Sondage : stationnement payant, déjà un impact sur les habitudes des Parisiens

Évoqué depuis des années et promesse de campagne d’Anne Hidalgo à l’occasion des dernières élections municipales, le stationnement payant des deux-roues motorisés thermiques est entré en vigueur le 1er septembre dernier.

Une nouveauté majeure pour tous les utilisateurs de motos et scooters, qui les oblige désormais à payer pour stationner leur véhicule dans les rues de la capitale. Avec environ 42 000 places de parking dédiées aux deux-roues motorisés, Paris est donc la première grande ville en France à faire payer le stationnement aux utilisateurs de scooters et motos thermiques.

Nécessaire pour l’équipe municipale d’Anne Hidalgo, « inadaptée, injuste et antisociale » pour la Fédération française des motards en colère de Paris et sa petite couronne, la mesure va pousser les utilisateurs de motos et scooters à adapter leurs habitudes pour se déplacer.

C’est ce que révèle l’enquête réalisée par OpinionWay pour Freenow du 15 au 20 septembre derniers, qui précise que 78 % des 350 conducteurs de deux-roues issus d’un échantillon de 1 149 personnes, vont se tourner vers d’autres modes de déplacement, et 66 % souhaitent même adopter des modes de transport neutres en carbone.

Parmi les alternatives privilégiées, les répondants affirment qu’ils vont davantage emprunter les transports en commun (30 %), marcher (27 %) et utiliser leur vélo personnel (23 %).

En revanche, et c’est là l’un des effets pervers de la mise en place du stationnement payant et de la « sanction » envers les utilisateurs de deux-roues motorisés thermiques, si 22 % des conducteurs prévoient de diminuer leurs déplacements dans la capitale, ils sont néanmoins un sur cinq à envisager une utilisation plus soutenue de leurs voitures personnelles.

Les plateformes de multi-mobilité ne sont pas en reste et devraient également profiter de cette nouveauté : 17 % des sondés souhaitent en effet utiliser davantage les moyens de mobilité 100 % électrique en libre-service.

À 31 %, les conducteurs de 50 ans et plus sont ceux qui comptent le moins changer leurs habitudes de déplacement (soit 12 points de plus que la moyenne). En parallèle, les cadres et les professions intellectuelles supérieures envisagent le plus d’adopter de nouveaux comportements (seuls 10 % ne comptent rien changer), se tournant principalement vers les transports publics (39 %, soit 9 points de plus que la moyenne).

Premier élément concret suivant cette entrée en vigueur du stationnement payant, l’application Freenow, spécialisée dans les offres de mobilité, a constaté en septembre une augmentation de 56 % de l’utilisation des scooters électriques en libre-service par rapport au mois de mai dernier. En semaine (du lundi au jeudi), cette augmentation atteint même 77 %. La semaine du 29 août, qui a marqué la mise en place de la nouvelle réglementation, a pour sa part connu une hausse record de 112 % du nombre de trajets en scooters électriques.

Les premiers effets du stationnement payant commencent donc à se faire sentir, à peine un mois après sa mise en place, et alors même que les sanctions sont encore rares.