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2. Essai - Suzuki V-Strom 1050 DE : bien dosée pour doser

 

Essai Suzuki VStrom 1050 DE

 

L'on peut mettre toute l'électronique du monde, si la moto n'est pas à la hauteur, ou si lesdites aides ne sont pas bien calibrées, rien ne servira de chercher à exploiter pleinement sa moto. On le sait, Suzuki n'en est pas à sa première version de V-Strom pourvue d'une flopée d'aides : la précédente avait déjà fait le plein et fait ses preuves lors de son essai. Et ce qui va tout d'abord nous intéresser n'est autre que le comportement de la roue avant de 21 pouces sur la route. Car pour ce qui est d'aller s'aventurer dans les chemins, donc la vocation principale de cette dimension de cercle, on sait dors et déjà que la majorité des acheteurs ne le feront qu'occasionnellement.

Pour ce qui est de la hauteur, on est servis. Bien élevée sur ses pattes, mais profitant d'une suspension à l'attaque souple, la VStrom DE demeure agréable et peu déséquilibrante une fois entre les jambes. Que ce soit à l'arrêt ou à basse vitesse, le contrôle est facile, même réservoir. Les premières évolutions prudentes, eu égard aux températures plus que fraîches de ce début février grec (proche de 0°…), permettent déjà de jauger la relative souplesse du moteur. Évoluer en agglomération en 3 ou en 4 est envisageable, tandis que l'on ne passera réellement la 5 qu'à partir de 60 km/h, histoire de ne pas provoquer trop de protestations. Niveau souplesse, on est en deçà de ce que propose le bloc à plat d'une GS, mais les sensations mécaniques sont à la hauteur de l'architecture : on sent vivre les pistons, tandis que le comportement caractéristique d'une architecture en V se montre réjouissant et très peu marqué par les vibrations mécaniques.

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D'un point de vue sonore, l'échappement se montre tout aussi discret que l'admission d'air. Dans les tours, la tonalité très justement dosée en force comme en fréquences gagne en profondeur, mais on conserve une chanson entraînante et feutrée située dans les basses/médiums. Autant dire que sur long trajet, les oreilles remercieront sans qu'il ne soit rien perdu en agrément auditif. Mais à peine partis que nous voici déjà sur de grands axes rapides. l'occasion d'évaluer la protection globale de la moto. Aussi bien les écopes larges et le réservoir ample (donc les formes de la V-Strom) que la bulle officient avec brio, permettant de ne pas subir la moindre turbulence, ni de souffrir du froid, et ce malgré l'absence de poignées chauffantes (en option) et une bulle relativement étroite.

Autre preuve de l'efficacité de la déflexion d'air : la condensation pointe le bout de son nez sur l'écran du casque. On ouvre les écoutilles, tandis qu'il est apprécié ne ressentir ni pression ni fraîcheur excessive aux allures routières. Même la casquette de casque remercie les ingénieurs de ne pas se faire brasser par le flux d'air. La DE trace son chemin sans encombre, tandis que les pneumatiques demandent un peu de temps pour se faire et commencent à peine à chauffer. Difficile d'ailleurs de deviner que l'avant doit composer avec une chambre à air, tant il élimine les mouvements parasites que l'on aurait pu attendre. Transparente, donc, la monte pneumatique ? Pas tout à fait.

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S'il faut être bien expérimenté pour différencier à l'aveugle cette roue de 19 d'une roue de 21 en l'occurrence, l'étroitesse (un 90 de largeur) de la monte Dunlop offre une impression de légèreté appréciable dans le guidon, alors que l'arrière s'inscrit dans la foulée. Restent donc les changements d'angle vifs, qui doivent être anticipés, tandis que l'on remarque immédiatement la stabilité affichée par la partie cycle. Avec son empattement long et son angle de colonne de direction très ouvert (25,7°), la DE joue sur sa géométrie avec réussite pour offrir un très bon compromis entre stabilité et réactivité. On en profite aussi bien en agglomération que sur route et nous verrons tout à l'heure si ce choix demeure pertinent en "off road". Reste un guidon large qui ne sera pas du goût de tout le monde, à commencer par les bras les moins longs.

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De fait, le profil des pneumatiques, plutôt évasé, se fait davantage remarquer lorsqu'il est question de bien se caler sur l'angle : avec ces températures ou ces pressions (que nous n'avons pas vérifiées), on perd en retour d'informations tout en devinant une monte mixte devant gérer un compromis route/terre, mais offrant une moindre surface au sol par rapport à une monte purement routière au profil plus rond et plus doux. Pour autant, on ne décèle pas les pavés, qu'ils soient sur ou sous les pneus. Un bon point d'un côté, mais une petite perte en maniabilité, à rapprocher du choix en matière de cadre et de caractéristiques, orientées vers une pratique raisonnable de l'"enduro". Malgré les points évoqués, la DE se montre aisée à conduire sur route et à emmener, et ses grandes qualités ressortent à la moindre rotation de poignet.

