Radars : plus de 25 millions de flashs en 2016
Les routes de France sont-elles mises en mode boîte de nuit. À moins que le concept de la décoration de Noël annuel ait été décrété, ce qui vaudrait aussi pour l’idée d’un 14 juillet permanent. De l’espace, en regardant par le hublot d’une station spatiale, on verrait ce petit bout de terre qu’est l’hexagone qui n’a de cesse de clignoter. Par quel subterfuge ? Les radars. 25 millions de flashs en 2016, annonce fièrement une Sécurité routière qui sait que le nombre des morts sur les routes continue d'augmenter sur les trois dernières années. Alors de quoi doit-on se réjouir ?
Le radar est une machine qui fonctionne bien. Sans aucun doute. Et vous roulez sur l’autoroute A9, ça va même fort. Très fort. Un radar y a flashé 411 352 fois en un an. Un record. C’est un radar de chantier, que l’on déplace à volonté. Un vrai jackpot. Pour ce qui concerne les radars fixes, l'appareil le plus efficace est installé encore une fois sur l'A9, dans le sens Nîmes-Béziers et comptabilise 159 520 flashs.
En 2016, les radars automatiques ont crépité 26 % plus souvent qu'en 2015, une hausse qui a généré 16 millions d'avis de contraventions. Une « preuve d'une meilleure efficacité du système », selon la Sécurité routière. Techniquement et financièrement, on jubile donc. Mais pour ce qui est de sauver des vies sur la route, on repassera. On trépasse même plus qu’hier et peut-être moins que demain si le dieu radar continue à être ainsi adulé.
La lutte contre les conduites addictives, la guerre contre la somnolence et la bataille contre le téléphone au volant passent après et s’amusent à remplir les cimetières. Mais tant que l’argent rentre, pourquoi changer de politique ? 920 millions d'euros de recettes récoltés, ce n’est pas si mal quand même. Et comme malgré cette hausse du nombre de contraventions, huit permis de conduire sur 10 ont un solde de points égal à 12, il reste encore des moutons à tondre.
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