Essai - BMW R1300 GS : nouvelles bases pour la référence maxi trail
Benoit Lafontaine , mis à jour
Soyez les bienvenus dans une nouvelle ère de la GS. Celle que vous allez découvrir ne ressemble en rien à celle qu'elle remplace et pourtant. Pourtant, elle reprend point par point ce qui en a fait le succès, mais en les repensant entièrement. Voici une moto désignée dans le moindre détail, qui aura mis plus de 7 ans à voir le jour. Alors, la R1300 GS, à la hauteur de ses prétentions ?
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Note
de la rédaction
14,5/20
Note
des propriétaires
Sept ans. Il aura fallu près de sept années pour que le premier jet de cette moto voie le jour. 7 ans de réflexion qui, comme chacun le sait, sont une durée charnière dans la vie (et ce n'est pas Marylin Monroe qui dirait le contraire - avis aux cinéphiles). Le challenge était énorme, et pourtant il a été relevé. Préparer le futur n'est pas une mince affaire, surtout lorsque le modèle envisagé doit renverser totalement celui en place et le réinventer. Mais comme on ne leur a pas dit que c'était impossible, alors ils l'ont fait. Et voici le résultat.
Pierre a tellement travaillé son sujet sur la comparaison de l'ancienne et de la nouvelle GS en les décortiquant, tout en posant la question se savoir s'il était intéressant ou non de continuer à acheter l'ancienne que nous ne reviendrons pas sur le sujet afin de nous concentrer sur l'essentiel. Vous connaissez d'ailleurs sûrement tous les détails de cette nouveauté, que l'on résumera simplement ainsi : totalement différente, du look au moteur en passant par l'architecture profonde et les suspensions, plus légère et plus puissante. Par contre, ce qui ne change pas, c'est le principe et l'utilisation du paralever et le Telelever, marque de fabrique de la firme et originalité de ce trail devenu iconique, mais surtout prix, toujours aussi impressionnant que cette moto peut l'être elle-même.
Si la GS a presque inventé le concept d'options obligatoires, le marketing est aujourd'hui poussé à son paroxysme et il va falloir sortir le configurateur maison pour vous y retrouver. Prévoyez quelques heures sur le site de la marque et en concession au moment de faire vos choix… La raison en est simple : la nouvelle architecture semble avoir été conçue autour de ce qu'il est possible de "mettre sur" et de "faire avec" cette moto. Les options sont si nombreuses et complexes qu'elles sont compilées dans une bible, tandis que BMW France a dû les rationaliser, les regrouper dans des packs cohérents, afin de leur donner le plus d'impact et de cohérence possible, choisissant au passage de ne garder que les plus pertinentes pour son marché. On retrouve donc le fameux pack Pro contenant l'ensemble des packs d'options "standards" (oui, chez BMW, il y a des options qu'il faut absolument avoir pour disposer de toutes les innovations et de l'exploitation complète de sa moto…). Même les étriers de frein sont à présent disponibles en option pour un freinage Pro... C'est dire.
Impossible pour nous de tout vous détailler, de tout décortiquer. Et nous n'en sommes même pas à chercher à les exploiter, ces options, mais juste à les présenter tant elles sont nombreuses. C'est dire. Afin de nous faciliter la tâche, cependant, BMW Motorrad avait arrêté deux configurations pour cette présentation : une pour la route avec selles confort (et chauffantes) pilote et passager, les superbes jantes à bâtons, jantes que l'on peut d'ailleurs aussi utiliser en off road, les pneus routiers Metzeler Tourance Next 2 adaptés aux trails, la coque longue et la platine arrière, sans oublier le radar d'angle mort/de collision/adaptatif ou encore la bulle électrique style tourisme et ses déflecteurs façon oreilles d'éléphant d'Asie. Une autre configuration, dite Trophy, faisait également son petit effet.
Très orientée Off Road, celle-ci arbore un coloris spécifique à près de 900 €, des jantes à rayons parées des tout derniers Metzeler Karoo 4 à crampons (des pneus 50/50 route/off road), les options Sport, les suspensions à plus grand débattement, et le kit off road composé des protections et des leviers spécifiques à réglage par tirette. Pratiques, ils sont également assez courts et offre un profil que l'on sent bien sur le bout des doigts. La platine arrière se transforme un spoiler du meilleur effet, tandis que le guidon profite de rehausse pontets permettant de conduire debout dans une posture idéale. Les pare mains de certaines de nos protagonistes étaient également pus costauds que ceux d'origine et n'intégraient plus les clignotants, qui redevenaient classiques et à LED positionnés sur le carénage. Enfin, on remarque surtout la selle plate, même si en deux partie. L'assise passager peut être remplacée dans les deux cas par un dosseret en dur.
