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Interview René-Marc Siccardi, fils du concepteur de la 1000 ACS S3.

Dans Moto / Sport

Jean Jacques Cholot

Interview René-Marc Siccardi, fils du concepteur de la 1000 ACS S3.

Bonjour. Pouvez-vous nous parler de vous et de la moto que vous présentez aujourd'hui?


Bonjour. Je m'appelle René-Marc Siccardi. Je suis le fils du concepteur de cette moto de compétition créée en 1980 et 1981 à une époque où il y avait une mouvance dans la moto française. L'objectif pour nous, à cette époque, était de faire un produit propre car l'entreprise qui a travaillé sur ce projet était une PME qui faisait de la sous-traitance. Le problème, dans ce genre d'activité, c'est que l'on est très tributaire des clients avec des fluctuations de programme, la nécessité d'embaucher ou de licencier en fonction de la charge de travail.


Donc ce projet est venu en 1980. On est parti d'une page blanche en recrutant des ingénieurs motoristes qui, à l'époque, avaient travaillé sur le V8 Cosworth et qui ont développé cette machine avec comme base un trois cylindres. L'objectif était d'avoir la moto la plus légère et la plus performante possible. Après, dans le concept, il fallait travailler sur la partie-cycle, ce qui fut fait avec Claude Fior qui avait déjà réalisé une machine avec un principe identique. Il faut savoir que cela a nécessité 60 000 heures de travail entre l'étude et la conception. Tout cela a été entièrement financé par l'entreprise pour créer ce prototype.


Ensuite, nous avons fait des recherches de financements auprès des organismes publics, de la région, de l'Anvar (Agence Nationale de VAlorisation de la Recherche, NDR), afin de pouvoir continuer développer la machine. Le but, par la suite, était de pouvoir s'aligner en compétition en partant du principe que qui peut le plus peut le moins. Cela devait permettre par la suite de proposer une version compé-client, pour enfin proposer deux versions : une 750cc et une 1000cc.


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Interview René-Marc Siccardi, fils du concepteur de la 1000 ACS S3.


Malheureusement, le projet a avorté ?


En fait, il y a eu une certaine insistance après 1980 car malgré la défection de pouvoirs publics sur tous les principes de développement qui ont pu être élaborés, le projet a continué. La plus grosse difficulté est venue du moteur. La base est très complexe en terme de fonderie car c'est un moteur porteur. Il est très nervuré à l'extérieur comme à l'intérieur, ce qui nécessite l'utilisation de fonderie sous pression en aluminium avec des moules très chers. Lorsque nous sommes arrivés à cette phase du développement et que les finances n'ont pas suivi, le projet a été stoppé à ce moment là, vers fin 1982 début 1983.


Il n'y a eu qu'une seule machine de fabriquée ?


Absolument, il n'y a eu que cette moto de fabriquée.


Et il y a eu des essais de réalisés ?


Non, en fait, le moteur est une base prototype. Des essais ont été réalisés en soufflerie mais le moteur n'a jamais tourné. En terme de technique, donc, nous avons un moteur porteur, un système de suspension avant à parallélogramme avec un différenciel qui permet d'éviter l'effet de plongée. A l'arrière, c'est le principe « cantilever » qui a été adopté, le but étant d'avoir un transfert de masse le plus faible possible lors des phases de freinage. L'embrayage et la boite de vitesses sont démontables rapidement puisque cette dernière est à cassette, comme cela se fait actuellement en grands prix, ce qui n'était pas le cas à l'époque.


Donc vous êtes présent aujourd'hui pour fêter les 30 ans de cette aventure ?


Oui, nous présentons cette moto sur le stand Motul que nous remercions. A l'époque, nous avons eu beaucoup de contacts avec différents pétroliers. Elf par la suite s'est beaucoup investi dans la machine qui porte son nom. C'est un hommage qui est fait au concepteur, René Siccardi, qui est décédé il y a quelques semaines à l'âge de 90 ans après un très long vécu de 57 ans dédié à la passion de tout ce qui concerne la mécanique, la moto bien-sûr mais aussi l'aviation ou l'automobile puisque le produit phare de la maison était le vilebrequin, une des pièces les plus complexes d'un moteur.


Merci pour ces précisions et bon salon.


Je crois que c'est déjà bien parti. Merci à vous.


Retrouvez l'article écrit par NdJ en 2007 en cliquant ici.


Interview René-Marc Siccardi, fils du concepteur de la 1000 ACS S3.


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