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2. Essai - Harley Davidson Nightster 2022 : du sport dans un custom

Essai Harley Davidson Nightster 2022

Par les quelques degrés ambiants, nous prenons la mesure de la Nightster 2022. Déjà, elle est ferme. Très ferme. De suspensions comme de selle. Ce n'est pas une surprise, mais une confirmation. Du coup, lorsque l'on évolue sur les pavés parisiens (que la plage ne recouvre pas encore), le comportement Sport (S) de la moto se montre particulièrement difficile à canaliser. Impossible de tenir un filet de gaz, ça cahote, ça chahute, bref, c'est sensible de la poignée, pourtant assez molle à laisser venir l'accélération en début de course. On ne peut pas tendre les gaz, il n'y a plus de câble, alors on joue du potentiomètre… Très sensible. Trop sensible pour se montrer agréable. La remise des gaz provoque un à-coup sensible, qui ne disparaît que si l'on cravache un peu la bête… ou si l'on change de mode moteur (il s'atténue alors considérablement).

Pourtant, on peut reprendre bas dans les tours et évoluer sur la 6 à partir de 40 km/h, presque sur le régime de ralenti. 50 km/h ? Une vitesse illusoire dans la capitale bridée à 30 sur nombre de ses axes, lorsqu'une lecture impossible de la route n'emmène pas dans des zigs et des zags incohérents. Alors on utilise au mieux la 4 si l'on peut, mais surtout les trois premiers rapports, tandis que le moteur distille une sonorité inhabituelle pour une Harley. Fini le poumpoum et les dodelinements, les oscillations du twin et son ronflement sourd. On entre dans une nouvelle ère, une nouvelle époque, un nouveau temps. Celui d'un moteur énergique aux pulsations marquées et explosives, à la fréquence cardiaque élevée et au tempérament trempé. La Nightster est une 1000, rappelons-le. Elle joue sur tout autre chose que sur le couple instantané et une voix de baryton basse. Elle chante d'une voix claire et douce, mais ne réveille pas le quartier. Et c'est une bonne chose.

Essai Harley Davidson Nightster 2022

À peine s'est-on arrêté à quelques feux que le moteur réchauffe les jambes et disperse la brume mentale… Il chauffe, le bougre. Et ce n'est pas le radiateur apparent ou les écopes qui pourront y changer quelque chose. En hiver, on apprécie sommairement. En été, on risque de fuir la ville. Ce que nous ne tardons pas à faire à mesure que déboulent les bus et que sortent les plus matinaux. À noter que la boîte de vitesses est très particulière et pour tout dire très désagréable au pied. D'une part, la tige, pourtant caoutchoutée, est trop rentrée, et son caoutchouc trop rond. On se blesse le pied ou on flingue ses chaussants, voire les deux. Surtout que l'étagement de boîte est particulier et que la course entre le premier et le deuxième rapport est extrêmement courte et difficile à cerner. Ça verrouille, mais on ne le sent pas, on ne l'entend pas, bref, on se retrouve parfois au point mort, lequel limite au maximum la prise de tours. Autant dire que l'on profite bien plus de cette boîte (non rodée, précisons-le) hors agglomération. Direction la N118, qui nous permet déjà de savourer un entrain agréable. En 6 000 à 3 000 tr/min, on cruise à 90 km/h. À 3 300 tr/min, on est déjà à 110…

Quel entrain !

Nous avons découvert la maniabilité et le bon équilibre de la Nightster en ville, qui profite allègrement de ses masses bien réparties, de son pneu large à l'arrière et de sa grande roue avant pour se montrer agile et stable à la fois. Reste le guidon d'origine, un peu trop avancé, mais permettant d'exploiter aisément un rayon de braquage des plus avenant. Maniable, le nouveau sportster est une bonne surprise en ville. Même si nous n'avons pu jauger son aptitude au slalom faute de circulation suffisante, nous avons pu apprécier les comportements Road et Rain, leur douceur et leur progressivité, le côté très bien équilibré du premier et la prévenance du second.

Essai Harley Davidson Nightster 2022

Alors que nous revoici en mode Sport (mais la mesure est aussi valable sur les autres), la première pousse à près de 95 km/h, suivi de 130 en 2 et 175 en 3 si l'on va chercher la rupture… Sport, le Nightster 2022 ! Paradoxal, même, pour un custom. Pour autant, l'équilibre sur l'angle est correct et l'empattement long de 1 545 mm comme la différence de taille et de largeur de roues ne perturbent pas l'inscription en courbe, même rapide. La stabilité est là encore appréciable tandis que tout louvoiement est bien canalisé. Il y a là un fort potentiel à rouler et à s'amuser, ce que nous n'allons pas tarder à faire, à condition que la route soit plutôt lisse…

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De fait, les amortisseurs arrière ont pour fonction de faire tenir sur le bitume et de limiter tout mouvement, mais… Ils sont résolument fermes et les pneumatiques Dunlop, de belle qualité, ne parviennent pas à compenser sur les variations d'épaisseur de goudron (un nid-de-poule), ou sur les volcans (autrement appelés brise vitesse, dos d'âne, coussins berlinois), qui outre une capacité prononcée à se montrer dangereux et illégaux de par leur hauteur ou leur pente, sont prompts à solliciter les joints spis. Mention spéciale cela dit à la fourche, qui se révèle particulièrement avenante et limite considérablement les chocs avant tout en permettant à la roue avant d'être imperturbable. On ne peut pas dire que le fessier soit autant choyé. Le compromis n'est pas dans la nature d'une Harley. Pour le confort, donc, on repassera. Mais le cuir se tanne et les routes à virage nous tendent leur tracé, soulageant les appuis… et amenant à jouer du corps, à sourire de plaisir.

