et la Corse avec 30%. Les deux dernières régions représentent à elles seules 35% d'augmentation des sinistres. Et même si la sécurité routière ne connaît pas le nombre exact du nombre de deux-roues en circulation, elle estime qu'il ne représente que 2% du trafic (un pourcentage à mon avis bien sous-évalué vu l'explosion des ventes ces dernières années) et 16% de ce chiffre sur Ile-de-France.

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Mais comme la FFMC, la FFM et Axa-Club14 l'ont soulevé, dans ces chiffres, il n'y a pas de distinction entre les catégories 125, scooters, les grosses cylindrées et aucun renseignement sur les circonstances de ces accidents. Monsieur Fernique a simplement précisé qu'il s'agit de chiffres donnés par les forces de l'ordre (donc des accidents qui ont nécessité leur déplacement) et qu'il s'agit des deux-roues à partir de 125 cm3.


En ce qui concerne la vitesse, même si la catégorie se reconnaît être au dessus de la plupart des véhicules motorisés, on peut quand même constater une baisse des excès de vitesse au même titre que les autres catégories. Michèle Merli a d'ailleurs sauté sur l'occasion en oubliant les mises au point qu'il y a eu depuis le début des concertations (la fragilité par exemple), qu'il y aurait un rapport entre la vitesse et les tués en deux-roues. Surtout que le gouvernement n'est pas doté des moyens nécessaires pour mieux connaître le parc des deux-roues. Marc Bertrand de la FFMC souligne à ce sujet que lors du dernier recensement, les formulaires de comprenait pas la moto dans les moyens de transports utilisés par les français.


Pour répondre à cette dernière Eric Thiollier, délégué général de la Fédération française des motards en colère (FFMC) déclare que si la baisse de vitesse constatée chez les motards n'a pas fait baisser la mortalité, il ne faut peut être pas la considérer comme responsable. C'est d'ailleurs dans ce sens que Stéphane Espié, chercheur à l'Institut national de recherche dans la sécurité des transports (INRETS) ajoute qu'il faudrait plus se consacrer à la sécurité passive des véhicules et Pascal Wolf, représentant de l'Association pour la formation des motards rappelle qu'il faudrait une meilleure formation des usagers.


Michèle Merli reconnaitra donc à la suite, le manque de connaissance du milieu : « On doit affiner nos connaissances, promet-elle, pour ne pas rester sur des idées simplistes ».


En revanche, il existe pour la seule ville de Paris une étude chargée de rendre compte de la situation des deux-roues dans la ville. Les premiers résultats depuis 2009 montrent que la moitié des accidents de la capitale sont en deux-roues avec un risque plus élevé sur les petites cylindrées que chez les motards (toujours ce souci de manque de formation, n'est-il pas ?). Dans 31% des cas, les accidents sont dus à une tentative d'évitement d'un piéton, pour 20% c'est une glissade et pour 18% le conducteur est seul responsable de sa chute, mais aucune précision sur l'origine de l'accident. Monsieur Prochasson, qui participe à cette étude, rejoint les analyses de la FFMC en expliquant qu'il est temps de « sortir du schéma de vitesse excessive » et qu'il vaudrait mieux réfléchir à l'idée de « vitesse adaptée ». Mais une bonne majorité des représentants de cette réunion s'accordent à dire qu'il doit exister une meilleure formation à la base.


La concertation a été aussi l'occasion de se pencher sur nos pays voisins et de s'intéresser à leur manière de fonctionner avec les usagers en deux-roues. Il apparaît que le parc représente 17% des accidents. Un chiffre qui ne veut pas dire grand-chose en soi, sachant que les conditions de circulation, la météo, les infrastructures varient d'un pays à un autre. Mais les meilleurs pays comme la Hollande, l'Angleterre ou encore la Suède, sont ceux qui privilégient l'information, la formation et l'adaptation des infrastructures. Pour l'Allemagne (qui n'a pas la loi des 100 chevaux et une non limitation de la vitesse sur certaines portions d'autoroutes) affiche une baisse de 15% des accidents pour l'année dernière. Mais tout comme la Suisse, la répression est tout autre aussi.


Cette rencontre n'a pas été de tout repos, surtout lorsque la question du contrôle technique a été abordée parmi les 14 mesures annoncée par le gouvernement il y a peu. Philippe Leduncq de la FFMC s'insurge à ce sujet : « Non madame, cette mesure n'est pas le fruit d'un consensus comme vous l'évoquez dans vos rapports d'étape de la concertation. Elle n'a pas été discutée dans les groupes de travail, nous ne sommes pas d'accord ! »


Eric Thiollier, délégué général suit le mouvement : « le compte rendu de la dernière réunion du 11 janvier de la concertation 2RM indiquait que le CISR n'aborderait pas la question des deux-roues. Le rapport d'étape stipule que « il faut réfléchir à la question du contrôle technique des cyclomoteurs lors de leur revente et en cas d'accident » et le CISR annonce dans la foulée (communiqué de presse du ministère des transports du 18 février 2010) : « un contrôle technique est imposé pour vérifier le bridage des cyclomoteurs à compter de la deuxième année de mise en circulation ». Et comme on dit jamais deux sans trois, c'est Philippe Thiébault, représentant de la FFM qui ajoute : « La FFM se désolidarise de cette annonce d'un contrôle technique des cyclos qui n'a été ni discutée et encore moins acceptée en l'état».


Le dernier point abordé et non des moindres puisque c'est une des raisons de la manifestation nationale des motards, la remontée des files. Odile Seguin, cadre à la DSCR, explique qu'un groupe travaille sur ce point. Trouvez les bonnes conditions à cette pratique, voir l'adaptation qu'il peut y avoir sur le code de la route et la mise en place éventuelle d'une expérimentation.


Rendez-vous donc au prochain épisode !


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