Essai - Moustache Friday 27S Speed Dual : à mi-chemin entre vélo et scooter

Un speedbike n’est ni une moto, ni un scooter. Il n’y a pas de gâchette pour accélérer. Le pédalage est nécessaire pour que l’assistance soit active, à la différence d’un scooter, même électrique, sur lequel on est passif. De plus, si atteindre 30 km/h se fait aisément, le palier pour passer de 30 km/h à 45 km/h impose de chauffer les cuisses et de faire pomper le palpitant.

À partir de là, le Speedbike est un vélo, un vrai. En revanche, le Speedbike subit une réglementation très (trop ?) stricte et se trouve la selle entre deux chaises.

Des sensations séduisantes

Si la puissance est toujours de 250W, le couple de 85 Nm se fait sentir dès les premiers tours de roues. L’accélération est vive, sans être plus brutale que celle d’un VAE standard. Un rapide coup d’œil sur le compteur et nous voilà à 32 km/h. On s’insère dans une circulation dense, entre un camion et une voiture. Un cycliste nous dépasse, stupéfait par l’énorme plaque d’immatriculation à l’arrière. Plus tard, un piéton nous demandera, anxieux, si elles sont désormais obligatoires sur les vélos. La sensation est agréable. Le Speedbike efface la frustration des 25 km/h, une vitesse vraiment faible sur les longs parcours remplis de belles voies libres et larges. Car c’est son but premier : se déplacer de façon fluide, grisante et tonique d’une destination à l’autre avec un temps de trajet identique à chaque parcours.

La direction est légère et précise. Le poids élevé du vélo ne se ressent pas. Le moteur Bosch Performance Line Speed spécialement pensé pour ce type de VAE fait le boulot et l’assistance se mélange parfaitement à l’effort du pédalage.

Notre monture est le dernier Moustache Friday 27 FS Speed Dual, un nom à rallonge pour définir un vélo tout suspendu, construit comme un tank et dont les deux batteries assurent minimum 100 km d’autonomie.

La bonne surprise, c’est qu’il est aussi plaisant à regarder que grisant à chevaucher. C’est logique puisqu’il s’agit du haut de gamme du vélo urbain.

L’amortisseur central s’associe à la suspension avant et aux pneus à la taille très haute pour offrir un excellent confort. Le rétroviseur est une habitude à prendre et les feux de stop sont la révolution qu’on attendait sur les modèles urbains.

Côté sensations, c’est un plaisir. Un vrai. Ici, il n’est pas question de performer, se dépasser physiquement. Ce n’est d’ailleurs le but d’aucun vélo de type urbain. Pourtant, le palpitant joue du tamtam à 105-110 bpm, le corps est actif et dégage une chaleur bienvenue durant la fraîche journée de notre essai.

Au pédalage s’ajoute une concentration de tous les instants car ce vélo n’a pas le droit de rouler sur les voies cyclables mais nous y reviendrons plus tard.

La grosse différence avec un VAE traditionnel bridé à 25 km/h est justement cette limite et ce qu’elle implique. Sur un VAE standard, on peut aisément la dépasser. Le moteur se coupe et on se retrouve à lutter contre le poids du vélo, parfois la résistance du moteur et à devoir traîner l’ensemble. C’est physique mais faisable. Sur un Speedbike, vous pouvez oublier. Dépasser 45 km/h sur un vélo traditionnel de 8 kg est faisable mais demande pas mal d’énergie et un entraînement régulier pour maintenir l’allure sur une longue distance. Alors sur un engin avoisinant les 30 kg, c’est quasiment impossible, à moins d’être en descente.

Pour résumer, si vous aimez la sensation procurée par un VAE traditionnel, vous allez adorer celle délivrée par le speedbike. Votre banquier, en revanche, l’appréciera beaucoup moins, puisqu’il faudra vous délester de 7 199 € pour le modèle à double batterie. Un prix auquel s’ajoutera une assurance spéciale imposée par une législation dans l’erreur.