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Essai - Harley Davidson FXDR 114 : chère Amérique

Dans Moto / Nouveauté

Benoit Lafontaine

La FXDR 114 revient aux sources modernes de la moto et ouvre une nouvelle voie chez le constructeur américain. A 24 790 €, le ticket d’entrée, est-elle à suivre ?

Essai - Harley Davidson FXDR 114 : chère Amérique

- « Bonjour, je voudrais une Harley Davidson musclée, au look moderne, et qui tient la route comme aucune autre, c’est possible ? » - « Tu peux toujours aller te faire voir chez les Grecs ! Ça n’existe pas» Alors nous y sommes allés, en Grèce, histoire de vérifier ça. Du coté de Thessalonique, pour être précis. Une ville portuaire au passé glorieux ayant traversé la crise et dû se moderniser. Tiens, on dirait que Harley a bien choisi son lieu ! Sur la Belle Hélène, pas question de se faire prendre pour une poire ni de rester chocolat, nous avons découvert la FXDR. Et elle ne nous a pas laissés de glace…

Essai - Harley Davidson FXDR 114 : chère Amérique

Définir la ligne de la nouveauté 2019, c'est un peu imaginer un Fat Bob ayant improbablement convolé avec une Yamaha Vmax. Résultat ? Le physique de sa mère et la physique de son père ! Comprendre par là un beau bébé de 303 kg tous pleins faits (quand même !), et un comportement dynamique surprenant à plus d’un titre pour une moto de cette acabit. 303 kg ??? Selon Harley sur son site officiel, « un poids minimal ». Quand même ! L'accouchement aux forceps a un peu tiré sur la roue avant de 19 pouces et augmenté la chasse de la fourche à cartouche simple « « inspirée de la compétition » pour la porter à 120 mm et l’angle à 34°. De quoi conférer à la FXDR un petit côté chopper et un empattement conséquent de 1 735 mm. Pour le côté « japonais », on retiendra une partie de la ligne, l’utilisation de polymère pour l’habillage et pour « alléger » ce beau bébé, ainsi qu’une prise d’air frontale. Quant à la couleur, la version de base est noire brillant, tandis que les coloris mat sont en option. Au nombre de 5, on peut disposer au choix, du blanc au rouge en passant par le noir, le gris et un marron Rawhide, celui de notre moto d’essai. Le tout pour… 300 € supplémentaires. La FXDR arrive à mi-chemin entre un Hot Rod et un Power Cruiser : une bête de route impressionnante avec un pneu arrière de 240 monté sur une jante pleine ! La fiche technique ne dément jamais la volonté de viser les gros chiffres. La cylindrée, d’abord : 1868 cm³. Et niveau couple, c’est à l’avenant : 160 Nm à 3 500 tr/min. Voici qui promet !

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Harley Davidson reprend autour de ce moteur l’architecture de ses softails dernière génération. On retrouve ainsi un mono amortisseur pré réglable en contrainte au moyen d’une molette déportée, tandis que l’échappement « agressif » (dixit HD), confère un design unique et précurseur. Premier constat visuel : on dirait qu’à Milwaukee, ils ont mis tout le budget R&D dans la ligne de la moto plutôt que dans les options. Et pour corser le tout, deux équipes concurrentes étaient à l’œuvre : l'une dessinant le côté gauche, l'autre le côté droit. Résultat ? Une moto asymétrique au possible, mais jolie quels que soit le profil et l’angle. C’est déjà beaucoup. La FXDR n’est ainsi pas sans rappeler un certain X-Diavel, y compris dans la proposition de type de position de conduite, décidément spéciale elle aussi.

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Pour simplifier, disons que ce n'est pas la HD qui se fait à vous, c'est l'inverse. Ergonothérapique* au possible, la FXDR lance un nouveau concept évoqué dans son dossier de presse : la « position de conduite athlétique ». Quant aux athlètes concernés, disons qu’il s’agit d’un sauteur en longueur. Dos courbé, jambes et bras en avant, ne manque plus que le bac à sable pour l’atterrissage et l'on s'y croirait. Quoi que niveau accueil, la selle évoque aisément ledit sable : c’est à la fois souple et ferme. Par contre, l’assise en cuvette oblige à se tenir dans sa moitié arrière, la plus large et celle dotée d’un petit dosseret. Autre point, 720 mm de haut, c’est peu, certes, c’est bien pour les petites jambes, certes aussi, mais c’est surtout insuffisant pour les grands gabarits. Une selle haute serait appréciée sur les trajets de plus de 100 km. Surtout lorsque l’on doit un peu se tordre pour conduire… et que l’on prend l’autoroute.

