3. Essai Aprilia Dorsoduro 750 Factory: Al Carbone

Le Supermotard de Noale a mis sa tenue de combat. Appelé Factory, son équipement allie esthétisme et noblesse, le tout sur des tons sombres et or qui lui donnent un air martial évident. La Dorsoduro n'est pas là pour amuser le terrain, elle veut plutôt se l'approprier pour dérouler ses capacités à y faire des figures plus ou moins imposés mais au style toujours percutant.

Par rapport à la version standard, nous avons là un opus allégé, une cure d'amaigrissement qui commence avec un cadre plus léger mais aussi plus rigide en alu cloisonné, un bras oscillant inédit et un gros travail effectué sur la fourche et l'amortisseur. Ce dernier est celui qui était jusque là proposé en option. Le voilà de dotation en concession.

Avec une fourche réglable dans tous les sens, on comprend que nous avons à faire à une moto jouet, au sens dynamique de l'expression. Sachs n'a pas ménagé ses efforts mais le domaine du « Ride by Wire » a été aussi optimisé. A l'image de ce qui a été accompli sur la Shiver dernière mouture, sauf que l'ensemble de la programmation du Factory a été poussé vers une tendance plus agressive. Et cela se sent sur la route.

"We will Rock You"

La Dorso est légèrement plus rugueuse que le roadster et il faut un peu plus s'en occuper. Pas d'ABS sur la version essayée, un caractère plus enjoué, le parcours défile et on se rend compte d'une différence avec sa soeur que les premiers hectomètres n'avaient pas rendu flagrante. La position de conduite typée plaira aux grands gabarits et les fondus du genre pourront se repaître à satiété de « wheeling » et autres dérobades en entrée de courbes. Sous la pluie battante subie lors de notre périple, il faut plus de doigté et de concentration qu'avec la Shiver, tandis que la bête accroche bien dans ces conditions pourtant peu sympathiques.

Là aussi, nous avons pu apprécier ce mode R qui n'a rien d'une sauvegarde pour un retour paisible au bercail, mais qui reste un allié de choix pour édulcorer les embûches d'une route au nombre d'obstacles digne d'un parcours virtuel échevelé de l'iconique Mario.

Bref, nous avons là un brêlon jouissif dont l'enthousiasme confine à l'euphorie orgasmique lorsque les portes du S lui sont ouvertes. La Factory est facturée 9 849 euros et jusqu'à la fin du mois de juin, c'est 600 euros de moins avec l'opération reprise d'Aprilia. Pour les jusqu'au boutiste, les accessoires sont aussi là pour agrémenter l'ordinaire. On peut rajouter encore du carbone, on peut aussi mettre une ligne Arrow homologuée.

Enfin, on constatera le capteur à l'avant de la machine qui annonce non seulement l'option ABS mais aussi la future arrivée du contrôle de traction. C'est promis, on nous l'a dit. Décidément, la Dorsoduro, qui nous avions baptisé la bête à deux dos lors de notre précédent essai, c'est définitivement une histoire d'écus. D'ailleurs, même sa selle a du gel, c'est dire à quel point elle est sans tabou.