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Déjà, il y a la réponse du moteur, qui se fait douce et coupleuse dans un premier tiers du compte-tours, se renforce avec pertinence aux mi-régimes, que l'on exploite avec plaisir, avant de montrer les dents (curieux pour un canard…) une fois que l'on attaque le pic du compte-tours : la puissance de 107 ch est bien là, qui donne un peu plus de peps sur la fin d'ascension. Utile à l'attaque comme pour s'extraire en beauté d'une courbe serrée, corriger n'importe quelle trajectoire et consommer plus que de raison. Sur une accélération vive, on éprouve une certaine linéarité moteur, mais surtout une belle efficacité et un comportement aussi rassurant qu'il peut être enthousiasmant lorsque l'on prend le temps de bien gérer les gaz grâce à une injection sous contrôle absolu et sans défaut.

À ce titre, la route se prête particulièrement bien à la réponse immédiate du mode A, tandis que le contrôle de traction réglé sur son niveau d'intervention minimum ne laisse passer aucune virgule, coupant dès leur amorce. Farceur, le revêtement de route à la notion de grip toute relative met en évidence ses nombreux pièges, tandis que l'on en vient à placer une grande confiance dans nos pneumatiques. On reste donc raisonnable, tout en appréciant la "balade" au milieu des terreas grecques. De fait, on attaque moins que possible, mais on profite à chaque instant de l'excellence du freinage couplé, au point de ne plus faire appel au levier avant qu'en de rares occasions.

Restent les suspensions. L'un des principaux atouts (en théorie) et argument majeur de cette version DE. Leur débattement n'est pas un problème sur route, l’amorce de l'enfoncement étant douce. Si nous avons trouvé à l'ensemble une certaine fermeté à mi-course, préférant une souplesse plus lissante que l'on aurait sûrement pu obtenir en adaptant les réglages, les pneumatiques permettent une fois encore de mieux tolérer une sensibilité certaine sur les revêtements plus cassants. On ne claque pas des dents, mais ça tape dans les nids-de-poule. Et les gallinacées hellènes sont bien moins grosses que celles que l'on retrouve en nos contrées sur nos routes passablement défoncées. Tiens, et si l'on allait se dégourdir les crampons dans les chemins ?

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Debout ! Les flancs de selle se font oublier tandis que l'on apprécie la forme évasée et accueillante du réservoir. Par contre, le guidon large et à peine assez haut oblige à tendre les bras et à se pencher, sans qu'un réglage ne soit en mesure de corriger complémentent la posture. Allé, on s'y fait. Au moins, les dimensions du guidon, excessives sur route, sont ici plus adaptées. Mode de traction sur G, ABS sur Off Road, on profite d'une évolution sereine. Effectivement, les glisses de l'arrière sont possibles, mais limitées, et l’on en vient vite à désactiver le contrôle de traction pour mieux maîtriser la dérive. Une fois encore, le mode A se montre appréciable pour déclencher précisément les dérapages, tandis que le puissant freinage n'appelle aucune critique particulière au rythme modéré auquel nous évoluons.

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Seul le sabot moteur tintinnabule sous l'assaut des cailloux, rappelant que le terrain n'est pas lisse, tandis que l'on regrette le manque de grip des pneumatiques assurément plus orientés route qu'enduro. Si vous privilégiez les chemins et la terre, surtout humide à boueuse, une monte spécialisée et plus off road sera à privilégier. Histoire de ne pas se faire embarquer par une moto qui ne fait pas demi-tour aussi simplement que l'on aurait imaginé dans les chemins pourtant larges. Ça tourne, mais pas court, et le poids se fait alors sentir, lui que l'on l'oublie allègrement par ailleurs (+5 kg par rapport au XT cela dit…). Cette courte incursion hors piste n'aura pas permis de jauger pleinement l'amortissement, mais on devine après une petite réception sans grande amplitude de saut et un raclage de sabot que les jumps seront à proscrire et qu'il faudra un bon niveau et des réglages mieux adaptés pour affronter la nature en face. Pour l'heure, la balade en sous bois est très agréable, même si une fois encore, la relative fermeté de la fourche rend l'avant de la moto plus fébrile sur les terrains déstabilisants. Revenons-en à nos routes.Essai Suzuki VStrom 1050 DE

De fait, le quickshifter n'a pas forcément convaincu en usage terre, là où il aurait été également utile. Le passage "up" est bon, mais il monte le régime moteur. Quant au rétrogradage, même chose, et il nous est même arrivé d'expérimenter un sur régime lors du rétrogradage sans débrayer, ayant entraîné une poussée excessive là où l'on attendait du frein moteur. Gloups. Heureusement que l'embrayage est à la fois doux et précis, permettant de réduire considérablement le risque de se faire surprendre de la sorte. La boîte de vitesses est également au-dessus des reproches, avec son bon étagement. À noter un premier rapport assez court et un dernier rapport sur multiplié, tous deux modifiés sur le nouveau millésime de la V-Strom.

Un shifter farceur, voici la seule véritable critique qu'il soit possible de formuler à l'encontre des assistances en tous genre montées de série sur cette DE. Certes, avec le froid qu'il fait, les pare mains auraient pu se montrer plus couvrants, y compris pour un usage tout terrain, mais la prestation globale de premier ordre rappelle combien Suzuki a sorti là un excellent trail, en mesure de rivaliser avec d'autres modèles routier à prétention off road.

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