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Exclusivité caradisiac moto : Interview de Daniel Péan, le 1er Français à avoir gagné un GP de motocross

Dans Moto / Sport

David Jouguet

Exclusivité caradisiac moto : Interview de Daniel Péan, le 1er Français à avoir gagné un GP de motocross

Si aujourd'hui la France est un pays où nous avons la chance d'avoir beaucoup de champions de motocross, et nous passons à coté de certains, avant la mise en place du minivert, ce n'était pas le cas.


Il a bien fallu que des pilotes jouent les précurseurs d'une discipline où il n'était pas facile de s'imposer.


Si l'on demande à nos pilotes, aux spectateurs et à vous lecteurs, qui a été notre premier champion du monde, une très large majorité sait que c'est Jacky Vimond en 1986.


Mais avant Jacky, un pilote Français a été le premier à gagner un Grand Prix lors d'une épreuve d'un championnat du monde, le premier à faire résonner la Marseillaise. Là, il y a sûrement moins de monde à connaître la réponse !


Dans les années 70, le motocross est dominé par des Suédois, des Britanniques, des Tchèques, des Russes et des Belges. Les Français à vouloir se hisser au niveau mondial sont rares et ont de grandes difficultés.

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Il faudra attendre le 5 juin 1977 pour que Daniel Péan gagne le Grand Prix de Yougoslavie 250 cc, jour historique pour le motocross Français, où enfin un de nos pilotes monte sur la plus haute marche d'un podium mondial. Sans gagner de manche, mais par la régularité, Daniel Péan gagne le GP au général.

Exclusivité caradisiac moto : Interview de Daniel Péan, le 1er Français à avoir gagné un GP de motocross


Daniel est né en 1954, il est venu dimanche dernier faire un « coup de moto » avec ses copains à Tilly sur Seulles, une occasion de se rencontrer à ne pas manquer.


Avec son maillot Maïco, Daniel a passé la journée à faire des courses au guidon de sa 490 Maïco, jouer les spectateurs, le mécanicien.


Après une brève entrevue le matin, la fin d'après-midi était l'occasion de reparler de cette journée inoubliable. Un évènement qui peut sembler banal aujourd'hui, mais qui provoque encore beaucoup d'émotion chez le pilote quand on lui évoque cette journée.


L'homme est facile d'accès, pas le style d'une star, d'une grande simplicité et passionnant à écouter.


 


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Daniel, c'est un vrai plaisir d'être à tes cotés, le 5 juin 77, c'était en Yougoslavie, le Grand-Prix 250cc, tu es le premier Français à gagner un GP de motocross et à faire résonner la Marseillaise, quand tu y repenses aujourd'hui, quel souvenir gardes-tu de ce jour ?


Evidement, ça me laisse un excellent souvenir, d'autant plus que nous étions très peu de Français à affronter, à oser affronter, les étrangers, je gagne le Grand-Prix, je fais retentir la Marseillaise......


C'est un souvenir auquel je pense sans arrêt, quand je vois un podium et que j'entends la Marseillaise, ça me fait flipper, après moi, il y a eu beaucoup de jeunes à faire retentir la Marseillaise et je souhaite à tous les jeunes qu'ils prennent conscience que, entendre son hymne national, c'est quelque chose d'incommensurable.


Sur quelle moto roulais-tu ce jour si historique dans l'histoire du motocross français ?


J'avais une 250 Maïco, que l'on appelait semi-usine, les motos d'usine étaient très prisées et réservées aux grands pilotes de l'époque dont je ne faisais pas encore partie. Mais après ce GP, je suis allé à l'usine Maïco et j'ai bénéficié d'une moto vraiment top. Mais avant, il a fallu que je gagne un GP avec une moto de série améliorée.


Ce jour-là, quels étaient tes adversaires dans ce championnat ?


Tout d'abord, je pense à mon ami André Malherbe, qui maintenant malheureusement est très très blessé à cause d'un accident au Dakar, les Belges, Jean-Claude Laquaye, Jean-Paul Miguels, il y avait des Tchèques très forts à l'époque, Antonin Baborosky, des Russes avec le triple champion du monde, Guennady Moisseev, il y avait trois Russes et trois Tchèques très forts à haut niveau. Il y avait un Américain, Jim Pomeroy, et bien sur Hakan Carlqvist.


On ne gagne pas une épreuve de championnat du monde par hasard, ce jour là, je n'ai pas gagné de manche, mais j'ai gagné grâce à ma régularité.


Ce jour de juin 77, tu as eu le temps de savourer très longtemps la plus haute marche du podium, expliques nous pourquoi !!!


La raison pour laquelle je suis resté longtemps sur le podium, c'est une anecdote assez cocasse, je la raconte souvent, ça me fait toujours flipper et vibrer.