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Une fois encore, la Nightster se montre redoutable lorsqu'il s'agit de rentrer fort en courbe, de tenir une trajectoire et de rester facile. Certes la garde au sol ne permet pas en théorie de prendre plus de 32° d'angle, mais les repose-pieds se liment avec délectation et sans excès : on dessine sa courbe en conséquence en profitant des qualités dynamiques de la moto… À ce titre, il faudra penser à un patin en téflon afin de ne pas réduire encore la largeur pourtant contenue des repose-pieds et la sensation de pencher est bien présente avant que l'on ne frotte (suivis du bout de la béquille et sur certaine compressions ou reliefs du sabot moteur), témoignant du coté sport… ster de la Nightster. S'ensuit une "balade" enjouée et agréable, à la limite du endiablé, tandis que l'on sait la moto sans surprise. Reste une fois encore à bien choisir le Mode sur lequel on évolue, Road nous étant apparu le plus agréable de tous. Il ménagea une belle accélération dès que l'on dépasse la zone cahotante des 4 000 tr/min constatée sur le mode S et décolle allègrement au-dessus de 7 000 révolutions minutes pour ne s'arrêter qu'une fois dans le rouge… C'est grisant, décalé certes au regard de la vocation première de la moto, mais on ne choisit pas une Nightster par hasard : elle est un outil des plus surprenant.

Si le couple est satisfaisant à défaut d'être immédiatement disponible ou encore omniprésent, on note une certaine paresse à la relance sur les deux derniers rapports, avec une 6 particulièrement "lente" et une mollesse de l'accélérateur qu'il faut parfois "tordre" un peu plus que sur les autres rapports. Fort heureusement, l'accélération est très agréable et les sensations au rendez-vous. Elles sont nouvelles, très différentes de celles que l'on avait sur les modèles n'exploitant pas cette architecture inédite, mais on compense par le panache ce que l'on perd en vibrations ou en force brute. Rassurez-vous, elles sont toujours présentes, mais autrement, et surtout de manière moins expressive/excessive et beaucoup plus exploitables. D'autant plus que les performances sont manifestement au rendez-vous.

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Et pour une fois, ça freine !

Si les HD n'avaient pas la réputation de bien freiner, surtout de l'arrière, le poids contenu de la Nightster et ses caractéristiques la rendent particulièrement aisée à asseoir et à ralentir. Même si l'on ne dispose que d'un disque à l'avant, la rigidité de la fourche ne pénalise pas les gris freinages permis par la pince radiale. Brembo se rate rarement sur ses éléments et ceux de la nouveauté sont de bonne facture. Le ressenti est excellent et la puissance très dosable à l'avant, tandis que la pédale se montre dosable et précise. La conduite comme le pilotage y gagnent, sans que l'on ne soit parvenu à déclencher intempestivement l'ABS, résolument bien calibré lui aussi.

Les assistances sont d'ailleurs très discrètes et même l'anti patinage n'a pas su interférer avec une conduite pourtant musclée par moments. Seules Paris et sa chaussée piégeuse seront parvenues à faire glisser la roue arrière à l'accélération, sans déclencher le TC, pourtant au niveau intermédiaire. Prudence donc, le moteur à la santé et la courroie est prompte à transmettre la puissance de manière immédiate et sans filtre.

À propos de filtre, justement, ne comptez pas sur la casquette de feu pour vous protéger outre mesure : on sent le vent filer sans jamais le subir pour autant de pression excessive. Surprenant et agréable à la fois. Avouons qu'avec un réservoir annonçant 180 km maxi avant réserve et sans avoir encore abusé du potentiel sportif élevé et enlevé de la moto, on devine que l'on aura maintes occasions de se délasser fessier et cervicales. À ce titre, Harley propose deux guidons que nous avons également testés : un Tracker façon "dirt track" et un Reach limite "ape anger". Tous deux relèvent les bras et offrent aussi bien un autre look qu'une autre façon de se tenir au guidon. Le Track nous est apparu agréable pour décontracter les épaules et le Reach pas si mal pour voyager, même s'il change considérable le feeling et le maniement de la direction.

Des pare-brise rapidement amovibles (4 clips mécaniques) sont également disponibles en option, qui renforcent l'effet pelle à tarte et les capacités voyageuses de la moto. Sans compter les valises rigides rapidement montables et démontables. On le voit, chacun pourra composer sa propre moto en investissant dans de très lucratifs accessoires maison. L'ergonomie comme le confort y gagneront sans que le rayon d'action de la moto ne puisse être augmenté pour sa part…

Essai Harley Davidson Nightster 2022
Basique. La version standard est sexy et simple. Adpatée à la ville et à un peu de route, c'est un jouet extra à 15 k€.
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Custom customisé. Guidon Reach et pare brise haut, le Nightster devient routier. Enfin presque.

 

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