2. Essai Peugeot Satelis 300i 2013 : ça passe, c'est beau, c'est propre !

À première vue, rien ne distingue vraiment le 125 cm3 et le 300 cm3. Seule la plaque latérale le signale sur le flanc du scooter. Mais cela fait partie des conceptions de Peugeot, tous les scooters d'une même gamme sont identiques. Mais quelque part, nous n'allons pas nous en plaindre car le soin de finition est le même quelque soit le prix que l'on met dans ce scooter (ici il faut compter 5 199 euros). Dans tous les cas on reconnaît la patte de la marque française pour rendre les deux-roues similaires au look de leurs voitures. A contrario du Geopolis qui affiche un look plutôt fun, sur le Satelis, on retrouve le côté classieux des grosses berlines de Peugeot. C'est encore plus flagrant sur la boucle arrière avec son derrière plutôt carré, ses courbes faisant penser à une 508. Depuis l'intégration des feux à LED dans la continuité des poignées passagers, cet effet est renforcé et cela donne un vrai plus côté design. Les larges optiques avant sont également soulignées par des veilleuses LED. Dans l'ensemble, ce scooter a un look équilibré et pas désagréable mais sans entrer dans le tape-à-l'œil. Le gros logo du lion apposé en plein milieu de la face avant souligne bien l'intégration de la bulle haute. Les finitions et jointures de la carrosserie sont propres et l'ensemble du scooter offre une bonne qualité de matériaux hors le pot d'échappement qui montre de l'écaillement à 2000 km.

Sur le côté pratique, là aussi Peugeot sait utiliser les espaces disponibles. Vous pourrez compter sur un logement verrouillable, un autre dissimulé au milieu du guidon qui s'ouvre sous pression, un logement devant la selle où se trouve une housse de protection pour cette dernière, et un grand coffre qui permet le logement de deux casques intégraux avec ouverture au contact. Le tableau de bord propose les informations nécessaires comme compteur, compte-tours, trip total et partiel, jauge d'essence et d'huile, température et horloge. Une fois installé dessus, on pourrait craindre la taille du tunnel pour la place des pieds, mais à l'usage il n'en est rien. La selle offre assez de place pour le pilote et son passager. D'ailleurs ce dernier est bien logé avec un bon positionnement des cale-pieds. La position est naturelle et la bulle ne gène pas la visibilité. Les rétros sont gros… Vraiment gros. Pour la visibilité c'est top, ça l'est un peu moins dans une circulation très dense en ville.

Allez, contact ! Ah, non zut c'est le coffre qui s'ouvre… Et oui, quand on tourne la clé, si vous avez le malheur d'aller un peu trop loin, c'est le système d'ouverture du coffre qui s'enclenche et qui s'ouvre dans votre dos. Je ne compte même plus lors de mon essai combien de fois ça m'est arrivé.

Première impression qui ravira les citadins, c'est le silence du moteur à l'arrêt. Pas de bruit parasite et presque pas de vibrations, c'est agréable. Les 160 kilos du scooter sont plutôt bien répartis et facilitent les manœuvres à l'arrêt conjugués au minuscule rayon de braquage. La prise en main est plutôt rapide et déjà première constatation, le châssis d'un 125 avec en revanche un moteur de 22 chevaux et bien… C'est extrêmement plaisant pour les relances. Beaucoup de maxi-scooters sous couvert du confort et du « tout pratique » se retrouvent avec un embonpoint gênant pour la conduite. Le Satelis coiffe sur le poteau ses concurrents sur le sujet. La protection est aussi une bonne surprise sur ce scooter. La bulle ne gênant en rien la visibilité (assez basse), on pourrait avoir peur du manque de protection. Et bien il n'en est rien et conjugué avec le tablier, je me suis retrouvée à rouler des kilomètres sous la pluie sans ressentir le besoin de m'équiper en conséquence.

Rien de bien vraiment excitant côté moteur mais efficace. On retrouve du classique monocylindre 4T, refroidi par eau, simple ACT, 4 soupapes de 22 chevaux. L'exploitation est plutôt instinctif et facile, et le temps de réponse au variateur est très court ce qui n'est pas pour être désagréable surtout dans les démarrages au feu et les dépassements sur voie rapide. Il se faufile plutôt bien et ce temps réponse plutôt court donne une marge de sécurité vraiment appréciable. On peut en revanche ressentir les limites du Satelis au-delà des 130 km/h où le moteur commence à peiner et le châssis des signes de stabilité affaiblis.

En parlant de châssis et tenue de route, le Satelis peut se montrer excellent ou pas du tout suivant les situations. Vous pourrez compter sur une agilité en ville et sur voies rapides, il met en confiance dans les courbes (sans demander de l'ultra précision en entrée de virage), se montre stable et à aucun moment on joue au cheval à bascule sur des freinages appuyés. D'ailleurs sur ce dernier point, on se demande bien pourquoi Peugeot ne propose ni freinage couplé, ni ABS (même pas en option) sur ce scooter. Sur un système qui se montre progressif et agréable à doser, il manque d'efficacité sur les freinages appuyés, limite à bloquer la roue arrière.

Dernier point, les suspensions. L'avant est bien travaillé et à aucun moment on ne peut sentir une grosse compression mal encaissée. A contrario, l'arrière se révèle dur pour les lombaires, encore plus sur des passages de ralentisseurs ou de trous où l'on peut se demander si la compression est trop ferme pour amortir la déformation mais que la détente est réglée trop souple car sur le retour, l'arrière donne la sensation de jouer au rodéo.