MV Agusta : le torchon brûle avec Mercedes-AMG

Lorsque l'annonce de l'arrivée de Mercedes-AMG dans le capital de MV Agusta a été officielle, on s'est dit que la marque de Varese était d'ores et déjà programmée pour un avenir à la Ducati. On rappellera en effet que le blason de Borgo Panigale est dans le giron d'Audi. Une conjoncture qui lui a permis de surmonter ses dettes contractées pour de lourds investissements. C'est aussi le cas de MV Agusta. Mais la comparaison s'arrête là.

Car si, entre Ducati et Audi, la lune de miel se poursuit, entre MV Agusta et Mercedes-AMG c'est déjà la scène de ménage. En cause cette dette de 50 millions d'euros qui commence à se faire dramatiquement sentir, notamment auprès des sous-traitants, invités à patienter. Une conjoncture que les Allemands ont étudiée avec l'idée d'accroître leur participation dans le capital qui est de 25% depuis 2014. Une progression synonyme de prise totale de contrôle et la disparition de Giovanni Castiglioni.

Ce dernier n'a cependant pas l'intention de passer la main. Il contre-attaque donc et annonce une restructuration avec la recherche de nouveaux partenaires financiers pour reprendre les billes à Mercedes-AMG. Puis il s'agira, seul, de faire face aux créanciers avec ce plan : baisse des investissements de 15 à 7 millions d'euros et de la production de 9 000 à 6 000 unités. Le patron italien sait qu'il joue gros en se mettant à dos Mercedes, le genre de nom qui rassure les banquiers lorsque l'on demande une rallonge. Mais Castiglioni a confiance en lui et assure que MV Agusta a pour vocation d'être pour la moto ce que Ferrari est pour l'automobile.