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La FXDR s'impose comme étroite et longue (2 425 mm), mais ses éléments moteur dépassent de toute part. Logique sur une Harley nous direz vous, pour autant particulièrement sensible dans ce cas. Avec les commandes avancées et hautes, le talon d’une pointure 42 touche malgré tout le carter moteur gauche, tandis que l’autre talon se pose sur la ligne d’échappement et le haut du mollet entre en contact avec la boîte à air. Du moins si l’on « serre » la jambe. Inutile donc de penser profiter de l’agréable forme du réservoir de 16,7 litres, il se refuse à tout contact de la jambe droite. Les chevilles sont également repliées pour les gabarits de plus d’1,70 m. Quant aux bras, tendus, ils plongent sur des demi-guidons franchement écartés. Ça sent la musculation et le demi-tour « gros bras » !  De fait, si la FXDR braque plutôt bien, la posture comme la longueur du cintre sont souvent incompatibles avec l'envie de tourner court. Voici qui devrait être sympa dans les agglomérations au trafic chargé ! La FXDR serait-elle faite pour les grands espaces ? Pas forcément, mais il va falloir de bons bras pour l’emmener et un geste sûr. Finalement, un Fat Bob est facile à côté d’elle !

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Alors, comment la qualifier ? La FXDR est une moto épurée. Niveau équipement, certes, mais surtout de ligne, pour commencer. Chaque élément, travaillé avec soin, témoigne du savoir faire du constructeur l'américain en matière de présentation et de finition. Le détail compte. Pas de clef, pas de serrure, le bouchon de réservoir est une pièce magnifique et le transpondeur cher à la marque est bien présent, tout comme les clignotants différenciés (un de chaque côté), les poignées de gros diamètre et la béquille latérale à la verticalité toujours aussi effrayante (tiendra, tiendra pas ? Tient !). Par contre, la tradition fout le camp. Fi du métal, le polymère (un plastique ABS en version noble), plus léger en poids, fait son apparition sur les habillages arrière. Le superbe lèche roue suspendu juste au-dessus du pneu en bénéficie également. Ses ouïes vont avec le support de plaque façon nez de requin-marteau. Un support très mode, fixé sur le bras oscillant. Curieux choix, réellement dans l’air du temps. Si l’optique arrière est très visible en plein jour, l’éclairage du petit élément avant nous est apparu insuffisant pour être bien vu en plein jour.

Essai - Harley Davidson FXDR 114 : chère Amérique

Vous aurez sûrement remarqué le capot de selle de la coque arrière : la FXDR est homologuée en tant que monoposte. N’en demeure pas moins la possibilité de greffer optionnellement des repose-pieds et une assise passager. Le tarif comme la disponibilité ne sont cependant pas annoncés, et la solution ne sera quoi qu’il arrive pas en accord avec le type signifié sur le Certificat d’Immatriculation… Rebelle un jour…

Une fourche réglable ? Pour quoi faire ! On nous annonce un débattement court de 120 mm, synonyme de fermeté et de tenue de route, cela devrait suffire… Que pourrait on vouloir, alors ? Des assistances ? Pas assez viril pour le Bonhomme américain et surtout "pas encore au point pour les solutions maison et compte tenu des contraintes moteur". Du moins aux dires de l'ingénieur en chef de la famille des Softails. Du coup, on fait une croix sur l'anti-patinage, et l'ABS sur l'angle est une utopie.

Toutes les autres subtilités devenues communes et utiles pour exploiter au quotidien une moto d’exception brillent par leur absence. Un classique pour HD, mais à l’heure où le marketing impose même à Honda de doter ses CBR 1000 RR d’antipatinage, on attend de voir ce que cela donne sur la route. Surtout pour une moto de ce poids, avec une telle surface de gomme au sol à l’arrière et avec un tel moteur ! Le 114 est impressionnant, nous le savons depuis l’essai de la Fat Bob. Cela limite du coup l'accès à la FXDR à une frange exiguë du monde motard. Que les exclus (permis A2 en tête) se rassurent, cette moto-là se réserve à des initiés et ne se refuse pas qu’à eux…

Essai - Harley Davidson FXDR 114 : chère Amérique

L'affichage digital XXL est relégué au rang du fantasme. Il est réservé aux modèles dotés de la radio ou du GPS. Alors ne demandons pas à la petite lucarne intégrée dans la casquette de phare de faire plus que d'annoncer tour à tour et d'un coup de pouce : l'autonomie restante (350 km environ annoncés avec le plein), l'un des deux trips journaliers, le totalisateur kilométrique, un compte-tours (!) ou l'heure. Au moins peut-on tenter de lire le rapport engagé, toujours discrètement affiché dans le coin supérieur droit. Du moins tant que l'on n'embraye pas, auquel cas il s'efface…

Non, rien, mais alors vraiment rien de "superflu" (pour les Davidsoniens) sur cette FXDR. Ou si peu… La FXDR, elle a un R et puis c'est tout. Même qu'il est rouge et placé fièrement sur le té supérieur. Elle a de la gueule aussi. Et une sacrée ! Par contre, pour ce tarif, on a des freins, et des bons en apparence : de sérieux disques à l’avant, secondés par des étriers 4 pistons à leur mesure, le tout badgé HD. Et les freins, sur une Harley, c’est important. Surtout lorsqu’elle pousse autant ! Finalement, il en va de la FXDR comme de la RNine T Pure : moins il y en a, plus c'est cher…

 

*ergonothérapique : qui vous soigne à coups de position de conduite pas vraiment naturelle

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