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Dakar 2011 : Interview Olivier Pain, rendez-vous manqué mais performance validée

Dans Moto / Sport

David Jouguet

Dakar 2011 : Interview Olivier Pain, rendez-vous manqué mais performance validée

Olivier Pain faisait partie des pilotes Yamaha avec la nouvelle 450 injection sur le Dakar.


Nous vous avions fait découvrir la moto tardivement, elle n'était pas au Havre. Champion du monde des rallyes 450cc en 2009, Olivier n'avait pu défendre son titre en 2010 faute de budget.


HFP était en charge du développement de la moto avec son collègue Espagnol, première course grandeur nature au Maroc, et pas mal de petites choses à modifier après, d'où un peu de retard.


Olivier, 9ème l'an passé, avait perdu pas mal de temps sur une chute où il avait détruit l'avant et il avait passé le reste du rallye à revenir dans les 10.


Cette année, l'objectif était le top 5, et ses premières étapes étaient bonnes, deux fois 4ème avant de chuter la 5ème journée, trop tôt, un peu trop tôt.

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On espère que ses performances ne sont pas passées inaperçues, son objectif était réalisable, ambitieux certes, car il y avait beaucoup de clients pour les places d'honneurs.


Olivier a chuté, il aurait pu ne rien avoir, mais son poignet gauche n'a pas apprécié la cabriole.


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Bonjour Olivier, quel est le bilan de ta chute ?


J'ai une fracture du poignet avec luxation, et 2-3 mois de convalescence derrière. J'ai été opéré, on m'a posé 8 broches dans le poignet, on fera une radio de contrôle début février pour savoir quand on peut enlever ces broches. Le radius est fracturé en bout tout au bord du poignet et le scaphoïde était en deux morceaux et déplacé. Le nombre de broches c'est pour la luxation, pour maintenir en place tout l'ensemble sans que cela bouge. J'ai plusieurs petits os qui se sont déplacés dans le poignet au niveau de la rotation, il faut que tout se replace bien.


Tu chutes sur l'étape qui mène à Iquique, que s'est-il passé ?


Depuis le début du rallye, je roulais à ma main comme d'habitude, voir plutôt un peu en dessous, j'étais bien sur la moto. Je ne cherchais pas à faire des comptes sur la place final, je savais que ce serait long, physiquement j'étais bien, mon entourage tout était OK, je n'avais jamais roulé aussi serein en fait.


Tout semblait bien aller, à par ma pénalité de 10 mn, j'étais parti 4ème derrière les ténors, avec mon coéquipier Helder Rodrigues juste derrière. Je me suis dit, je roule régulier, c'est le début des difficultés donc même si Helder me rattrape, pas grave. On roulait sur un secteur où l'on était passé l'an dernier, je ne cherchais ni à rattraper ceux de devant ni à distancer ceux de derrière.


En fait j'ai rejoint Chaléco, c'était une surprise pour moi, à l'essence, j'ai vu que je faisais une bonne étape, sans savoir que j'étais en tête, je voulais juste continuer comme ça. La piste qui arrivait, on la connaissait, je n'avais pas du tout aimé, elle est dangereuse, donc je pensais surtout à la seconde semaine, si la victoire d'étape devait venir, elle viendrait toute seule, je ne prenais pas le risque d'aller chercher ceux de devant.


Est-ce là que tu longes la piste pour éviter plein de trous ?


Oui, après l'essence, on avait une piste de 35 kms tout droit avec plein de dangers 3, de gros trous dans le fech fech. A 20-30 mètres, la piste était longée par une voie ferrée désaffectée recouverte de sable par le vent et par endroit on voyait le bois, donc j'y allais doucement. L'année dernière, je n'avais pas osé la prendre, et je m'étais fait doubler par 2 ou 3 pilotes.


Donc je roulais dessus de temps en temps selon le relief, c'était beaucoup moins dangereux que la piste du road-book, mais on roule à vue. J'ai vu des petites langues de sable avec des ondulations, j'ai du freiner très fort et je suis arrivé la dessus les suspensions comprimées à fond, elles n'ont donc rien amorti et là, la moto est partie à droite à gauche, dans tous les sens.


