Salon de Milan 2021 : Moto Guzzi V100 Mandello : renaissance italienne

En tout cas, la firme de Mandello del Lario croit fort dans son aérodynamique adaptative (des déflecteurs intégrés au réservoir - les panneaux que l'on observe sur sa partie supérieure - se règlent automatiquement en fonction de la vitesse et du mode moteur choisi) et dans ses nouveautés électroniques, au nombre desquelles un une centrale inertielle, un ABS actif en courbe un shifter et surtout un nouveau moteur à refroidissement liquide aux caractéristiques inédites. Voulu à la croisée des chemins entre le roadster et la routière, la V100 se veut voyageuse en plus d'être une découverte et une découvreuse. Et si l'on se penchait un peu sur son cas ?

Produite en Italie au sein de l'usine historique, le modèle veut entrer dans une nouvelle ère, un nouvel aire (le nid de l'aigle).

Nous vous passons volontiers la traduction du communiqué empathique et ampoulé directement issu du marketing et vantant le chiffre 100 pour nous intéresser à ce qui compte : ce que l'on aura au cœur de cette révolution en marche.

Allé, un petit morceau choisi quand même, à propos de la moto : "A never-before-seen Moto Guzzi then, one characterised by cutting-edge technology, as the brand paves the way towards the future with innovative technical solutions and aerodynamics." Tout cela pour dire qu'elle s'inspire de la Le Mans de 1976, et de la Le Mans 850 III en ce qui concerne son look, déjà éventé depuis un moment et très diversement apprécié. Il va falloir pas mal de justifications pour convaincre les plus réticents, mais il nous tarde de la découvrir "en vrai" avec tout son raffinement et ses volumes, mais surtout de rouler avec, tant elle semble intéressante.

Elle adoptera ainsi des technologies déjà présentes sur les Aprilia et faisant leur arrivée dans cette autre marque de géant Piaggio. On peut ainsi compter sur des suspensions semi-actives. Bien entendu, l'emblématique bicylindre en V à 90° et en position transverse fait partie de l'avenir de la marque. Plus compact que celui de la V85 TT, auquel il rend 103 mm, il propose également une nouveauté ergonomique avec une coiffe de cylindre tournée vers la route et de forme pour le moins… rectangulaire. Le nouveau bloc moteur de la V100 revendique une cylindrée de 1042 cc, un double arbre à came en tête et quatre soupapes par cylindre guidées par chaîne, tandis que la transmission finale s'opère par cardan intégré dans un impressionnant bras oscillant sur lequel est ancré un mono amortisseur réglable et ne risquant pas de perdre ses propriétés en chauffant. Niveau embrayage, on fait appel à une lubrification )air huile et un embrayage hydraulique.

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Conséquence ? une puissance annoncée à 115 CV et un couple de plus de 105 Nm dont 90 % disponibles à 3 500 tr/min, tandis que le rupteur intervient à présent haut dans les tours à quelques 9 500 tr/min. Régi par plusieurs modes sélectionnables (Travel, Sport, Rain et Road), des modes agissant sur 3 niveaux de réponse moteur, 4 niveaux de contrôle de traction, 3 niveaux de frein moteur et, sur le modèle en étant pourvu, sur les réglages de la suspension Öhlins Smart EC 2.0 semi-active, laquelle est en mesure également de s'auto adapter aux conditions de route. Il est également possibiole d'intervenir manuellement sur le seuil de ces paramètres afin de les mettre à sa main. Rien que ça.

Voici enfin un moteur puissant chez nos amis transalpins, faisant honneur à son passé riche en sensations (et en ennuis mécaniques, avouons le parfois aussi). L'aigle sort ses serres et ose la puissance, la performance ! Ceci nous rappelle au passage une discussion avec un ingénieur maison, il y a des années de cela, lequel nous disait qu'il existait chez la marque un véritable moteur sportif et de quoi sortir un bicylindre très performant, mais que la direction n'entendait pas l'utiliser… Les temps ont changé et Moto Guzzi s'achète une nouvelle image au travers d'un bloc Euro 5 affichant des caractéristiques de son temps et surtout pouvant venir chercher d'autres bicylindres sans même frémir.

La partie cycle n'est pas en reste, et elle seconde cette motorisation compacte en se montrant elle aussi très affûtée. Le châssis tubulaire acier associé aux roues à jantes en Y et à la fourche inversée induit un empattement réduit à 1 486 mm, soit une valeur favorisant la maniabilité, surtout au regard de la répartition des masses. L'ample selle conducteur remonte allègrement sur le réservoir de 17,5 litres, tandis que l'assise passager, indépendante, affiche un look des plus moelleux parfaitement compatible avec les poignées intégrées dans la coque arrière.

Pour le confort de l'équipage, aussi bien les déflecteurs automatiques que la bulle réglable électriquement réduisent la pression de l'air et entendent épargner d'une certaine fatigue. Moto Guzzi innove à nouveau et l'on ne s'en plaindra pas. Du moins pas avant d'avoir essayé par nous-même !

Un petit mot sur l'instrumentation TFT couleur de 5" de diagonale, l'éclairage intégralement à LED et pourvu d'un feu de jour DRL ainsi que d'un éclairage adaptatif en courbe et l'on entre de plain-pied dans la modernité et l'actualité.

La V100 Mandello est disponible dans deux versions, l'une proposant les suspensions Öhlins semi-active, le quick shifter, les poignées chauffantes et l'interface Bluetooth maison Moto Guzzi MIA permettant d'interfacer un smartphone. De quoi piloter son compagnon de vie à la voix, gérer les appels et messages, sans oublier sa playlist musicale depuis le commodo indiqué. La Navigation est également au menu.

Nous revenons rapidement sur ce nouveau modèle, avec photos, fiche technique et informations détaillées, pour des impressions en live et pour compléter ce premier jet. La V100 Mandello est en tout cas une moto des plus prometteuse, propulsant Moto Guzzi dans la cour des grandes voyageuses et surtout des motos parfaitement formatées par un marché pleinement marketé… Quant à son tarif, nous n'allons pas tarder à le connaître. Il promet cependant d'être élevé, on s'en doute.