2. Essai BMW C Evolution Concept : autonomie intéressante pour accélérations foudroyantes

On tourne la clé de contact, serre la poignée de frein et… il ne se passe rien ou du moins rien de ce que l'on connaît actuellement. À y regarder de plus près, on s'aperçoit qu'un petit voyant indique « ready ». On peut donc s'élancer.

Comme sur tous les véhicules électriques, les premiers tours de roues sont toujours étonnants. Le fait de se déplacer sans aucun bruit demande une certaine accoutumance. Une fois passé ce premier cap, on découvre une façon de circuler différente mais la plus grande nouveauté provient surtout de la disponibilité immédiate du couple. Comme tous les véhicules électriques sur deux ou quatre roues, l'intégralité du couple arrive à la moindre sollicitation de l'accélérateur. Autant dire que notre essai effectué sous la pluie avec des modèles dépourvus de Traction Control demandait un certain doigté. Heureusement les modèles définitifs seront pourvus de cette béquille électronique. Dénommé Torque Control Assist (TCA), ce limiteur de couple réduira le couple en fonction du patinage relevé sur la roue arrière, un peu à la manière de l'antipatinage ASC présent sur les motos de la marque.

Avec ses 72 Nm, les accélérations sont bluffantes et foudroyantes et on laisse sur place la plupart des voitures mais aussi certains deux-roues. Cette impression se confirme lors de la consultation des chiffres officiels avec un 0 à 50 km/h abattu en 2,7 s tandis que les 100 km/h sont atteints en 6,2 s, soit des performances équivalentes à celles d'un scooter d'une cylindrée égale ou supérieure à 600 cm3 Au-delà de cette barrière, on sent que le C Evolution est moins à son aise mais c'est tout à fait logique puisqu'il est bridé électroniquement à 120 km/h afin de préserver l'autonomie.

Justement, puisqu'on en parle. BMW annonce une autonomie de 100 km. Dans la réalité, on se rapproche plutôt de 75 km, facilement contrôlable par la présence d'un indicateur au niveau de l'instrumentation (1 % de la recharge = 10 km). Une autonomie intéressante sachant que peu de personnes font plus de 75 km par jour en scooter. Cela a été rendu possible grâce au recours à la récupération d'énergie automatique lors de la coupure des gaz (décélération et freinage). Si on ne tient pas compte des soucis d'infrastructures existants pour tous les véhicules électriques, la recharge de ce scooter est relativement rapide. Comptez 70 % de la batterie en 1 h 30 sur une prise traditionnelle et la moitié de cette durée sur une prise triphasée. La batterie à plat demande pour sa part 4 heures de recharge sur une prise classique.

À l'usage, si on occulte l'absence de bruit, ce C Evolution se conduit comme un scooter classique. Il faut dire qu'il y a peu de différences avec les C 600 Sport et C 650 GT de la marque. Né de la collaboration entre BMW Motorrad et BMW i (spécialisée dans les véhicules électriques), ce C Evolution affiche un poids de 263 kg soit presque le même que celui du GT. Les batteries lithium-ion sont implantées sous le tunnel central, ce qui permet d'optimiser la répartition des masses. Les changements d'angle ne sont pas perturbés par le poids des batteries et ce C-Evolution semble aussi agile que la plupart de ses concurrents thermiques. Le freinage assisté par un ABS est puissant, endurant et naturel. La seule modification majeure est la réduction de la taille du coffre sous la selle mais celui-ci ne disparaît pas totalement puisqu'il est tout de même possible de loger sous le passager un casque intégral.

Même si notre court galop ne nous a pas permis de juger pleinement des capacités dynamiques de ce scooter, on peut tout de même affirmer qu'il est clairement bien né avec une tenue de route très proche des versions thermiques. Pour ne pas dépayser les habitués de la marque, les futurs possesseurs pourront choisir entre quatre modes de fonctionnement : le mode « Road » offre l'accélération maximale, environ 50 pour cent de récupération en décélération et la récupération maximale au freinage. En mode « Eco Pro », l'accélération est limitée, alors que la récupération est maximale. En mode « Sail », la récupération d'énergie n'est pas activée en décélération et le C Evolution continue en roue libre et quasiment sans couple de freinage lorsque le pilote coupe les gaz. Enfin, le mode « Dynamic » associe pleine accélération et récupération d'énergie maximale. Ces différents modes étaient indisponibles sur notre modèle de présérie.

La position de conduite est naturelle. Contrairement aux versions thermiques, le conducteur a face à lui une instrumentation 100 % numérique qui regroupe toutes les informations nécessaires : vitesse, autonomie, trip partiel, total, etc. Esthétiquement, ce C Evolution se distingue des autres scooters de la marque par sa teinte vert et blanc, ses feux à LED ainsi que certaines parties de carrosserie spécifiques comme par exemple la partie arrière.