Jamais un Français n'avait gagné, nous étions dans un pays de l'Est, l'ex Yougoslavie, et il fallait trouver la Marseillaise, et on est resté 20 minutes sur le podium parce qu'ils ont eu du mal à trouver la Marseillaise.


Et quand enfin, je l'ai entendu, pour moi, ça me fait encore craquer, .....à l'époque il y avait peu de grands événements et entendre son hymne devant plus de 10 000 spectateurs, en sport individuel, c'est quelque chose de très fort, je l'ai vécu, rien de d'en reparler avec toi…(petit silence)


Les jeunes aujourd'hui ne me connaissent pas, leurs parents pas forcément, mais j'aime bien que l'on reparle de ça, car si on revient aux bases, moi j'ai gagné ce GP parce que j'avais une condition physique extraordinaire, et les jeunes, c'est difficile de les faire courir, faire du VTT, du sport, c'est difficile et si je peux leurs passer un message, aujourd'hui, toutes les motos sont bonnes, il faut faire la différence avec la condition physique.


Qu'elle a été ta meilleure place en mondial ?


C'est en 76, j'ai fini 10ème d'une saison stoppée par une grave blessure, où j'ai eu un trauma crânien, j'ai fait un coma, j'ai été arrêté 3-4 mois, j'ai pris 20 kgs.


En 77, au début de la saison, ça n'allait pas, je n'avais pas reperdu mon poids. Les GP ne marchaient pas bien, j'avais pas la santé et avec mon père, on s'est dit, « on arrête les GP ».


Et puis j'ai gagné un cross inter en Bretagne, à Tremblay. J'ai gagné dans la boue devant Joel Robert, spécialiste de la boue, et avec mon père on s'est regardé dans les yeux et on s'est dit « la semaine prochaine, on va en Yougoslavie » et je gagne mon premier GP.


Si je te parle du Touquet, ça te rappelle quoi ?


Quand je rencontre quelqu'un et que l'on parle de mon passé, on me demande mon palmarès. Alors je dis que j'ai été plusieurs fois champion de France de motocross, vice-champion, que j'ai été le premier Français à remporter une épreuve du mondial et je dis j'ai gagné le Touquet en 76. « Ha, tu as gagné le Touquet ».


C'est beaucoup plus marquant le Touquet qu'un GP pour le public lamda. Ma victoire au Touquet m'a rapporté bien plus médiatiquement que ma victoire en championnat du monde, parce que c'est plus médiatisé. Je souhaite à tous les pilotes d'avoir dans leur palmarès un Touquet, c'est énorme. Quand je cherchais des sponsors, c'est ma victoire au Touquet qui était la plus importante.


Qu'as tu fait après ta carrière en motocross ?


J'ai arrêté en 1986, et j'ai passé un brevet d'état pour enseigner la moto, c'était le premier en France. Là, le président de la ligue de Lorraine m'a contacté, il voulait un breveté d'état.


Je suis resté par là-bas, à Metz, j'ai une école de moto pour les petits avec des Piwi et des petites motos.


A coté de ça, je suis à la fédération, je forme des formateurs, des brevetés d'état, c'est très intéressant sur le plan pédagogique.


Les Belges se sont intéressés à cela, ils sont venus me voir un jour à Dinard et maintenant, depuis 5 ou 6 ans, je vais en Belgique former des moniteurs Belges. Pour moi, c'est un plus à tous points de vue.


D'une manière générale, que penses-tu du motocross d'aujourd'hui, là où il en est arrivé ?


On va être embêté par les verts, hors, on est peut-être plus écologiste que certains « verts ».


J'ai appris à l'école qu'un gros Boeing consomme autant d'oxygène en une heure que la forêt de Fontainebleau n'en produit en un mois, et on vient nous enquiquiner pour des petites motos qui consomme trois fois rien.


On a beaucoup de problèmes avec Natura 2000. Mais sur mon circuit, il y a des fleurs rares qui poussent, et, sur le terrain militaire d'à coté, séparé par un grillage, il n'y a rien qui pousse. Alors pourquoi les fleurs que l'on ne doit pas écraser, elle poussent chez moi et pas chez les militaires ? mais bon, on est bien avec eux.


Il faut malgré tout que l'on travaille en bonne relation avec les "verts" et trouver des solutions pour respecter l'environnement.


C'est sûr que pour les jeunes, il faut qu'ils comprennent qu'il ne faut pas des lignes d'échappement bruyantes, il faut mettre un tapis sous la moto, c'est leur avenir, moi je suis pour.


Daniel Péan est-il un homme heureux ?


J'ai réussi à rester dans le milieu qui est ma passion, c'est le bonheur, faire de sa passion son métier, c'est déjà super mais en plus s'y reconvertir, c'est formidable.


C'est sur cette belle phrase que nous finirons, merci Daniel.


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