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Essai Moto Morini 1200 Corsaro : la beauté à l'état sauvage

Dans Moto / Nouveauté

Aymeric Zito

Essai Moto Morini 1200 Corsaro : la beauté à l'état sauvage

Dans la famille gros roadster, je voudrais la bella ragazza. La marque italienne Moto Morini a décidé de revenir en force sur le marché international en proposant un modèle des plus séduisants, dans lequel ils ont logé ce qu'ils savent faire de mieux : un gros bicylindre en V gavé aux hormones. La patience devient une vertu dont on se passe immédiatement quand on est à proximité de cet engin. C'est un peu comme si l'on ne contrôlait plus son corps, résigné à le suivre vers la selle de cette 1200 Corsaro. La raison vous quitte, vous en êtes réduits à vos instincts les plus primaires, vos réactions sont du même style que celle de la machine : bestiale !


Essai Moto Morini 1200 Corsaro : la beauté à l'état sauvage


Inutile de tourner autour du pot, je vais annoncer tout de suite que l'objectivité sera mise au placard car la Corsaro est selon moi le plus beau roadster toutes cylindrées confondues. Surtout dans cette couleur noir et gris métal, contrastée par les éléments dorés, c'est tout ce que j'aime. Tout d'abord, le regard : deux jolis yeux détourés de gris, rapprochés, parfaitement proportionnés et subtilement intégrés sous une casquette agressive au design des plus réussis. Rien à voir avec les cloches globuleuses, proéminentes et déportées en avant d'une certaine Speed Triple. Oui je sais, chacun ses goûts, mais vous ne m'en voudrez pas, j'avais annoncé la couleur dès le début !


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Essai Moto Morini 1200 Corsaro : la beauté à l'état sauvage


Juste derrière se cache le guidon anodisé et réglable, sous lequel s'étend la massive fourche inversée Marzocchi de 50 mm anodisée dorée elle aussi. Le cadre treillis noir rappelle le look du Mostro de Ducati, ce qui n'est pas le cas du réservoir qui a une forme assez originale, une contenance très correcte de 18 litres, très échancré, aux lignes douces et arrondies. Un monoamortisseur arrière Sachs prend place au niveau du superbe bras oscillant noir mat. Un soin tout particulier a été apporté à la finition et aux différents équipements, ça se sent tout de suite. Un petit bémol, s'il faut en mettre un, au guide cable qui passe entre les deux silencieux pour aller jusqu'au support de plaque, les italiens auraient certainement pu trouver quelque chose de plus discret.


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La selle biplace d'un seul tenant vient jusqu'à la courte coque arrière ajourée sur ses flancs, et qui porte le minuscule feu à led. Ce dernier est abrité de part et d'autre par les deux énormes silencieux, dont la taille est à la juste mesure du moteur de la Corsaro qui développe pas moins de 140 cv (partout sauf en France, bien sûr) pour un couple de 12,5 m.kg. Rien qu'à la lecture de la fiche technique, on se doute bien qu'il n'y aura pas de compromis. Cette machine est faite pour faire parler la poudre, rien d'autre.


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Une fois en selle, les grands gabarits apprécieront d'avoir les jambes peu repliées pour toucher le sol. Les plus petits tacheront de viser les trottoirs aux feus rouges car la Corsaro est un des roadsters les plus hauts perchés de la catégorie. Les jambes trouvent leur place dans l'échancrure du réservoir, qui rend la moto très fine et laisse présager une grande maniabilité. Le guidon tombe naturellement sous les mains, les cale-pieds sous les pieds, tout va bien. Concernant ces derniers, ils sont assez hauts, offrant une grande garde au sol et laissent présager une bonne prise d'angle. Au final, la position de conduite est à peine penchée vers l'avant, juste ce qu'il faut pour être à l'affût et participer pleinement à l'arsouille.


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On met le contact et l'écran de la Corsaro s'illumine. On retrouve sur l'écran LCD le tachymètre, le compteur total et deux partiels, l'horloge, la température moteur et un chronomètre. Une pression non maintenue sur le démarreur, tout comme sur la Griso, pour le laisser mettre en route le moteur de la bête qui sort doucement de son sommeil.


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Ses yeux sont désormais ouverts, prête à en découdre quand vous lui ferez signe. On met la première, on lâche l'embrayage et... on cale. Forcément, le couple est si important qu'elle a tendance à caler à froid sur le premier rapport. On redémarre, elle bouillonne à nouveau. On met un peu de gaz et on essaye de dompter le fauve qui semble vouloir arracher le bitume.


Essai Moto Morini 1200 Corsaro : la beauté à l'état sauvage


Je la laisse s'échauffer tranquillement, tel le sportif avant la compétition, pour éviter un claquage mal venu. Elle est posée sur ses starting-blocks, attendant impatiemment que le feu vire au vert. Quant à moi, je commence déjà à penser à une stratégie pour essayer de calmer ses ardeurs. Le feu passe au vert. Je tourne gentiment la poignée d'accélérateur, en douceur, pour essayer de l'amadouer. Elle démarre et se montre docile. Rassuré, je tourne un peu plus les gaz et la bestiale profite de l'occasion pour libérer sa rage. La roue avant quitte le sol, monte et monte vers les cieux. Stupéfait, je coupe les gaz, histoire de remettre les pieds sur terre et d'essayer de comprendre ce qu'il vient de se passer.