J'ai essayé de serrer très fort la moto mais j'ai rien pu faire je me suis fait éjecter.


Je suis resté KO 5 bonnes minutes avant de reprendre connaissance, et rapidement j'ai une douleur au poignet, je pense d'abord que ce n'est que le coup, mais le poignet ne bougeait pas, j'ai vite compris que c'était fini.


C'est d'autant plus dommage que tu venais de prouver ta performance les deux étapes précédentes, deux fois 4ème.


Je suis forcément déçu, mais j'ai eu le temps de montrer que j'avais franchi un nouveau cap. C'est ce qui me réconforte un peu, je quitte le rallye après deux belles étapes et en tête de celle où je chute. En plus je roulais à ma main, je me sentais très bien sur la nouvelle moto, je pouvais en rajouter un peu pour aller à ma limite. Au moment de ma chute je devais être 5-6 au général, j'étais aussi rassuré sur ma vitesse car je n'avais roulé que le Maroc.


Tu n'as pas été très bien servi par la chance sur ce coup là, quand on voit l'envolée de Marc Coma.


Hélas, la chute fait partie du risque. Il y a des fois, on a pas la bonne étoile. On s'entraine pour être en forme, pour le pilote, il y a la chute et les problèmes mécaniques. On optimise tout autour de soi pour être au mieux à tout point de vue. Si la moto reste une passion, je suis content d'être au niveau où je suis arrivé, car je suis encore loin d'arrondir mes fins de mois avec la moto. Je travaille pour y arriver.


La nouvelle 450 Yamaha, tu m'en parles.


Moi, dès que je suis monté dessus, je ne voulais plus en descendre. L'ancienne version, je la connais bien, nous y avions beaucoup travaillé avec Franck et David Frétigné. Tout est mieux en fait. La répartition des masses est bien meilleure, elle est beaucoup plus maniable. On a une meilleure accroche au sol, elle est plus joueuse donc moins fatigante. Quand au moteur à injection, rien que sur la version cross, y'a pas photo. Le moteur est plus puissant, plus fort en traction, quand on arrive dans du mou, il se ressort mieux.


Depuis le Maroc, il y avait eu beaucoup de travail de fait sur la moto.


Dakar 2011 : Interview Olivier Pain, rendez-vous manqué mais performance validée


Tu avais la moto fournie pour ce Dakar et ensuite rien de prévu.


Oui, pour l'instant je soigne mon poignet, ensuite nous aurons l'occasion de reparler avec Yamaha autour d'une table, là, on verra leurs directives, si Franck Helbert continue de s'occuper de l'équipe, je connais tout le monde, je m'y sens bien. Il est trop tôt pour moi pour dire quoi que ce soit. Est-ce que j'ai pu marquer les esprits sur 5 jours, j'ai roulé juste derrière les plus rapides, dans les 4-5, je quitte le rallye en tête de la spéciale, on verra.


Que penses-tu d'Ullevalseter qui ne voulait pas des 450cc, second en 2010, il a été méconnaissable ?


C'est un très bon pilote de rallye avec un beau palmarès. Moi j'ai toujours roulé 450, donc je n'ai pas de problème, çà demande un pilotage plus agressif, les freinages se font plus tard, on réaccélère plus tôt. Il fait parti des plus anciens, sur le rapide avec la 690, il était très fort, il faut complètement se remettre en question, il n'est pas le seul à avoir eu des difficultés. Il est possible que des pilotes ne s'adaptent pas à la 450, çà fait un peu bizarre.


Un mot sur l'Espagnole Laia Sanz qui finit première des filles.


Je ne l'ai pas vraiment vu, mais pour un premier Dakar, déjà finir, c'est pas mal, mais gagner la catégorie féminine, c'est fort, elle laisse plus de 50 garçons derrière elle, et c'est dur physiquement un Dakar. Elle a surement une très bonne technique et c'est super ce qu'elle a fait, ça me rappelle Ludivine Puy quand elle le faisait. C'est quand même un grand coup de chapeau, comme pour Camelia en quad. Les filles, ce sont des "guerrières".


Merci Olivier, on te souhaite de reprendre la moto le plus vite possible.


Dakar 2011 : Interview Olivier Pain, rendez-vous manqué mais performance validée


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