Scandale chez Harley-Davidson au Japon : La marque américaine accusée de pratiques commerciales abusives

Harley-Davidson Japan fait face à une amende de 200 millions de yens (1,4 million USD) de la part de la Japan Fair Trade Commission (FTC) pour violation de la loi antimonopole, selon The Japan Times et Nikkei Asia. Depuis janvier 2023, la filiale japonaise aurait imposé des quotas de vente excessifs à des dizaines de concessionnaires, menaçant de ne pas renouveler leurs contrats en cas d’échec.

Ces pratiques, jugées comme un abus de position dominante, ont poussé certains revendeurs à acheter eux-mêmes des motos invendues, les immatriculant sous leur nom ou celui de leurs employés pour atteindre les objectifs. Ces véhicules, enregistrés comme « neufs mais utilisés », étaient ensuite revendus à perte, entraînant des pertes financières parfois colossales (jusqu’à 100 millions de yens par an pour certains.

Un coup dur pour Harley, dont le chrome pourrait sérieusement perdre de son éclat au pays du Soleil-Levant

Cette affaire rappelle celle de BMW Japon, sanctionnée en 2021 pour des pratiques similaires. Selon The Asahi Shimbun, deux anciens cadres de BMW, devenus dirigeants de Harley-Davidson Japan en 2020, auraient importé ces méthodes coercitives. Une inspection de la FTC en juillet 2024 a conduit à la démission de ces responsables.

Harley-Davidson, leader des motos importées au Japon (30,6 % de parts de marché en 2024), a vu ses ventes chuter de 21 % à 22 milliards de yens en 2024, après une hausse de 24 % en 2023, selon Tokyo Shoko Research.

La FTC devrait émettre un ordre de cessation et de desist, en plus de l’amende, après avoir entendu la défense de Harley-Davidson Japan, qui coopère avec l’enquête. Ce scandale, relayé sur X, alimente les critiques contre la marque, accusée de privilégier ses profits au détriment des concessionnaires. Certains revendeurs, acculés financièrement, ont fermé boutique. Cette affaire pourrait ternir l’image de Harley-Davidson, déjà sous pression avec une baisse mondiale des ventes (-7 % en 2024).

Cette sanction pourrait entraîner des répercussions au-delà du Japon, où Harley-Davidson fait face à des accusations similaires de concessionnaires aux États-Unis. Harley-Davidson doit revoir ses pratiques pour regagner la confiance. Un coup dur pour Harley, dont le chrome pourrait sérieusement perdre de son éclat au pays du Soleil-Levant.