Là où l’essence étouffe, l’électricité grimpe : l’exploit inutile… et révélateur de la Stark Varg
Il y a une chose qu’une moto à essence ne pourra jamais faire. Pas à cause de la puissance, ni du couple, ni même de la technologie embarquée. Mais à cause de l’air. Ou plutôt, de son absence. Et c’est précisément là que la moto électrique vient de franchir une frontière que le thermique ne pourra jamais repousser.

Fin novembre, une Stark Varg EX électrique a atteint 6 721 mètres d’altitude sur les flancs de l’Ojos del Salado, le plus haut volcan actif du monde, à la frontière entre le Chili et l’Argentine. Une altitude où les moteurs à combustion ne sont plus performants, mais simplement en survie.
En altitude, la loi est implacable. Plus on monte, plus l’oxygène disparaît. Et sans oxygène, un moteur thermique perd inexorablement de sa puissance, quelle que soit la sophistication de son injection ou de sa cartographie.
À l’inverse, un moteur électrique se moque de l’air. Il délivre son couple de manière constante, sans réglage, sans adaptation, sans compromis.
Le terrain choisi n’avait rien d’anodin. Ojos del Salado est un enfer minéral : froid extrême, vents violents, sol volcanique instable et une atmosphère si pauvre en oxygène que la moindre erreur peut devenir critique. C’est pourtant là que le pilote suisse Jiri Zak a emmené la Varg, jusqu’à une altitude jamais atteinte par une moto de série électrique.
Et Stark insiste sur ce point : il ne s’agissait pas d’un prototype, ni d’un engin expérimental camouflé. Selon la marque, la moto était strictement conforme à la production.
« Nous voulions aller là où la combustion cesse d’être efficace » dit-il. L’objectif n’était ni la vitesse, ni la performance brute. C’était la constance. La fiabilité. La capacité à avancer quand tout devient hostile.

Quand l’essence cesse de respirer, l’électricité continue d’avancer, c’est cette vérité physique que Stark voulait démontrer
Jiri Zak résume l’approche sans emphase inutile : « nous voulions prendre de l’altitude, tout faire à l’électrique, et voir jusqu’où nous pouvions aller. »
Dans un environnement où un simple arrêt peut être définitif, la différence est fondamentale. Pas de carburateur à régler, pas de moteur qui s’essouffle, pas d’espoir incertain de redémarrage. Juste du couple, disponible immédiatement, même à plus de 6 700 mètres.
Rien n’a été improvisé. Quelques jours avant l’assaut final, le matériel GPS a été calibré et certifié afin de garantir la validité des données. Les conditions météo ont varié brutalement, mettant à l’épreuve le pilote, l’électronique et surtout la gestion de l’énergie, cruciale dans un environnement aussi extrême.
Pour Anton Wass, PDG de Stark, l’altitude n’est qu’un moyen, pas une fin : « Il ne s’agit pas simplement d’un chiffre. Il s’agit de démontrer qu’une moto électrique n’est pas un compromis, mais un outil performant là où d’autres échouent. »
Ici, l’altitude devient un argument technique, pas un trophée marketing.
La descente a rappelé une chose essentielle : en montagne, la nature décide toujours. Le vent avait effacé les traces, la neige avait transformé le terrain, rendant l’itinéraire méconnaissable par rapport aux tentatives précédentes. Zak est revenu au camp de base avec un sentiment clair : ce n’était pas la fin d’un défi, mais l’ouverture d’un nouveau champ des possibles.
La validation officielle des données est encore attendue. Mais au fond, peu importe. Le message est limpide. Il existe des endroits où l’essence manque d’air. Et désormais, il existe des motos qui n’en ont plus besoin.









Déposer un commentaire
Alerte de modération
Les données que vous renseignez dans ce formulaire sont traitées par GROUPE LA CENTRALE en qualité de responsable de traitement.
Les données obligatoires sont celles signalées par un astérisque dans ce formulaire.
Ces données sont utilisées à des fins de :
Vous disposez d’un droit d’accès, de rectification, d’effacement de ces données, d’un droit de limitation du traitement, d’un droit d’opposition, du droit à la portabilité de vos données et du droit d’introduite une réclamation auprès d’une autorité de contrôle (en France, la CNIL).
Pour en savoir plus sur le traitement de vos données : Politique de confidentialité
Alerte de modération