2. Essai Piaggio MP3 LT 300 ABS/ASR : adapté à des trajets péri-urbains

Le 300 hérite du coup de crayon déjà entrevu sur le modèle 500 au début du Printemps dernier : la silhouette générale reste toujours aussi massive, mais la partie arrière s'affine et la disparition du hayon arrière fait place désormais à un postérieur reprenant à son compte les traits caractéristiques du X10, le scooter GT de la marque. La calandre, autrefois séparée par la célèbre cravate ne fait plus qu'un bloc, tandis qu'une barre de diodes migre à l'embase du pare-brise. Notons que la dotation d'équipement s'agrandit : l'instrumentation fournit une large sélection d'informations (deux trip partiels, odomètre, horloge, autonomie restante, consommation instantanée).

Sur le plan technique, pas vraiment de surprise puisque le 300 récupère l'ensemble des points névralgiques du 500 à savoir des jantes à l'avant de 13 pouces (au lieu de 12 sur la précédente génération) et surtout l'apparition des éléments de sécurité active comme l'ABS à trois canaux et l'antipatinage. Il faut préciser que, contrairement au MP3 500 LT disponible en deux versions (standard et ABS), le 300 est commercialisé uniquement équipé des dernières vitrines technologiques.

En selle

Quelques kilomètres d'autoroute avant de rallier Deauville par les petites routes permettent de bien juger le confort de conduite : la forme de la nouvelle assise met en exergue une position du buste plus droit, légèrement plus haute que l'ancien modèle, du coup, le pilote se retrouve moins engoncé, ce qui s'avère plus confortable et agréable surtout pour les petits gabarits. Le petit dosseret, spécialement agencé pour le pilote participe à un bon maintien des lombaires. Le passager n'est pas en reste grâce à un dosseret et surtout l'apport d'une paire de repose-pieds escamotables. En revanche, nous pesterons une nouvelle fois sur la position de la pédale de frein au pied droit actionnant le freinage intégral ( comme l'exige la loi pour une homologation en catégorie L5e). Un placement, vraiment peu pratique car cette configuration oblige à mettre le pied en retrait et non étendu pour pouvoir ''cruiser''. Le pare-brise réglé, le temps de notre essai au plus haut (réglage sur trois positions) ne dispose pas d'un réglage manuel comme sur certains modèles concurrents : il faut faire usage de la boite à outils ! L'assise rehaussée associée au pare-brise haut réduisent le champs de vision pour les pilotes de moins d'1m80 (comme votre serviteur). En effet, l'arête du pare-brise est calé à mi-visière du casque, certes, cette déconvenue présente tout de même l'avantage d'atténuer les perturbations aérodynamiques. A contrario, les grands gabarits auront une visibilité accrue mais seront pénalisés sur les voies rapides par des remous dans le casque.

plus léger, plus agile mais moins subtil

Si le MP3 500 (également présent lors de notre roulage) s'octroie une motorisation de type Master développant la bagatelle de 40 chevaux, le 300 propose un bloc monocylindre 4 Temps siglé Quasar libérant une valeur énergétique égale à 23,1 chevaux. Contrairement à son aîné, doté de deux modes de fonctionnement (éco ou normal), ce tripode ''Mid Size'' dispose que d'une seule cartographie moteur (normal) et n'emporte pas le fameux système ''ride by wire''. ce manque se traduit par une réaction à la poignée moins onctueuse et moins subtile que sur le 500. Ce périple a été aussi l'occasion de mesurer la consommation d'essence aussi bien sur le 300 que sur le 500 : sans ménager nos montures, la consommation s'est élevée à 4,7 litres/100 km pour le 300 et 5,5 litres/ 100 km pour le 500, des valeurs retenues sur un parcours mixte (autoroute, départementale et nationale). Enfin, les performances établies au GPS ont montré une vitesse de 113 km/h chrono (aiguille figée sur la graduation 120 du compteur), 117 km/h chrono (125 km/h compteur). Cependant, il convient d'avouer que la vitesse de croisière se situe à 113 km/h.

Au chapitre technique, ce MP3 300 hérite de toute la partie-cycle de son frère ainé à savoir des jantes à l'avant dont le diamètre passe de 12 à 13 pouces, ainsi que le freinage ABS à trois canaux et l'ASR (antipatinage Piaggio). Sur la balance, le modèle 300 rend environ 24 kilos par rapport au 500 (237 contre 261 kilos). Cette différence de poids ne se montre pas flagrante à l'usage, pourtant, le 300 vire plus facilement et plus vivement sur l'angle. Si l'ABS demeure peu intrusif dès la prise des leviers, qui d'ailleurs, restent assez écartés des poignées, il convient de signaler les effets bénéfiques de l'ASR (déconnectable). Cet élément de sécurité active s'est déclenché de nombreuses fois sur une portion de route sinueuse, défoncée et rendue glissante par une pluie diluvienne. L'absence du mode ''Ride by Wire'' peut expliquer ce phénomène, car l'accélération se faisant par un câble traditionnelle, le dosage de la puissance ne semble pas aussi précise que sur le 500.