Les mois d'été sont généralement la zone de tous les dangers qui affolent les indicateurs surveillant le macabre décompte des morts sur nos routes. On craignait le pire après six mois de hausse dans la statistique. Mais non, les victimes ne se sont pas ramassées à la pelle. Ce mois de juillet est même historique.
Dans une actualité qui va être dominée par la triste nouvelle d'une croissance économique nulle pour la France, c'est un autre flash d'avertissement qui aveugle nos dirigeants. Les radars ont moins rapporté cette année que l'an dernier et sont bien loin des sous qu'on leur avait demandé d'encaisser.
Imaginez un monde où les gendarmes n'auraient plus besoin de vous arrêter et de vous faire souffler pour savoir si vous avez bu. Flippant pour les amateurs d'alcool, hein ? Et bien, il s'avère que c'est loin d'être un fantasme puisque des chercheurs ont mis au point un radar capable de détecter l'alcoolémie d'un usager avec un laser.
C'est la nouvelle arme qui débarque chez les forces de l'ordre. La sécurité routière a annoncé il y a quelques jours la mise en service d'un troisième modèle de « radar mobile de nouvelle génération ». Nous avions les Renault Mégane et les Peugeot 208, maintenant on pourra compter aussi sur les Berlingo de chez Citroën.
Cela fait déjà un trimestre que la vitesse autorisée sur périphérique a été abaissée de 10 km/h. Il faut à présent y rouler au mieux à 70 km/h au lieu des 80 jusque là admis. Lorsque les pouvoirs publics ont décidé d'appliquer cette mesure, il se sont drapés d'une belle moralité en avançant la baisse de la pollution et des accidents.
Ils sont apparus il y a douze mois et ils n'ont pas tardé à faire preuve de leur efficacité. En immersion dans la circulation quotidienne, ils sont devenus les chantres de la verbalisation intensive synonyme de sécurité mais aussi de fiscalité routière.
L'humoriste Remi Gaillard a un credo très intéressant qui révèle que c'est en faisant n'importe quoi que l'on devient n'importe qui. Une philosophie qui semble connaître un sujet étonnant dans nos hautes sphères politiques. Mais pour ce coup, ça fait moins rire.
C'est le genre de nouvelle qui agace car elle alimente le sentiment d'être le dindon d'une vaste farce. Les radars sont ils là pour apporter leur contribution à la sécurité routière où nous mettre à contribution pour financer un Etat et des politiques qui s'écoutent parfois à leur corps défendant sans jamais entendre le mécontentement pourtant de moins en moins sourd de la plèbe ?
Les radars que l'on appelle aussi affectueusement les boites à images n'ont pas chômé en 2013. De leur éclairage furtif, ils ont irradié de leur lumière rédemptrice pour les comptes publics pas moins de 19 millions de fois. Je vous laisse imaginer le spectacle que donnerait notre douce France vu d'une navette spatiale.
Le ministre de l'intérieur, Manuel Vals l'a soufflé, la mortalité sur nos routes en 2013 devrait être de 10% inférieure à celle déplorée l'année précédente. De 3. 645 morts, on serait passé à 3 300 tout au plus. Une décrue qui rapproche le gouvernement français des impératifs d'une Commission européenne qui n'en espère plus que 2 000 d'ici à 2020.
SPONSORISE
