En 2022, le fonds d’investissement américain Carlyle avait racheté le groupe Dainese, alors encore partiellement détenu par son fondateur Lino Dainese. Le deal incluait les marques Dainese, AGV et TCX. Mais cette acquisition n’a pas été financée en fonds propres : Carlyle a eu recours à un levier de dette, empruntant plus de 260 millions d’euros auprès de deux sociétés de crédit privées, HPS Investment Partners et Arcmont Asset Management.Début juillet 2025, les deux créanciers ont même injecté 25 millions d’euros supplémentaires pour maintenir la stabilité financière de Dainese, dans l’attente d’une restructuration.Malheureusement, les ventes des dernières années n’ont pas permis à Dainese de générer les revenus nécessaires pour faire face à ces dettes. Le groupe aurait accumulé 120 millions d’euros de pertes en 2024. Et avec une dette arrivant à échéance en 2028, l’équation devenait intenable.C’est dans ce contexte que Carlyle a accepté de céder le contrôle de Dainese à ses créanciers pour un euro symbolique, via un classique échange dette contre capital. Ce mécanisme permet aux créanciers de devenir actionnaires majoritaires d’une entreprise en difficulté, en échange de l’annulation (partielle ou totale) de la dette.Ce type de manœuvre n’a rien d’exceptionnel dans le monde du private equity. Carlyle, comme d'autres fonds (KKR, BC Partners…), a souvent recours à cette stratégie lorsque ses entreprises en portefeuille deviennent trop coûteuses à maintenir à flot, surtout dans un contexte de taux d’intérêt élevés.Dainese n’a pas encore officiellement communiqué sur les conséquences concrètes de cette restructuration. Si certaines sources affirment qu’aucun changement n’est prévu pour les salariés ou les clients, il est permis d’en douter. Une chose est sûre : pour survivre, le groupe devra se réinventer.La marque au petit démon rouge vit un tournant critique de son histoire. Reste à espérer que ce passage de témoin permettra à Dainese, AGV et TCX de conserver leur identité et leur excellence technique, tout en redevenant compétitifs sur un marché devenu plus rude.