C'est bien simple, une fois que l'on monte à bord, on ne sait plus trop où donner de la tête. Ni du doigt. La prochaine option BMW, pourrait-elle être un deuxième pouce ou encore un autre index ? Non. Malgré l'apparition de nouvelles commandes sur les commodos, dont la principale n'est autre que le bouton Menu et une flèche haut/bas venant compléter la si bien pensée molette multidirectionnelle, laquelle pilote l'un des éléments clé de cette nouvelle moto : l'écran TFT de 6,5 pouces prompt à permettre de tout choisir, tout configurer et tout voir.
Les habitués ne seront donc pas trop perdus : on conserve l'ergonomie et la logique chères à la marque, faite d'actions simples et d'écrans successifs, tandis que le dessin des commandes à la main demeure compact et particulièrement réfléchi, à l'image du commutateur d'appels de phare/passage en feux de route aussi malin qu'impossible à activer accidentellement. Assurément les meilleures que l'on connaisse à ce jour à moto. Surtout que si le bouton de pilotage direct du réglage de suspensions (Dynamic/Road) et de désactivation en un clic du contrôle de traction à disparu, sa fonction, elle demeure au travers de raccourcis via les favoris inscrits dans la liste des choix du menu.
Un peu à la manière des modes de comportement toujours régis de manière identique et dont on doit sélectionner quatre sur sept que l'on invoquera dès lors d'une simple pression. Et bien là, il faut des appuis courts ou longs sur les flèches de raccourci pour, par exemple, relever la bulle avant de basculer sur l'autre paramètre précédemment choisi. Au hasard, le comportement des suspensions ou l'activation ou non du contrôle de traction. Et ce genre de subtilité, il y en a partout. Pour tout… Les aficionados ne seront pas perturbés, les néophytes, eux, devront compiler du tutoriel et du manuel d'utilisateur. À moins que BMW n'ait trouvé là le moyen de faire revenir ses clients en concession en dehors des entretiens.
Quoi qu'il en soit, on s'adapte d'autant plus rapidement à la moto qu'on lui laisse le soin de s'adapter aux routes et à notre conduite au travers de ses assistances et surtout de ses suspensions DSA, le nouveau pas franchi par BMW dans l'expérience client. Rappelons que rien ne peut manquer à cette GS. Déjà performante de base, elle complète sa prestation au moyen du freinage Pro (ABS actif sur l'angle, auto reculant et j'en passe), de
Ce n'est plus une bible, c'est le bottin qu'il faut. Si vous savez ce qu'est un annuaire, c'est que vous avez de la bouteille. Et si vous en avez, justement, vous savez aussi que les assistances sont autant de béquilles électroniques sur deux jambes valides. Du moins en théorie. Enfin, la plupart du temps. Du coup, apprendre que l'ABS ne peut être déconnecté qu'à l'arrière et que le TC se remet en route à chaque fois que l'on coupe/met le contact sera le seul point qui ne vous permettra pas de retrouver une moto simple une fois tout paramétré. Mais nous allons le voir, à repousser sans cesse les limites, à améliorer en permanence et à chercher la performance, on rend indispensable ce qui ne le serait pas normalement. Et en la matière, il y a du bon et du moins bon sur cette nouvelle GS.
Les présentations sommaires sont faites. Ce que vous voulez, ce que l'on veut, c'est rouler. Rouler pour jauger, juger, évaluer, comparer en vrai. Et c'est ce que nous allons faire.Tout d'abord au guidon d'une configuration routière, ensuite au guidon d'une configuration Off Road la R1300 GS Trophy. Si le tarif de base de la moto est de l'ordre de 20 600 €, ainsi optionnée et configurée, son tarif frise les 27 000 € sans abuser des options de bagagerie intelligentes elles aussi fraîchement arrivées, qui peuvent rapidement porter le tarif de la moto à près de 30 000 € et alourdir aussi bien la note que le poids affiché par la balance…
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