Sécurité routière : le silence coupable des autorités sur les dangers de la trottinette électrique

Un engin qui est apparu assez récemment dans une circulation quotidienne qu’elle a prise d’assaut. Sur la route, dans les rues, sur les trottoirs, il file suffisamment vite pour blesser les autres et son pilote qui n’a généralement aucune protection ni même assurance. Or, entre 5 et 25 km/h, on peut faire et se faire très mal. Les édiles et les autorités sont étonnamment silencieux sur une accidentologie qui explose.

C’est dans le milieu hospitalier que l’on tire la sonnette d’alarme. « Des fractures des membres supérieurs comme les mains. Parfois on part sur le côté, les mains restent sur le guidon, donc ce sont les coudes et les épaules qui prennent, observe le professionnel de santé. On voit aussi pas mal de traumas thoraciques et abdominaux parce que les personnes qui chutent en avant se prennent le guidon ». Tel est le bilan de cet urgentiste que l’on trouve ICI. Une greffe d’os et de gencive a aussi été vécue. « Heureusement que ses parents avaient les moyens de payer, sinon le préjudice esthétique aurait été majeur et définitif » commente le médecin.

Côté piétons, les malvoyants sont devenus très vulnérables face à ses bolides silencieux qui sont aussi laissés sur leur passage une fois garés. Depuis leur arrivée en libre-service il y a huit mois, les trottinettes électriques ont envahi les rues mais aussi les trottoirs de Paris et de nombreuses villes d’Ile-de-France. Elles amènent avec elles leur lot d’accidents. Il y a urgence à agir avec un plan d’action d’envergure et autrement plus ambitieux qu’une communication sur des verbalisations qui restent l’exception. D’autant plus que ces accidents entrent dans la statistique d’une sécurité routière qui réagira par une répression plus forte avec des radars sur des usagers de la route qui n’y sont pour rien dans ce phénomène.