Essai - Energica Experia (2022): électrisant Tourer

Le 28 mai dernier en marge de la course FIM MotoE du Mugello, Energica lançait l'Experia, un projet débuté fin 2019. Sous ses allures de trail routier, cette machine a rapidement attiré l'attention. Des dires de son constructeur, celle-ci propose en effet les performances d'une sportivo-GT, le confort d'une machine de tourisme et la plus grande autonomie aujourd'hui disponible sur une moto électrique. Explications, en direct des petites routes du Trentin-Haut-Adige Italien.

Visuellement parlant pour commencer, cette Experia tiendrait presque dans ses gènes un petit quelque chose de Ducati Multistrada première génération. À travers son regard full LED lenticulaire, son museau pointu et la forme de sa bulle, elle laisserait ainsi deviner quelques traits de sa consœur italienne de 2010. Cela étant, le coup de crayon général des carénages reste juste acéré ce qu'il faut dans les grandes lignes pour offrir un esprit sportif actuel à l'ensemble. De profil, les flancs apportent ainsi du dynamisme à la machine avec des angles vifs et des décrochés saillants juste devant les clignotants avant. De la même façon, la partie gris foncé latérale qui supporte les logos Energica et Experia contribue aussi à cette vivacité des lignes par ses traits inspirés du boomerang. On apprécie en plus, la sportivité du train avant avec sa massive fourche inversée ZF Sachs dorée de 43 mm de diamètre, sa jante bicolore noire/rouge et ses grosses mâchoires de frein Brembo à fixation radiale. Pour lancer le modèle, Energica nous présentait ici la version "Launch Edition" et son unique teinte "Bormio Ice". Par rapport à la version de base, celle-ci est entre autre équipée d'origine de valises latérales rigides et d'un top-case GIVI Trekker (capacité totale 112 litres).

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On note de manière générale, un correct niveau de finition au vu des plus de trente mille euros demandés pour cette Experia. Les carénages plastiques et non carbone comme vous pouvez le retrouver sur les autres modèles de la marque, présentent ainsi des autocollants bien vernis mais les différentes teintes de gris sont un peu sobres dans l'ensemble. À l'avant côté châssis, l'élégant nouveau treillis tubulaire acier qui vient se visser aux larges platines centrales noires en aluminium, cohabite avec quelques fiches électriques bien visibles sur les côtés et de gros câbles orange. Plus bas, de beaux supports usinés toujours en aluminium agrémentent les repose-pieds pilote, alors que pour le moment, aucune béquille centrale n'est disponible sur ce modèle. Enfin, on regrette que de simples rilsans attachent les gaines électriques sur le cintre, alors que d’élégants embouts de guidon noir et une visserie en Ergal apportent de belles petites touches ici et là.

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Passé ce petit tour du propriétaire, il est temps de monter sur la belle qui se laisse facilement chevaucher. Avec son agréable position de conduite typique de trail de moyenne taille, on pose largement les deux pieds au sol, assis à 847 mm avec le mètre quatre-vingt de notre essayeur. Sur une selle un peu ferme mais bien galbée, on garde les jambes pas trop repliées avec des repose-pieds placés sous le milieu des cuisses. Confortablement assis cela étant, on est légèrement rentré dans la machine avec le faux réservoir qui s'évase largement et remonte un peu face à moi. Avec néanmoins une arcade assez fine à l'entrejambe, on enserre bien la moto et découvre par miracle, un vaste espace de rangement sous le faux réservoir d'essence. Après avoir appuyé 3sec. sur le bouton SET au commodo gauche, son capot supérieur s'ouvre laissant alors apparaître un coffre caissonné avec chargeur USB double. Pratique, il vous permet d'y ranger au moins deux paires de gants, une tenue de pluie et une petite trousse à outils avec les papiers de la machine. Dommage en revanche, qu'aucun petit aménagement n'y soit dédié pour maintenir votre smartphone en place (une petite pochette aurait été bienvenue). Plus haut, on garde le buste quasi droit avec les bras à peine fléchis qui donnent sur un large guidon sans protection au niveau des mains (!). En plus des classiques commodos Energica, vous retrouverez sur la droite, un beau maître-cylindre de frein Brembo à attaque radiale.

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Au centre, un tableau de bord TFT couleur de 5 pouces vous accueille. Bien lisible, même avec le soleil dans le dos, il ne comporte pour le moment qu'un seul mode d'affichage et vous ne pouvez pas connecter votre smartphone (d'autres écrans et la connection à votre téléphone arriveront plus tard dans l'année). En plus des classiques informations de conduite, le compteur circulaire affiche en partie haute par bargraphe la montée en régime du moteur électrique et la force de régénération des batteries en partie basse. On retrouve ensuite, en plus de l'autonomie restante (en %) et la température des batteries, la distance envisageable en kilomètres. Connectée aux commodos, cette dalle vous permet d'accéder à l'équipement de série disponible sur la machine et les différents modes de conduite.