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Je redémarre, bien attentif cette fois. J'ai l'impression d'être assis sur un taureau dont la patte avant racle le sable de l'arène. Une nouvelle rotation de la poignée de gaz et la voilà directement le nez en l'air. Nul besoin de cirette, de tirer sur le guidon, de jouer sur la compression de la fourche... il suffit de tourner les gaz pour faire des roues arrière. Une véritable machine à wheeling. Le couple est tout simplement phénoménal dès les tous premiers régimes. Je me retourne pour communiquer mes impressions à chaud à Nico via un langage de signes improvisé : "C'est un truc de malade !!!".


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Apprendre à connaître la Corsaro, ça passe obligatoirement par le dosage du premier rapport. Les genoux serrés contre le réservoir, on s'extirpe de la ville et je commence à apprivoiser la bête. Son agilité est très plaisante, rouler sur le couple de ce bicylindre est un délice. La bête est en rythme de croisière et chante de sa voix de baryton. La voix rauque qui s'échappe des deux cônes est un régal pour l'oreille. Un timbre à la hauteur de la bestialité de la machine.


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A chacun des freinages, les étriers Brembo pincent les doubles disques avec un bon mordant, et comme tout challenger de rodéo, mon destrier me rappelle que je suis sur une machine de caractère. Mes fesses glissent sur la selle et le réservoir bien échancré vient me faire regretter de ne pas avoir mis de coquille sous mon jean. C'est à se demander si Moto Morini n'en vend pas dans son catalogue d'accessoire. La vigilance, sérum contre les mauvaises surprises, se traduira par une prise serrée du réservoir jusqu'à la fin de l'essai. Ma fertilité en dépend !


Essai Moto Morini 1200 Corsaro : la beauté à l'état sauvage


Cette version bridée à 105 cv reste très agréable à rouler du fait de la disponibilité du couple et une allonge qui prolonge le plaisir. Nous voilà sur le sinueux, enfin. Une nouvelle étape nécessaire pour apprendre à dompter le Corsaro. Bien groupé sur la machine, les genoux bien serrés, les pointes sur les cale-pieds, j'amorce le premier virage. La moto se met naturellement sur l'angle, progressivement... puis tombe passé un angle donné. Voilà une nouvelle surprise à laquelle je ne m'attendais pas. Le second virage confirmera mon impression. Une sensation déstabilisante de cap après lequel la moto descend subitement d'un cran.


Essai Moto Morini 1200 Corsaro : la beauté à l'état sauvage


Une fois sur l'angle, là encore, la Corsaro peut se montrer surprenante. Les deux pistons délivrant tellement de couple à bas régime, inutile de préciser qu'il faut y aller gentiment sur la remise des gaz. Si vous êtes un peu trop en confiance, elle vous gratifiera de jolies virgules sur le bitume qui vous passeront l'envie de joue les têtes brûlées. C'est d'ailleurs cette déconvenue qui fera que Nico me rendra le guidon de la moto plus tôt que prévu. N'étant pas rassuré et sachant qu'il ne lui restait pas assez de temps pour apprendre à connaître la bête, il a préféré ne pas prendre de risque après quelques virgules bien prononcées.


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Il semblerait que les Pirelli Diablo montés d'origine sur la Corsaro 1200 ait plutôt mal vécu les précédents essais. Le couple étant tellement important, la bande de roulement se serait évaporée bien plus rapidement que les côtés du pneu. Il en résulte cette sensation étrange de chute lorsqu'on la met sur l'angle. Ceci mis à part, la moto se montre précise sur ses trajectoires et offre une grande vivacité sur les changements d'angle. La rigidité du châssis n'est pas mise en défaut. La Corsaro présente de très bonnes aptitudes à l'arsouille, ça ne fait aucun doute.


Essai Moto Morini 1200 Corsaro : la beauté à l'état sauvage


Vous l'aurez compris, il faut avoir pris le temps de lire le mode d'emploi de la Corsaro 1200 avant de pouvoir prétendre à l'apprécier à sa juste valeur. Le bicylindre passe tellement de couple à la roue arrière sur les premiers régimes que les non initiés s'en trouveront déstabilisés. Surtout les allergiques au stunt ! Au-delà de la superbe esthétique qu'elle présente, voici un véritable modèle de caractère, une beauté sauvage gavée de testostérone qui ne demande qu'à ce qu'on coupe sa laisse pour libérer sa rage. Moto Morini peut être fier d'avoir conçu cette pièce unique qui ne se contente pas de copier les autres modèles de la catégorie, mais qui a une réelle personnalité que l'on ne retrouve nulle part ailleurs. La Corsaro n'est peut être pas faite pour une utilisation quotidienne. Elle se destine plus spécialement à la balade à tendance sportive, en garantissant à son acquéreur de ne jamais le blaser. Une fois de plus, l'exotisme à un prix : 12 590 €. Mais avec une telle personnalité, qui a parlé d'être raisonnable ?


Merci à Xavier et son équipe pour cet essai :


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13090 Aix en Provence


Tél : 04-42-94-39-43


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